Les journalistes
de FTV qui partent à TF1 : « C'est le jeu normal de la concurrence »
pour la direction.
La SDJ (Société Des
Journalistes) de France 2 rencontrait pendant une heure environ, le 7 mai dernier, les représentants de la direction
de France Télés.
Face à ces derniers (Yannick Letranchant, directeur de l'information,
Pascal Doucet-Bon, Directeur délégué et Elvire Moyaux, directrice déléguée),
les journalistes de la SDJ ont eu droit à des réponses particulièrement étonnantes.
Après avoir rencontré plusieurs députés de
la majorité ces dernières semaines visant à faire entendre leur voix avant la
réforme annoncée, ils ont tenus d’emblée à rappeler « le contexte budgétaire
tendu, et après le vote inédit le 12 décembre dernier où près de 84% des
journalistes des rédactions nationales ont exprimé leur défiance à Delphine
Ernotte ».
Ils se sont notamment ému
des activités de Delphine Ernotte chez Suez.
A leur
question de savoir si Delphine Ernotte comptait démissionner du Conseil
d'Administration de Suez, en raison des risques majeurs de conflits d'intérêt, ils
n’ont rien obtenu d’autre que « La direction n'a pas de réponse à
cette question mais a rappelle que Delphine Ernotte avait signalé cette
fonction au CSA lors de sa candidature et qu'il n'y avait jamais eu
d'interférence de sa part à ce propos »…Circulez, y a rien à voir !
Sur le « manque de marge de manœuvre de la direction pour retenir de bons journalistes qui ont souvent été formés au sein-même de la Rédaction et qui quittent France Télés pour TF1 très souvent [dernier départ en date, Bruce Toussaint qui quitte la matinale de Franceinfo : et l’émission « C dans l’air » sur France 5, lui, pour BFM TV, ndlr] », ils n’ont eu droit qu’à « C'est le jeu normal de la concurrence »…C’est l’jeu ma pauvre Lucette !!! Il y a effectivement de quoi tomber de sa chaise.
Sur le sort « des journalistes détachés depuis plusieurs années dans les magazines » - la direction piétinant copieusement l’arrêt COTTÉ de la chambre sociale de la Cour de Cassation (* fin de post) jurisprudentiel depuis bien longtemps a clairement établi que l’employeur est bien le donneur d’ordres, en l’occurrence France Télévisions – « ils seront "nommés", c'est-à-dire affectés aux magazines et non plus à leurs services d'origine, pour une meilleure gestion des effectifs ». Ben voyons !
Et quand l’émission sera supprimée, devinez quoi ? Leur poste le sera aussi !
L’annonce, en ce qui concerne les effectifs, de vouloir régulariser la situation des contrats de
grilles engagés aux magazines depuis plusieurs saisons: « un certain
nombre de CDD des deux émissions qui sont là depuis longtemps seront intégrés
», histoire de procéder à l « apurement d'une situation anormale avec des
CDD qui se multipliaient au fil des années sur des émissions pérennes », ne
changera rien à l’affaire !
Ce qui va d’ailleurs à l’encontre
de la situation des 3 CDD arrivés cette saison à Complément d'enquête qui ne
seront pas reconduits "pour ne pas réenclencher la mauvaise gestion"
mais remplacés par 2 autres CDD…Assez
invraisemblable à entendre après ce qui précède !
Pour la SDJ qui condamne
cette décision et craignent que cette décision affaiblisse la rédaction de
complément d’enquête sur le plan éditorial « non
seulement, les 3 journalistes expérimentés qui avaient quitté leur précédent
emploi pour intégrer l'émission, ont donné entière satisfaction à leurs
supérieurs durant cette saison mais il semble difficile de recruter des profils
de journalistes expérimentés si les contrats proposés se limitent à une saison… ».
Quid par exemple de « la
fin de « 19H le dimanche » - pas
encore actée officiellement pour la direction ! - qui concerne 9 ETP (dont
7 CDD qui ne seraient pas remplacés) ?
Yannick Letranchant a préféré
botter en touche sur « La programmation en nombre d'émissions qui sera
comparable la saison prochaine, La Deux voulant garder nos cases d'information
du jeudi » ; en y ajoutant toutefois un bémol “On doit continuer
à travailler sur l’identité de chaque magazine, comme on l’a fait pour les JT…
“C’est encore trop similaire”.
Pour clore le sujet, la direction
a préféré rappeler « la fierté du
service public d’être le seul à diffuser
une émission politique en prime »,
même si ses audiences connaissent des "fortunes
diverses" comme « celles
des magazines du jeudi qui souffrent également en audience sur une soirée très
concurrentielle qui doivent par conséquent continuer à faire évoluer leurs
formules et leurs éditings ».
Sur la baisse des effectifs qui se poursuit en 2018 que le direction
prétend « déplorer » - l'an
passé, la direction avait promis que « l'effort consenti » (la réduction des
ETP, Équivalents Temps Pleins) serait moins important en 2018, car « lissé »
sur l'ensemble de l'année ! - Pascal Doucet-Bon a cru
bon d’indiquer que « l’enquête n’est pas un levier d’économie » et de
préciser qu’« il n'y avait pas eu de
baisse de la durée de l'investigation sur les chaînes de France Télés et pas de
baisse non plus du nombre de jours de tournage ».
Certes, certains services de la rédaction restent
en souffrance, en particulier le service JRI pour autant Elvire Moyaux
affirme que « la direction a réussi
à maintenir l'équilibre budgétaire exigé, et se satisfait de tenir pour
l'instant l'objectif 2018 : 1307 ETP, soit 34 ETP de moins qu'en 2017 (1341) »
Rassurant
tout ça, non ?!
(*) Arrêt COTTÉ
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