A l’Elysée comme à l’UMP, les propos de Bastien Millot invité de « C’est à vous sur France 5 » en ont fait bondir plus d’un. Indépendance quand tu nous tiens !
Invraisemblable !!!
Ce mercredi 9 octobre, Bastien Millot à qui « Le Monde » du samedi
réservait une quasi demi-page intitulée « L'amitié
du copéiste Bastien Millot avec Anne Hidalgo fait grincer des dents »,
était
invité dans l’émission de France 5 « C’est à vous » à
réagir sur un livre et un documentaire de Bérengère Bonte, journaliste à Europe 1 "Dans les secrets du
Conseil des ministres".
Pourquoi est-il
là ? Nul ne sait vraiment.
Il rappelle qu’il a « travaillé avec le porte-parole du gouvernement » [son ami Copé, ndlr]…et qu’à ce titre, il aurait fait partie de ces communicants qui sont certes frustrés de ne pas être dans le Conseil des ministres. » mais qui savent !!!
Il aurait même
eu la chance d’être présent au Conseil délocalisé à Ajaccio par Nicolas Sarkozy
"Là, j'ai eu de la chance"
[laissant donc entendre qu’il était lui aussi en Corse pour ce fameux Conseil !!!!,
ndlr]….en ajoutant à Patrick Cohen qui l’interroge « Délocaliser le Conseil, quelque part c'est totalement contre-productif
parce que ça tue la séquence qui est la plus solennelle de la semaine
dans la vie politique autour de laquelle tout s'articulent. Donc les coups de com un peu bidon genre
on délocalise à la préfecture, ça n'a jamais fonctionné. »
Nicolas Sarkozy mais aussi Giscard d’Estaing qu’il cite, ainsi que
François Hollande ont certainement beaucoup apprécié. Il n’y a pas qu’eux, semble-t-il. De Gauche à Droite, il semble bien que sa prestation ait été
particulièrement suivie !
Bastien Millot
présenté donc pour l’occasion comme «Conseiller
en communication politique» (c’est le titre qui figurait en bandeau à l’écran),
nommé à la direction de France Télé auprès de Carolis lorsqu’il était
président, n’avait visiblement pas grand-chose à dire. Il a fait le numéro de
celui qui sait…. « Vous l'avez rappelé [à l’adresse du journaliste], j'ai
travaillé avec le porte-parole du gouvernement » [Copé donc] ;
et à ce titre, lui, il aurait été dans
les petits secrets !!!!
Il est partout
celui que « Le Monde » de samedi présentait ainsi « Dès
sa sortie de Sciences Po, en 1995, M. Millot commence une carrière fulgurante, en suivant son ancien maître de
conférences, Jean-François Copé, dans toutes ses fonctions, de la mairie de
Meaux à l'Assemblée en passant par trois ministères. Il habitera même
son appartement privé, en 2005, tandis que le ministre du budget en occupe un
autre, loué par l'Etat, en pleine polémique sur l'"affaire Gaymard". Après cette décennie de collaboration
étroite, il est propulsé à la direction de France Télévisions auprès de Patrick
de Carolis. »… Ça, c’est dit !
Le
quotidien d’ajouter « A l'automne 2008,
il quitte le groupe pour fonder sa société de communication, Bygmalion, qui
bénéficiera de nombreux contrats avec l'audiovisuel public. Depuis juin, le juge Renaud Van Ruymbeke
enquête sur
les 22 millions d'euros dépensés sous l'ère Carolis en "conseils",
dont 1,2 million pour Bygmalion entre novembre 2008 et septembre 2010….
Devenu maître de conférences à Sciences Po, où il enseigne la communication
politique, il continue à conseiller, gracieusement, M. Copé, chef à l'image ternie
depuis la guerre des Atrides qui l'a porté à la tête de l'UMP. "Mon
boulot est à la lisière entre l'ami et le psy", a-t-il confié à M, le magazine du Monde du 5
octobre. Pour les politiques, assure cet expert du storytelling, "le spin-doctor devient un sparring-partner qui l’aide
à déminer et à anticiper". »
Ça, c’est dit aussi !
Il est sur tous les fronts, la psy mais aussi l’ami de Copé (c’est
Millot qui le dit)…le conseiller « gracieux »
(c’est encore Millot qui le dit)… étrange qu’avec tant de gracieuseté, « La justice s’intéresse
aux affaires de Bygmalion, agence de com’ de Bastien Millot, proche de Copé » comme l’écrivaient Didier Hassoux et Christophe Nobili du
Canard enchaîné dans un article
intitulé « Les bonnes
affaires du communicant de Copé » qui débutait ainsi :
« Le 15 avril, le parquet de
Créteil a ouvert une enquête sur des malversations dans l’attribution d’un
marché de communication par la municipalité de Saint-Maur-des-Fossés, dirigée
par Henri Plagnol
(UMP-UDI), ancien secrétaire d’État chargé de la Réforme de l’État (2002-2004).
L’enquête concerne une mission de 330.000
euros confiée à Idéepole, une filiale de Bygmalion, la société de communication
de Bastien Millot, un
proche de Jean-François Copé. »
Rien
de bien étrange, en sorte, comme l’écrivait « Le Monde » de ce
weekend, à ce que son soutien affiché à
la candidate PS à la Mairie de Paris Anne Hidalgo, fasse grincer des dents à Droite !
« Bastien Millot, 41 ans, ancien conseiller régional UMP
de Picardie et homme
de communication, très proche de Jean-François Copé, se dit l'ami de la
candidate socialiste à la mairie de Paris Anne Hidalgo et réciproquement. Tous
deux font mine de s'étonner qu'il y ait là un sujet : Quel mal y a-t-il à
être amis ? Mais c'est peu dire que cette relation agace à droite – on
soupçonne Millot de conseiller l'ennemi – et gêne à gauche, lorsque cette
fréquentation est connue. » (dixit le journal)
Il trouve même
le moyen le « conseiller en communication politique » de faire une
chronique récurrente dans « Télé Star » mais, là, il devient « Expert
en communication et Média sur Europe 1 »…Mazette, ça c’est de la constance !
Cette semaine
dans « Les dessous de la télé », Bastien Millot y « décrypte
l'échec de l'émission de Sophia Aram "Jusqu'ici tout va bien" ».
(voir l’article ci-dessous)
Mais quittons
le « people » de « l’expert en communication »
et revenons aux « révélations » du « conseiller politique ».
Question du journaliste,
Patrick Cohen qui introduit donc ses invités :
-
Bérengère Bonte, journaliste à
Europe 1, auteure d’un livre et d’un documentaire sur les secrets du Conseil
des ministres.
-
Bastien Millot, conseiller en communication
vous dirigez l’agence Bygmalion
Patrick Cohen : "Bastien Millot vous avez travaillé avec des ministres Jean-François Copé notamment vous avez vu le documentaire qu'est-ce qui vous a conforté dans l'idée que vous aviez du Conseil des ministres... Qu'est-ce qui vous a surpris?"
B.Millot: "Ce que je trouve absolument génial dans
l'enquête est menée Bérengère, le Conseil des ministres c'est l'un des lieux
les plus formels qui soit, vous l'avez dit mais ce qui est intéressant surtout
c'est ce qui se passe autour, en
coulisses, l'ambiance, les caractères qui sont dépeints et surtout les hommes de l'ombre, les communicants qui sont frustrés de ne pas être dans le Conseil des ministres.
coulisses, l'ambiance, les caractères qui sont dépeints et surtout les hommes de l'ombre, les communicants qui sont frustrés de ne pas être dans le Conseil des ministres.
Comme on n'y a pas accès, on surinterprète tout et on vend aux journalistes...on essaie de donner aux journalistes des informations sur ce qui s'est passé en Conseil sans y assister et c'est ça qui est absolument fantastique. Le Conseil des ministres fait les choux gras des médias tous les mercredis depuis le début de la Ve République mais en fait les gens qui donnent des informations alors qu'ils ne sont jamais venus autour de la table, n'y avaient pas accès donc, en fait, ils surinterprètent.
C'est pour ça que vous avez dans "Le Canard enchaîné"
notamment ou dans d'autres publications, tous ces petits bruits de couloirs qui
sont en fait des "on a dit", "on a répété" comme des coups
de téléphone qui vont se répercuter aux uns aux autres mais dans les faits le
Conseil des ministres - moi vous l'avez
rappelé, j'ai travaillé avec le porte-parole du gouvernement qui a un rôle
absolument épouvantable - c'est qu'on lui dit, voilà tu vas faire la
communication du Gouvernement (la communication est écrite la veille)
avant même que le Conseil ne se déroule, on la donne au porte-parole du
gouvernement donc il n'y a pas une virgule qui change; il va lire le petit
papier sur un joli pupitre et derrière, vient la séquence la pire, comme les
journalistes sont frustrés par le cadre très formel, il est bombardé de
questions sur des sujets qui n'ont rien à voir avec le Conseil des
ministres."
Patrick Cohen :
"Bastien Millot, il y a eu plusieurs tentatives pour dépoussiérer,
désolenniser le conseil des ministres...Sarkozy l'avait même décentralisé le Conseil,
c'était à Ajaccio"!
B.Millot: "Là,
j'ai eu de la chance [laissant entendre qu’il était lui aussi en Corse
pour ce fameux Conseil !!!!, ndlr] Ça
c'est un angle de communication traditionnel. En fait Giscard et Sarkozy
avaient deux fois essayé de délocaliser le conseil des ministres en disant, on
va casser le formalisme…
Vous savez, pour ces deux présidents qui avaient tenté de mettre
leur patte sur les institutions, en y donnant un nouveau style. Comme
c'est un exercice extrêmement formel, extrêmement cadré, lui donner un nouveau
style c'est totalement illusoire.
Vous n'arriverez pas à changer le formalisme du Conseil. Quelque part c'est totalement contre-productif parce que ça tue la séquence qui est la plus solennelle de la semaine dans la vie politique autour de laquelle tout s'articulent. Donc les coups de com un peu bidon genre on délocalise à la préfecture, ça n'a jamais fonctionné. La seule chose qui fonctionne, c'est le cadrage politique par le Président de la République qui n'est pas écrit à l'ordre du jour mais qui va donner le maximum de reprise...en aucun cas, ce n'est un lieu de débat!"
Vous n'arriverez pas à changer le formalisme du Conseil. Quelque part c'est totalement contre-productif parce que ça tue la séquence qui est la plus solennelle de la semaine dans la vie politique autour de laquelle tout s'articulent. Donc les coups de com un peu bidon genre on délocalise à la préfecture, ça n'a jamais fonctionné. La seule chose qui fonctionne, c'est le cadrage politique par le Président de la République qui n'est pas écrit à l'ordre du jour mais qui va donner le maximum de reprise...en aucun cas, ce n'est un lieu de débat!"
La conclusion, le
blog CGC Média la laisse à Pflimlin qui n’est pas en reste pour avoir, luiaussi, signé avec Millot et Bygmalion plusieurs contrats de conseil et qui
déclarait d’emblée lors de son audition du 10 septembre devant la Commission du
Sénat s’agissant de la nouvelle loi qui redonne au CSA le pouvoir de le
remplacer: « Je
me réjouis que le projet de loi conforte l'indépendance du service public »
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