Notre organisation syndicale ne résiste pas, suite au dernier papier publié hier sur le blog intitulé "TNS Sofres aurait dû demander aux quelques sondés combien ils étaient prêts à débourser pour dire si oui ou non Carolis devait être reconduit." à diffuser l'excellent édito de Renaud Revel de l'Express.fr du 2 octobre 2009 intitulé "Carolis: plébiscite et autopromo."
Nous avons eu l'impression à la lecture de ce papier que le journaliste posait bien les mêmes questions que le SNPCA-CGC et plus encore s'interrogeait en toute logique sur le fait que "le PDG d’une entreprise publique puisse commander (avec les deniers publics) à un institut de sondage une étude sur sa propre image" ?!
A titre de comparaison voila ce que nous écrivions hier: "Comment le dirigeant d’un groupe public peut-il commander avec l’argent public un sondage qui plus est, pas destiné à être publié, sur sa personne, la perception qu’en auraient les téléspectateurs mais plus grave sur son propre devenir ?"
Voila donc l'article en question:
"94% des français ont en une bonne opinion du PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, selon un sondage TNS-Sofres commandé par la maison et rendu public hier.
Autre chiffre: 85% de nos concitoyens souhaitent, du coup, la reconduction de son mandat, selon cette même enquête effectuée pour le groupe public. Voilà une bonne nouvelle pour le très chahuté patron de France Télés que Sarkozy ballote à sa guise, mais qui, cerise sur le gâteau en ces temps de tempête, est revenu partiellement en grâce auprès de certains hiérarques à l’Elysée. Notamment du côté de Claude Guéant, le secrétaire général, avec qui Carolis à renoué des liens de confiance.
Reste que cette enquête me pose un léger problème. Est-il en effet judicieux que le PDG d’une entreprise publique commande à un institut de sondage une étude sur sa propre image, même s’il s’agissait de deux questions glissées dans une enquête plus large, sur la perception qu’ont les Français des programmes de télés des chaînes publiques?
Peut-on accepter que la redevance aille contribuer de la sorte à une opération d’autopromotion? Pas sûr. Vous allez me dire que le dit sondage n’a pas du coûter des fortunes et que ma réaction relève de la mesquinerie. Peut-être.
Mais tout est affaire de détail et de symbole. On n’attend pas du PDG d’une entreprise publique chatouillé par l’Etat qu’il aille chercher le soutien de l’opinion. Que ne dirait-on si le patron de France Télécom, Didier Lombard, aujourd’hui en pleine tourmente, sortait soudainement de sa hotte une étude vantant ses mérites, ce dont je doute?
Je pense que la meilleure pub dont un patron de chaîne puisse rêver, ce sont tout simplement ses audiences, son bilan. Et que le succès du documentaire historique diffusé sur France 2, Apocalypse, a bien plus contribué à redresser l’image de Carolis à l’Elysée, et ailleurs, que cette enquête ripolinée.
J’ajouterai un dernier mot. La toute première (et bonne) décision, ou presque, prise par Patrick de Carolis à son arrivée, il y a bientôt cinq ans, fut la résiliation, au nom d’une certaine éthique, d’un contrat signé par son prédécesseur, Marc Tessier, avec Image 7, la société de communication que dirige Anne Méaux. [également ce que nous écrivions sur notre blog, voir le post] Un contrat qui portait tout bonnement sur l’image et la communication personnelle de l’ex PDG de France Télés. A l’époque, l’initiative fut saluée comme il se doit : chacun considéra que Carolis avait fait preuve là de discernement. Suis-je excessif à son égard ? A côté de la plaque ?
Encore un mot sur le sujet, en forme de conclusion comme nous l'écrivions sur notre blog hier: "Pour le SNPCA-CFE-CGC ce genre de sondage est inadmissible et nous avons saisi notre avocat pour voir quelles suites il convient d’y donner"; c'est le quotidien "Libération" qui pose, lui aussi, la question et fournit un élément d'appréciation communiqué par France Télévisions: "le prix du sondage si laudateur ne représente que 0,10 % du budget des études de la télé publique".
Quand bien même l'étude n'aurait coûté que quelques euros, ce seraient quelques euros de trop de l'argent public...Et pour l'"anecdote", le service des études de France Télévisions compte 24 collaborateurs, tous aussi compétents les uns que les autres qui
auraient très bien pu réaliser une étude sur la satisfaction des téléspectateurs quant aux programmes. Il est partciculièrement choquant de voir que les soi-disant "chantiers" sur fond de synergies (dont celui des études) n'aient pas suffit à utiliser le talents de chacun des 24, entre autres en matière de programmes, et qu'il faille aller payer à côté une étude extérieure sur l'image d'un PDG !
Service des études pour lequel P.de Carolis parlait de "gabegie" au CE du 12 décembre 2007 et qu'il évoquait en ces termes [figurant mot pour mot au PV adopté par l'Instance] « Quand je dis à la direction des études : "vous êtes une direction, mais est-ce que vous vous échangez les études les uns avec les autres? est-ce que vous ne commandez pas les mêmes études parfois ? " Elles ne sont pas échangées et puis les mêmes études sont parfois commandées. On est dans notre silo. On est dans notre donjon. Ce n’est pas comme ça que l’on peut faire un groupe et ce n’est pas comme ça que l’on peut répondre à la concurrence. Stratégiquement, c’est une gabegie»…
Rappelons que c'est la troisième fois que France Télévisions depuis 2007 fait réaliser le même sondage...et pour quel coût global?!
Finalement dépenser les deniers publics de la sorte, qu'est-ce que c'est donc? Et par la même occasion que représentent en milliers d'euros les 0,10% du budget des études ?
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