Une profession sacrifiée !
Le blog CGC Média lève le voile en exclusivité sur la
couverture d'un document qui devrait faire date dans la profession de
journaliste. La SCAM, la
Société Civile des Auteurs
Multimédias où participe activement la CGC, présentera jeudi 3 septembre à
Perpignan - dans le cadre du festival Visa pour l'image - un livre enquête: “Photojournaliste
- une profession sacrifiée”.
64 pages - près d'un an de travail des membres de la
commission de l'image fixe et celle des journalistes - cette enquête mise en
forme par Béatrice de Mondenard offre un état des lieux du métier de
photojournaliste - une profession en pleine déliquescence, surtout depuis le
début de la révolution numérique.
Historique, témoignages, analyses, chiffres, photos,
perspectives, ce document qui devait au départ s'intituler le "livre
noir du Photojournalisme" est une sorte d'appel au secours - "mettre
des mots sur ces maux" dixit Lise Blanchet, présidente de la
commission des journalistes de la Scam :
- Au secours des photographes de presse que les diffuseurs
enfoncent de plus en plus dans une précarité scandaleuse;
- Au secours de femmes et d'hommes qui sont de moins en
moins protégés et soutenus pour travailler à travers le monde et rapporter ces
clichés fantastiques qui ont participé à écrire l'histoire des Hommes;
- Au secours de professionnels de plus en plus marginalisés
dans la profession même par la perte de ce sésame indispensable qu'est la carte
de presse;
- Au secours de ces
trop nombreux quasi anonymes du grand public qui risquent leur vie sur les
"théâtres du Monde" comme Camille Lepage, 26 ans, morte assassinée en
mai 2014 en République Centrafricaine alors qu'elle photographiait la guerre
civile.
Au-delà des photojournalistes, c'est l'ensemble des métiers de l'information et de la diffusion qui
sont concernés par cette enquête.
En effet, s'il est une chose à retenir de l'évolution du
statut du photographe de presse, c'est que
la précarisation dont ils sont victimes depuis plus de 20 ans touche peu à peu
l'ensemble des métiers de l'information, à commencer par ceux de la télévision,
comme si les photographes de presse étaient les précurseurs d'un "laboratoire
social du libéralisme" comme l'explique Thierry Ledoux, le président
de la commission des images fixes de la Scam.
Combattre la précarisation des photos reporters, c'est donc
bien lutter pour sauvegarder le statut et la mission des journalistes que de
trop nombreux politiques, patrons et opposants à la liberté d'expression
souhaitent réduire à peau de chagrin.
La Cgc prend toute sa part dans ce combat. Elle appelle les
pouvoirs publics et les partenaires sociaux à se retrouver autour de la table
afin de poursuivre les négociations stoppées en 2007 et aboutir enfin à un
véritable accord de branche qui établisse entre autre un barème minimum de pige
pour les photo reporters non permanents et garantisse une protection sociale
digne à tous ces journalistes.
Le statut d'auteur - quel qu'il soit - est en danger. Les journalistes
sont des auteurs à part entière. Leur défense est indispensable !
* RDV le 3 septembre à 17 heures au théâtre municipal de
Perpignan. Puis dans la foulée sur le site internet Scam.fr
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