« Choquant et révoltant. Alors que son ambition était de dénoncer les dérives de la téléréalité, le Jeu de la mort en fait l’apologie », estiment deux figures du PS Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès qui dénonçant une « incitation à la violence » ont déposé plainte contre les auteurs du documentaire.
Hier, leur avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, a saisi le doyen des juges d’instruction de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). La plainte dénonce donc une « provocation directe à la commission d’atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité de la personne », réprimée par la loi de 1881 sur la liberté de la presse. « C’est une véritable incitation à la violence », décode Me Portejoie. Les plaignants visent l’auteur et les réalisateurs du documentaire, ainsi que le directeur des programmes de France Télévisions.
« Il ne s’agit pas de remettre en cause la liberté d’expression et de création. Le but est de clarifier ce qui est permis à la télévision et ce qui ne l’est pas », explique Marie-Noelle Lienemann, 58 ans, députée européenne.
« Nous ne jouons pas les pères la vertu, mais on ne peut pas dire et présenter n’importe quoi au nom d’une liberté sans frein », renchérit Paul Quilès, 68 ans, maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn).
Dans leur démarche, les concepteurs du « Jeu de la mort » ont voulu dénoncer les capacités de la télé à manipuler les esprits et analyser le processus. Selon les plaignants, c’est un échec. « Les auteurs ont tout simplement incité les candidats à commettre des actes de torture. », jugent Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès. « Dénué de tout intérêt scientifique, ce reportage n’est plus qu’une banalisation choquante de la violence », peut-on lire dans leur plainte.
C'est pourquoi, les deux anciens ministres attaquent les auteurs du « Jeu de la mort » ainsi que le diffuseur dans cette plainte....
Ces anciens ministres socialistes du Logement et de l’Intérieur ont été scandalisés par ce documentaire où les participants d’un jeu télé factice infligent des décharges électriques, dont certaines mortelles, à un candidat sans savoir qu’il s’agit d’un comédien.
Les deux ex-ministres soulignent aussi que « le Jeu de la mort » a été programmé sur le service public en prime time, sans précaution particulière hormis un avertissement destiné aux téléspectateurs de moins de 12 ans.
"C’est d’autant plus grave", argumente Paul Quilès, que, comme le prévoit sa charte, France Télévisions s’abstient en général de montrer, notamment dans les journaux, le spectacle de la violence pour la violence. « Imaginons l’impact du Jeu de la mort sur les esprits fragiles ou sur un jeune de 13 ans qui aura pris cette émission en cours ! »
De son côté, Marie-Noëlle Lienemann ne décèle aucune vertu dans le documentaire. « Au bout du compte, le spectateur risque de retenir qu’une majorité de gens sont manipulables, et donc pas responsables », redoute l’élue PS.
Il appartient désormais à la justice de dire si oui ou non le « Jeu de la mort » avait une vertu éducative ou était une incitation à la violence.
Article extrait du journal "Le Parisien"
Droits de reproduction et de diffusion réservés - Copyright LE PARISIEN 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire