Ça craque de partout à France Télés particulièrement dans le pôle Outremer.
Décidemment les décisions prises par Sylve Gengoul ont le don de susciter la colère. Le récent « Studio des Outremers » dont la campagne confiée à l’extérieur comme de coutume a coûté bonbon, a remonté le 8ème étage du siège comme jamais qui a visiblement stoppé l’initiative perso.
Le récent parachutage Gengoulo/Corteelien
de Jean-Claude Samyde au poste de la directeur de la rédaction au siège du pôle
Outremer de France Télévisions à Malakoff, a fait l’effet d’une bombe
dont la déflagration continue de faire des dégâts.
En Polynésie, c’est la même chanson. A Polynésie la 1ère, la récente nomination d’une journaliste "non-bilingue" à un poste de responsable d’édition devant pourtant avoir « des notions de reo maohi » et chapeauter les 3 médias (télé, radio et web) pose vraiment question au sein d’une partie de la rédaction.
Voici le texte du tract publié
par la CGC sur place « De qui se moque-t-on
à Polynésie La 1ère ? »
Imaginez que
votre direction régionale décide de recruter un(e) responsable d’édition
capable de chapeauter les 3 médias (télé, radio et web) et de surcroît
qui soit bilingue (français - tahitien) ou du moins qui comprenne le tahitien (avoir
des « notions de reo maohi » comme précisé dans la fiche de poste),
puisque la rédaction de Polynésie La 1ère a cette particularité
de diffuser chaque soir et depuis des décennies 2 journaux télévisés en langues
tahitienne et française.
Début octobre,
plusieurs candidat(e)s bilingues ou non (et même de Métropole) ont alors
postulé, celles et ceux qui maîtrisent au moins 2 médias sur 3, et rarement les
3. C’est le cas d’une collègue, présentatrice depuis quelques années, qui
selon les dires avait « toutes les qualités » requises. Un peu
trop même, ce qui n’a semble-t-il pas été du goût de quelques syndicats, dont
le sien, qui lui ont reproché, entre autres, sa trop grande proximité avec la
DCI ou directrice des contenus informatifs, nouvelle fonction de l’ancienne
rédactrice en chef suite à la réforme des rédactions des outre-mer du début
d’année.
Des syndicats
qui ont mis en avant leur propre candidate, une journaliste radio comprenant à
peine le tahitien, le prononçant mal, donc ne maîtrisant pas cette langue, et
n’ayant que très peu d’expérience en télé. Les syndicats en question ont fait
alors circuler une pétition au sein de la rédaction pour faire pression sur la
DCI et la direction régionale afin que leur candidate soit retenue.
De quoi
choquer des candidat(e)s bilingues et conduire à d’énormes tensions au sein de notre petite rédaction.
En effet les
bruits de couloir pronostiquaient qu’ « à 98% » le poste de
responsable d’édition devait revenir à celle qui a « toutes les
qualités ».
Au final, et à
la stupeur d’une partie de la rédaction de Polynésie La 1ère, c’est la candidate qui n’a que quelques notions de reo maohi
qui a été retenue ! « Ça y est, la paix est revenue », a-t-on pu
entendre parmi les membres actifs de son syndicat le lundi 2 décembre, jour de
l’annonce des nominations par la DCI, elle-même bilingue, accompagnée par le
directeur régional.
Que penser de
cette paix « achetée » destinée à calmer les tensions (surtout pas de
grève en Polynésie !) au détriment du bon sens et de la qualité professionnelle
?
Ainsi comment la
candidate retenue, qui prétend avoir des notions de reo maohi, c'est-à-dire qui
doit comprendre a minima le tahitien (sans pour autant le parler), fera en télé
pour découper des ITW en tahitien, vérifier que le commentaire du présentateur
en tahitien soit en rapport avec les images d'un Off ou contrôler un sujet en
tahitien si elle ne maîtrise ni la langue concernée ni le montage télé ?
Idem en radio :
comment fera-t-elle pour découper des ITW en tahitien quand il s’agira de
superviser des sujets complexes de politique, d'économie ou de justice puis
d’écrire les lancements adéquats ? Faudra-t-il qu’un(e) autre journaliste
bilingue fasse son travail en plus du sien (ce qui est le cas jusqu’à présent)
? Où est la logique ?
Autant de
questions que la DCI et le directeur régional n’ont pas voulu se poser pour
préserver le calme dans la rédaction et peut-être d’autres objectifs de
carrière.
Une direction
régionale et une DCI qui ont surtout réussi à démontrer le peu de considération
qu’elles portent finalement à la langue tahitienne, aux langues polynésiennes
en général, en choisissant une journaliste non-bilingue qui aura sans doute
bien du mal à comprendre et faire modifier des sujets télé et radio en tahitien
sans l’aide justement d’un(e) bilingue. Visiblement, ce n’est pas grave, pourvu
qu’il y ait la paix sociale et que cela ne remonte pas jusqu’à Paris.
Récemment, la
Direction a retiré le titre de référent en tahitien à un journaliste bilingue
qui est pourtant membre de l’Académie tahitienne (le pendant de l’Académie
française, toutes proportions gardées), ce dernier ayant dû faire la grève de
la faim. Lamentable !
Et que
pensent la Direction et la DCI des journalistes bilingues qui ont postulé et
qui se sentent pour la plupart méprisés, dénigrés et sont aujourd’hui déçus ?
Certains n’ont plus confiance, sont dans un état psychologique fragilisé et
sont démotivés.
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