Voilà à quoi se résume l’attitude navrante de la direction de France 24 vis-à-vis des salariés de la
chaîne et de leurs représentants.
Vendredi 2 décembre, alors même que le Conseil d’administration de France 24 entérinait définitivement la fusion juridique des entreprises de l’Audiovisuel extérieur, la direction a une nouvelle fois choisi de bafouer le Code du travail en niant purement et simplement les prérogatives des représentants du personnel au Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail.
Las d’attendre que le CHSCT soit loyalement informé et consulté sur le projet de réorganisation opérationnelle post-fusion, Alain de Pouzilhac, pour qui tout doit être plié avant le 31 décembre, a mandaté son représentant au CHSCT pour passer en force en entravant l’action légitime des représentants du personnel et en déclarant la consultation close.
Le CHSCT a refusé de rendre un avis sous la menace, alors que subsistent tant d’interrogations et de zones d’ombre dans un projet mal conçu, mal mûri et qui repose
intégralement sur un plan social hasardeux et vide de sens.
Le rapport de la mission de l’Inspection Générale des Finances sur l’AEF note à ce propos que le processus de dimensionnement de ce plan social « a manifestement davantage été déterminé en fonction d’un objectif d’économies à réaliser qu’à partir d’une véritable analyse prospective des besoins, de l’organisation cible, de la charge de travail et des ressources à mobiliser. »
L'expert-comptable mandaté par le Comité d'entreprise va jusqu’à affirmer que « les suppressions de postes envisagées reposent plus sur le hasard que sur la nécessité et les besoins qui naissent du rapprochement opérationnel ».
Aujourd’hui, nous ne savons rien et la direction refuse de répondre à nos questions :
• Nous n’avons aucun détail sur les synergies qui pourraient exister entre les entreprises de l’AEF.
• La direction veut mettre en place un plan de départ alors que les salariés n’ont aucune
visibilité sur la future organisation et ne peuvent donc décider en connaissance de cause.
• Qu’adviendra-t-il des personnes dont le poste est visé par une suppression mais qui choisiront de rester ?
• Comment la grille des programmes sera-t-elle adaptée à nos ressources, tant humaines que financières ?
• Comment la subvention que verse l’État assurera-t-elle la pérennité de nos entreprises malgré la zone d’incertitude budgétaire préoccupante pointée du doigt par l’IGF.
• Enfin, nous ne savons toujours pas concrètement comment nous allons travailler ensemble.
Comme le souligne d’ailleurs la Sénatrice Claudine Lepage dans son rapport : « Les obstacles à la réorganisation opérationnelle sont nombreux et les avantages attendus hypothétiques. Au-delà de ces difficultés, la question du rapprochement des deux entités pose la question de fond de la capacité d’une télévision et d’une radio à travailler ensemble dans de bonnes conditions. »
Face à cette interrogation, la direction ose parler de “choix social” pour tenter de justifier son
recours à un plan de départ et dissimuler son absence totale de projet opérationnel.
La CGC Médias est profondément indignée par le mépris affiché par la direction de France 24 à l’encontre des représentants du personnel et s’inquiète vivement de voir que la santé et les conditions de travail -déjà précaires- des salariés sont considérées comme de simples variables d’ajustement dans cette fusion menée au pas de charge et en l’absence de tout projet d’entreprise.
Vos représentants vous informeront dans les jours à venir des actions qu’ils entreprendront pour défendre vos intérêts.
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