Ernotte frappée de plein fouet
par le syndrome du "Shiny Object" (*) qu’elle a balancé devant les "TOP 200" pour justifier
la mise en déficit annoncée de France Télés !
Ce qui s’est passé la
semaine dernière à France Télés est d’une gravité sans nom.
Devant 200 des « top
managers » de l’entreprise qu’elle avait, une fois de plus convoqués, elle a expliqué de facto ne pas se plier aux demandes d'économies faites par l'État (¤) devoir présenter un budget en déficit puisque pas à l'équilibre mais surtout promis le plus beau des "Shiny Object" qui soit !!
(¤) Imaginez un ministre à qui Michel Barnier a fixé un cap budgétaire avec la réduction de son enveloppe pour cause d'économies, déclarer : "Pas question, mon ministère ne sera tout simplement pas à l'équilibre donc en déficit, un point c'est tout ! "
"Un
ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule" avait déclaré Jean-Pierre Chevènement avant de quitter
le gouvernement de 1983 avec lequel il n’était plus d’accord.
A fortiori, pour tout représentant d'une entreprise d'État...
Voici
l'extrait hallucinant de ce que leur a chanté :
« On aura certes une rigueur en 2025, précisément parce
qu’avec le fait de ne pas être à l’équilibre, il y a un petit risque de se
laisser aller !
Mais, je
pense que il va être très important que dans cette période complexe pour nous
tous, qu’on ait un vrai plan de bataille pour faire de France Télévisions,
le plus beau "Shiny Object" qui soit et donner envie à
tous de préserver l’entièreté de nos missions par l’ampleur de nos
réalisations. Et la qualité de ce que nous produisons et ce que nous faisons
pour nos concitoyens. »
(*) Le syndrome du
Shiny Object (SOS), en français Le
syndrome de l’objet brillant, également connu sous le nom de syndrome de
la pie mais aussi de miroir aux alouettes, est la tendance à être facilement distrait par de « nouvelles
opportunités ou idées passionnantes »...Le syndrome de l’objet brillant est une mentalité dommageable qui nous oblige à créer des fonctionnalités qui semblent intéressantes ou qui sont un possible argument mais qui offrent en réalité peu de valeur à l’utilisateur...Ce qui entraîne une
concentration dispersée et des projets inachevés avec les conséquences
potentiellement néfastes que chacun imagine.
La dernière publication
de La Lettre dont les infos sont précieuses "France
télévisions privé de 120 millions d'euros" (µ) ne
fait qu'enfoncer le clou et confirme ce qu'écrit le blog CGC Médias depuis
des mois et des mois, les errements de celle qui fut parachutée en 2015
dans les conditions que chacun connait aujourd'hui, ont conduit le
groupe public à sa ruine !
Sans aborder, LE
PLAN MASSIF DE SUPPRESSION DE POSTES dont le blog CGC Média a déjà
expliqué les contours avec des responsables de services qui sont d'ores et déjà
priés de lister le NOMBRE DES ETP à liquider dans leur
secteur (avec probablement une petite prime à la clé ! ) mais
dont il n'a pas encore été question au Webinaire - SHINY OBJECT
oblige (*) - pour éviter la fronde avant le printemps où l'ex-Orange aurait
déjà obtenu l'assurance d'être maintenue [Et sur cela nous allons très
vite communiquer] a fortiori avec la FERMETURE POTENTIELLE DE FRANCE 5 que l'intéressée évoque encore devant le TOP 200 ! (**)
Dire que certains
préconisent encore, après 10 ans de bobards et une discrète
recapitalisation à hauteur de près de 32M€ (#) il faille fondre
l'entreprise dans un bloc style usine à gaz et retour de l'ORTF, histoire de
mettre la poussière sous le tapis et masquer l'ensemble des nombreuses
turpitudes cumulées !
(#)
(µ) Extraits d'une partie seulement des infos de La Lettre
"Delphine Ernotte Cunci a
alerté ses cadres sur les coupes claires opérées par l'État dans les budgets
2024 et – surtout – 2025 du groupe audiovisuel public.
Les mauvaises surprises
budgétaires s'accumulent pour France télévisions. Devant ses 200 "top
managers" réunis le jeudi 14 novembre, comme chaque mois, Delphine Ernotte et Christian Vion, son directeur
financier, ont détaillé les économies que leur impose l'État. Elles seront
drastiques.
Pour le mois de novembre, le
groupe audiovisuel public voit d'ores et déjà s'envoler 20 millions d'euros
liés à la "transformation". Ces crédits, accordés comme une sorte de
bonus (LL du 07/12/23), devaient, par exemple, récompenser la bonne
volonté mise à réaliser des synergies avec Radio France (rapprochement de France
3 avec les antennes de France Bleu, émissions de France Inter transposées sur France
2, etc.). L'atteinte des objectifs sur l'accélération de la numérisation,
l'automatisation de certaines fonctions, la maîtrise des coûts, tout en
développant les ressources propres à chaque entreprise publique, étaient aussi
encouragées par cette ligne budgétaire…
Dès février 2024, 13 millions
d'euros de crédits avaient déjà été annulés. Puis, en avril, les versements
promis pour la transformation dans le contrat d'objectif et de moyens 2024-2028
avaient purement et simplement cessé, à l'occasion du projet de fusion de
l'audiovisuel public, interrompu à la suite de la dissolution du 9 juin. Ainsi,
sur le total de 49 millions d'euros de crédits de transformation qui devaient
être répartis entre les quatre opérateurs en 2024 (France télévisions, Radio
France, l'INA, France Médias Monde), seuls 19 millions d'euros ont finalement
été distribués.
L'annulation du versement des
20 millions d'euros restants pour France télévisions a été confirmée dans le
cadre du projet de loi de finances dit de "fin de gestion", présenté
le 6 novembre en conseil des ministres, et qui sera soumis à l'Assemblée
nationale cette semaine…
Quand Christian Vion fait
l'addition des suppressions, en prenant en compte l'inflation, il arrive à une
baisse de 120 millions d'euros.
(**) En l'état, ces coups de rabot
semblent difficilement absorbables par le groupe audiovisuel. Devant cette
situation critique, Delphine Ernotte Cunci a exposé les deux possibilités qui
s'étaient offertes à elle : "On aurait pu dire : On ferme France 5 au
1er janvier et on gagne 100 millions, a-t-elle confié à ses troupes.
Ou alors,
et ça m'a coûté, car ce n'est pas ma philosophie, on accepte de ne pas être à
l'équilibre.
Donc, on a pris, en conscience, la décision de maintenir les
missions du service public, de ne pas toucher à l'ambition qui est la nôtre et
d'accepter d'avoir un budget en déséquilibre…"
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