Le COMEX de France Télés envahi ce matin…Sitbon-Gomez (Monsieur
agenda !) perd ses nerfs contre les salariés.
Alors que
les salariés d’« Envoyé spécial » et « Complément
d'enquête » ont appris choqués, ce matin même, que le COMEX devait valider
la décision de l’ex Orange de ne diffuser qu’alternativement et mensuellement
un jeudi par mois dès janvier 2018 les deux magazines de France 2, ils se
sont invités à la petite réunion.
Accueillis
par Sitbon-Gomez qui a déclaré à l’audience
du 24 octobre dernier devant la 11ème chambre correctionnelle du TGI
de Paris qu’il ne s’occupait que de l’agenda d’Ernotte, ce dernier perdant
visiblement ses nerfs leur a littéralement aboyé dessus.
Il n’est du
reste pas le seul à perdre ses nerfs !
Le blog CGC
Média vous propose de découvrir le texte que les salariés en colère ont lu en séance
et remis à chaque membre du comité:
Madame Ernotte, serez vous celle qui aura enterré les magazines d'information du service public ?
Nous venons d'apprendre qu'un projet de la direction de l'information, que vous allez devoir trancher, prévoit la suppression pure et simple des 33 CDD de reporters des magazines, c'est-à-dire de la quasi-totalité des postes de fabricants des émissions Envoyé Spécial, Complément d'enquête, et 13h15.
Madame Ernotte, serez vous celle qui aura enterré les magazines d'information du service public ?
Nous venons d'apprendre qu'un projet de la direction de l'information, que vous allez devoir trancher, prévoit la suppression pure et simple des 33 CDD de reporters des magazines, c'est-à-dire de la quasi-totalité des postes de fabricants des émissions Envoyé Spécial, Complément d'enquête, et 13h15.
Alors que France Télévisions a
pour obligation de supprimer l'an prochain 66 équivalents temps plein
(ETP) sur les 1338 que compte la rédaction, nous venons d'apprendre par
accident que notre propre direction vous propose de supprimer jusqu'à 30 ETP
dans les magazines - dont les effectifs s'élèvent à moins de 100 personnes,
hiérarchie et production comprises.
Nous qui représentons moins de 7%
des effectifs de l'information, pourquoi devrions-nous supporter près de 50%
des efforts en terme d'emplois ? Nous ne l'accepterons pas.
Cette réforme des magazines, qui
prévoit un passage à une diffusion mensuelle des deux émissions hebdomadaires
les plus emblématiques du service public (Envoyé Spécial et Complément
d'Enquête), nous paraît à la fois dangereuse au niveau éditorial et incohérente
pour le téléspectateur. Comment se retrouver dans une soirée du jeudi qui
verrait se succéder ces deux émissions, mais aussi l'Angle Eco, l’Émission
Politique, les portraits de Laurent Delahousse ? Cinq marques pour une seule et
même case, alors qu'une récente étude commandée par la direction des magazines
- et facturée 48 000 euros - préconisait précisément l'inverse.
Sans s'attarder sur le peu
d'humanité d'un projet qui prévoit de se séparer de CDD dont certains sont des
collaborateurs exclusifs et à temps plein de France Télévisions depuis près de
dix ans, nous souhaitons vous alerter sur les conséquences directes d'un tel
choix. Concrètement, sans CDD, sachez qu'il ne restera plus que deux reporters
à Complément d'enquête, et cinq à Envoyé Spécial. Autant le dire franchement :
cela reviendrait à faire disparaître ces émissions.
L'offre de magazines de grand
reportage et d'investigation est pourtant l'un des piliers de l'information de
France Télévisions, qui lui permet de se différencier de ses concurrents.
Une rédaction des magazines de
service public, c'est la possibilité de pouvoir enquêter sur Bygmalion sans
être censuré, c'est la possibilité d'envoyer une équipe en Erythrée sans être
accusé de sous-traiter le risque, c'est la possibilité de dévoiler les dessous
de la communication d'Emmanuel Macron sans payer les mécontentements du
Château, c'est la possibilité d'être réactif et de sortir des scoops en des
temps records (Interview d'Asia Argento, Penelope Fillon, Omar Omsen -
Spéciales attentats), c'est la possibilité d'être la seule rédaction suffisamment
indépendante pour pouvoir enquêter sur Vincent Bolloré et de remporter ainsi le
prestigieux prix Albert Londres.
Est-ce vraiment tout cela que
vous souhaitez supprimer ?
Pour la première fois dans
l'histoire de France Télévision, vous allez, Madame Ernotte, devoir valider une
réduction du nombre d'heures consacrées à l'information. Tout en payant la même
redevance, le téléspectateur verra moins d'émissions d'enquêtes, de grand
reportage et d'investigation. Après avoir déjà supprimé un magazine emblématique
de l’antenne avec l’arrêt d’«Un œil sur la planète», vous nous aviez pourtant
assuré il y a quelques semaines encore qu'il n'était plus question de toucher
au périmètre de l'information, la colonne vertébrale de France 2.
Nous sommes conscients que la
rédaction et les magazines doivent participer aux efforts d'économie. Nous
avons d'ailleurs beaucoup d'idées allant dans ce sens et serions ravis de
pouvoir vous les faire partager. Mais prendre comme seule boussole la
diminution de nos ETP de fabricants, alors que nous sommes au quotidien les
spectateurs impuissants d'aberrations de gestion nous paraît incompréhensible.
Avant de faire votre choix, gardez à l'esprit que derrière cette décision
comptable, c'est la survie des derniers magazines produits par le service
public qui est en jeu.
Les rédactions des magazines «Envoyé Spécial» et «Complément d’enquête»"
Les rédactions des magazines «Envoyé Spécial» et «Complément d’enquête»"
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