Dans un compte rendu qu'elle a largement diffusé en interne après avoir rencontré trois des membres du Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel (*), la SDJ
(Société des Journalistes) de France 2 fait état par écrit des échanges qui ont eu lieu.
(*)
Sylvie
Pierre-Brossolette
Mémona
Hintermann-Afféjee
Nicolas
About
Mention spéciale pour la sage et pragmatique Mémona Hintermann qui concernant le premier point abordé, à savoir la présidence de France Télévisions, leur a déclaré le plus logiquement qui soit «On n’a plus le
droit à l’erreur vu l’état du pays, France Télévisions a un rôle essentiel pour
rassembler les Français. Je n’imagine pas quelqu’un ne connaissant pas les
rouages de l’audiovisuel venir aux commandes d’un tel vaisseau ».
et d'ajouter « Dans le respect de
l’humain.... Il faudra respecter les gens; ils savent travailler ».
Paroles frappées de bon sens pour cette femme de tempérament et de caractère.
Le blog CGC Média vous propose de découvrir la compte rendu diffusé par le Bureau de la SDJ
"La
réunion a duré une heure trente environ, sur toute une série de sujets, allant
du futur président de France Télévisions, à la couverture des attentats de
janvier dernier.
Les
trois personnes rencontrées (*) ont précisé qu’elles parlaient en leur nom, lors
d’une conversation informelle.
1- La Présidence :
Les
candidatures doivent être déposées entre le entre le 9 et le 26 mars et seront
étudiées à partir du 1er avril.
Pas
de profil particulier attendu, l’essentiel c’est que le projet soit bon, et
qu’il puisse insuffler une grande ambition de culture et de qualité.
Les
enjeux, à leurs yeux sont cruciaux. Mémona Hintermann : « On n’a plus le
droit à l’erreur vu l’état du pays, France Télévisions a un rôle essentiel pour
rassembler les Français. Je n’imagine pas quelqu’un ne connaissant pas les
rouages de l’audiovisuel venir aux commandes d’un tel vaisseau ».
Nicolas
About : « On ne va pas faire table rase de ce qui a été engagé, il
faut une logique à long terme». Il souligne que c’est la seule direction du PAF
qui n’est pas stable dans le temps.
Le
futur président aura un défi de taille « serrer les boulons
financiers ».
Pour
Sylvie Pierre-Brossolette, « Cette entreprise doit être un élément de
fierté, le fer de lance de la création et de l’innovation, comme la BBC. Il faut remettre tout
ça en route ».
Le
CSA souligne les inconnues qui compliquent la tâche des candidats, qui ne
peuvent pas savoir aujourd’hui sur quel budget ils pourront
compter (montant de la redevance décidé par les parlementaires, publicité
après 20h…).
Nicolas
About reconnaît qu’il y a des contradictions dans les injonctions du gouvernement :
« ll veut que France Télévision fasse mieux avec moins d’argent. Quand on
nous dit que dans la mi-temps d’un match de football, on ne peut pas mettre de
pub ça me laisse perplexe ».
Mémona
Hintermann, elle, sera attentive, lors de son vote « au respect de
l’humain. Il faudra respecter les gens, ils savent travailler ».
Tous
les candidats à la présidence qui le demandent seront reçus par les membres du
CSA.
Chacun indiquera le nom des collaborateurs avec lesquels il souhaite
travailler, notamment le directeur de l’info. A
notre proposition de consulter la Rédaction sur le nom de son directeur, Mémona
Hintermann répond « je ne suis pas pour la cogestion ».
Nicolas About
a trouvé l’idée intéressante.
2-Rapport Schwartz
« Ce
n’est pas le rapport du gouvernement » dit Nicolas About, « et la tutelle doit
être la plus légère possible. »
3-Info 2015
Le
CSA rappelle la qualité du travail des journalistes de France Télévision :
« Vous êtes des journalistes de qualité ».
Tous
les trois accueillent favorablement le projet Info 2015, qui va dans le bon
sens selon eux, mais Mémona Hintermann déplore la manière dont il a été mis en
place, avec un « phénomène de colonisation de France 3 par France 2. «Ces
deux sœurs jumelles se sont toujours détestées, la princesse et la petite sœur
paysanne. »
Elle
explique qu’elle garde beaucoup de contacts avec ses anciens collègues de
France 3 et qu’elle constate qu’il y a beaucoup de douleur et de souffrance.
« La
manière dont on va sortir de cette mauvaise ambiance est un critère pour le
futur président ».
Nicolas
About est lui aussi attentif au climat social : « Cette phase
douloureuse ne soit pas être passée par pertes et profits ».
Sur
la question de regrouper les rédactions du service public, Mémona Hintermann et
Sylvie Pierre-Brossolette se sont dites favorables à une synergie future entre
France Télé / France24/ TV5 au moins sur le pôle technique, mettre les moyens
en commun pour une meilleure efficacité.
4-La culture dans le JT
La
culture est l’une de leurs préoccupations, elle « doit être présente dans
les JT ».
Si
elle est effectivement présente au sens très large sur les antennes du groupe,
la culture plus classique est « négligée » dans les JT.
Sylvie
Pierre-Brossolette : « on a plus souvent de longs sujet sur les
Français à la plage que dans les musées ».
Mémona
Hintermann trouve « bizarre » la fusion des services culture de
France 2 et France 3 à Culture Box, mais si les journaux des deux chaînes
puisent dans ces ressources et que cela devient un service plus solide,
« il ne faut pas avoir peur du changement ».
5-Publicité après 20h
Officiellement,
le CSA a la même position depuis un communiqué de 2013, qui était opposé au
retour de la pub après 20h.
Pour
plus de souplesse, Nicolas About suggère la possibilité de redistribuer
les temps de pubs entre les différentes chaînes.
6-Les relations France Télévision/Producteurs
Le
CSA souligne que la filière de production de France Télévision est 10 à 30%
plus chère, ce qui pousse le groupe à faire appel à des producteurs extérieurs. [un cliché auquel il faut tordre le cou, selon le blog CGC Média, ndlr]
Ils ont pris l’exemple de la BBC, pour qui les droits liés à leurs émissions et
documentaires est une source importante de revenus et que France Télévisions
était le seul groupe européen à ne pas être propriétaire de ses droits.
7-La couverture des attentats de Charlie Hebdo
Nous
avons souligné que nous trouvions les sanctions disproportionnées et injustes,
eu égard au caractère exceptionnel de l’évènement, et au nombre limité de
dérapages sur 500 heures de direct.
Ils
restent sur leur position sévère à l’encontre du traitement médiatique des
attentats de janvier. « Pas question de transiger sur la mise en danger de
la vie d’autrui. L’info est une arme qui peut être utilisée par les terroristes
et qui fait partie de leur plan média. Il y a eu des erreurs monumentales».
Ils
ont trouvé que les directeurs de chaînes, lors de leur rencontre avec eux,
refusaient toute critique et campaient sur leurs positions.
Nicolas
About : « La question n’est pas celle de la liberté d’expression et
d’informer mais de qu’est ce qui peut être diffusé à l’instant t. Tout peut
être diffusé mais pas à n’importe quel moment. On ne dit pas comment il faut
maîtriser l’antenne, mais qu’il faut le faire ».
Ils
insistent sur le fait que leur critique ne cible pas le travail journalistique
effectué, mais bien les éditeurs des chaînes, qui auraient eu techniquement les
moyens d’imposer un léger différé.
Nicolas About a souligné qu' « il y avait des divergences
au sein des conseillers sur la sévérité des sanctions du CSA après Charlie.
Plusieurs auraient voulu qu'elles soient moins radicales mais ils l'assument de
manière collégiale. »
Le Bureau de la SDJ"
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