Le SNPCA-CGC qui a déposé sur France2 et France 3 deux préavis de grève générale, a été reçu ce mardi 26 février au matin, par François Guilbeau DG de France2, Christian Vion DGA et Christine N’Guyen DRH.
La direction n’avait rien à proposer. Tout au contraire, elle a cru devoir tenir des propos quelque peu menaçants à l’encontre du SNPCA-CGC mais plus particulièrement envers celui qui le représente légalement, à savoir son Secrétaire Général également Président de la Fédération.
Une heure et demie pour dénoncer l’irresponsabilité du SNPCA-CGC, de ses délégués sous emprise qui « aux facultés auditives et mentales déficientes » n’auraient « rien compris à la réforme Carolis » ! Réforme antérieure, il est utile de la rappeler, à l’annonce du Chef de l’État sur la suppression de la pub, dont s’est dans l’heure félicité le patron de FTV.
Une heure et demie pour dire au syndicat « qu’il pourrait être associé à la réflexion sur les chantiers et la charte». « Associés » a posteriori alors que jour après jour, l’ensemble des salariés concernés qui n’ont plus aucune confiance en cette équipe, nous font remonter l’état d’avancée de cette soi-disant « réflexion » dont tout le monde sait qu’elle est réellement la casse de France 2 et France 3.
Et ce n’est pas le mouvement du 13/02/08 dont se félicite, entre autres, Patrick de Carolis en indiquant qu’ « il a été extrêmement bien suivi » ou encore ce matin le même François Guilbeau DG de France2 qui en rajoutait une couche aux délégués SNPCA-CGC en redisant que « la grève avait été un succès…qu’il y avait énormément de monde ». Le monde à l’envers, un mouvement largement instrumentalisé arbre qui cache la forêt, d’une réforme sans logique, hors la loi, illégale, que seule France Télévisions continue à mettre en avant.
Le préavis du dimanche 9 mars 2008 a donc toute sa raison : exiger le retrait de la réforme illégale que France télévisions voudrait mettre en place à marche forcée. Réforme qui n’a pour but que de vider les chaînes de leurs salariés et donc :
- spolier tous les salariés en les privant de leur Convention Collective, (qu’il s’agisse de la Convention Collective de l’Audiovisuel Public pour les P.T.A. ou de l’Avenant à la Convention Nationale des Journalistes)
- spolier tous les salariés en les privant de leurs accords d’entreprises respectives,
- spolier les salariés en les privant de leurs grilles salariales et des éléments de rémunération qui y sont liés.
Avec à terme, une facilité déconcertante de les licencier plus largement et à moindre frais après signature du nouveau contrat rattaché à France Télévisions. Les salariés « transférés » ne bénéficieront alors des dispositions de leur Convention d’origine que 12 mois seulement après signature. (Sans accord global au niveau de FTV SA, les indemnités de licenciement par exemple seraient celles prévues par le Code du travail, à savoir 1/10 de mois par année de présence).
Les personnels sont attachés à leur entreprise donc leur chaîne d’appartenance mais aussi et surtout attachés à leur statut (acquis et droits sociaux).
Avoir tenté de faire croire que seule, la suppression de la pub et surtout sa mise en place serait responsable de tous les maux, est certes une stratégie mais, quelque peu inefficace et à l’évidence une récupération bien orchestrée . Les personnels ne sont pas dupes.
Il était particulièrement édifiant de voir défiler la direction aux côtés des syndicats appelants : Éric Stemmelen, directeur des programmes de F2, Patricia Boutinard-Rouelle, qui dirige les documentaires toujours de F2 chaîne, Médéric Albouy nouveau venu dont personne ne sait vraiment ce qu’il fait sauf à être répertorié dans l’intranet comme l’un des responsables des études de FTV, Sophie Benoist nommée juste après directrice des programmes Internet, Philippe Landré à la direction de la programmation de « La Deux », Jean Bigot également à la direction des programmes, etc….
LES DROITS D’ALERTE CONTINUENT…
L’ensemble des syndicats à l’exception de FO (comme d’habitude!) a adopté mercredi une résolution portant, à France 2, sur la poursuite du droit d’alerte et le mandat confié au Cabinet d’expertise « Raisonnances » pour rendre un audit sur les trois dernières années sur la situation de France 2 dans le contexte du holding France Télévisions.
Il faut rappeler que cinq syndicats de France 2 (SNPCA-CGC, SNJ, SNRT-CGT, CFDT et SNJ) avaient voté ce droit d'alerte le 12 décembre dernier.
A France 3, le 8 février 2008, la CGT qui n’avait déjà pas voulu le droit d’alerte a, lors du dernier CCE, demandé la levée de ce droit d’alerte. La demande de la CGT France 3 n'a pas abouti, les voix majoritaires du SNPCA-CGC, de la CFDT et du SNJ ont permis de poursuivre ce droit d’alerte.
Dernier rebondissement, le 21 février 2008, la CFTC de France 3 dans un courrier adressé hier à Geneviève Giard, directrice générale, où elle explique avoir pris cette décision « après réflexion et devant l'importance des enjeux que va rencontrer l'entreprise dans les prochaines semaines » s’est associée au droit d’alerte.
RENCONTRE AVEC LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Comme l’ensemble des syndicats, Le SNPCA-CGC a bien évidemment été reçu à l’Élysée le 19/02/08 à 10h00. Le rendez-vous avec le chef de l’état, sur le financement de l’audiovisuel public, sur le calendrier pour le retrait de la pub des antennes ou encore sur le périmètre de France Télévisions, a été l’occasion d’entendre de sa bouche ce dont la presse se faisait l’écho depuis plusieurs jours.
Concernant le fameux « périmètre » dont certains souhaitent le maintient, nous rappelons que France Télévisions compte aujourd’hui plus de quarante filiales dont certaine des plus opaques échappent à tout contrôle. Le SNPCA-CGC n’entend par « maintient du périmètre » que le « périmètre » des chaînes et pas de toutes ces nébuleuses additionnelles créées ces dernières années qui plombent les comptes de France 2 ou France 3 entre autres.
Le SNPCA-CGC prône comme il le fait depuis 2005 et plus encore depuis le rapport général de l’I.G.F. rendu en janvier 2006, avant toute décision une analyse extrêmement fine de ce « périmètre ». Cela fait partie de ses propositions, une parmi celles que nous allons transmettre à J-F Copé.
NOMINATIONS A FRANCE TÉLÉ…ÇA CONTINUE !
- Le 18 février : A France Télévisions, un directeur du développement et de la diversification du groupe est nommé.
- Le 21 février : A FTVI, un directeur des antennes internet et une directrice des programmes internet sont nommés.
A l’heure où le SNPCA-CGC publie ce document de synthèse les recrutements Holding continuent. FTV est sur le point, si cela n’est déjà fait de recruter une « responsable des relations avec les syndicats » (particulièrement ceux de France 2 qui donneraient plus de fil à retordre que ceux de France 3, si l’on en croit certaines indiscrétions).
Des 115 salariés incontestablement présents sur les listes électorales du holding en 2005 au départ de Tessier dont certains étant détachés des chaînes n’étaient pas directement à FTV, son successeur a prétendu en réunion publique que depuis son arrivée, ils n’avaient été augmentés que de 6 postes.
Outre le fait que ceci soit totalement faux puisque les effectifs holding en 2006 atteignaient 152 salariés, la masse salariale s’y rapportant est, elle, passé à 10,216. millions d’euros, (plus de 65 millions de francs).
Masse salariale à France télévisions qui continue de grimper en flèche et qui représentera pour 2007 environ de 15 millions d’euros pour quelques 175 salariés.
CONCLUSION
Qui osera encore prétendre qu’après un tel constat, la suppression de la pub serait responsable des mille et un maux dont souffre la télé publique ?
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