Le recrutement de Jacques Denoyelle (SECAFI) par l'ex-Orange comme directeur du dialogue social à France Télés, n'en finit pas de susciter colère et indignation.
Le recrutement par Ernotte de Jacques Denoyelle directeur associé chez SECAFI - cabinet très proche de la cgt que cette dernière met à toutes les sauces à France Télés - qu'avait annoncé en exclusivité le blog CGC Média dès le 12 octobre dernier, n’en finit pas de susciter colère et indignation.
Après la déclaration liminaire de FO au du CSE du 20 octobre dernier et le tract mi chèvre mi chou de la CFDT qu'avait publié le blog CGC Média, c'est à présent au tour du SNPCA-CGC et de l'UNSA de publier un communiqué commun "Nomination au dialogue social : le royaume de l’entre-nous."
Cette publication que vous propose de découvrir le blog CGC Média (ci-après) y fait référence à la notion de suspicion légitime en matière de conflit d'intérêts évident dans cette affaire pour le moins fumeuse !
"Faut-il rappeler que cette nomination intervient alors que nous tous [salariés de France Télés, ndlr] avons dû signer un document bidon, nous engageant à certifier que nous ne sommes pas soumis à des conflits d’intérêts dans notre travail ?" lancent en chœur les deux syndicats.
Voici le texte:
Nomination au dialogue social
: le royaume de l’entre- nous.
C’est une annonce qui, en d’autres temps, aurait provoqué une levée de boucliers. Il faut croire que l’indignation devient sélective. La nomination, à compter du 2 novembre, comme Directeur du Dialogue Social de France TV, d’un ex-consultant du cabinet SECAFI, le cabinet conseil attitré de la CGT, qui plus est conseiller personnel du syndicat sur de nombreux dossiers importants à France TV ces dernières années, est de nature à créer ce qu’on appelle une suspicion légitime.
Il ne s’agit pas ici
d’attaquer l’homme, au demeurant respectable, mais une pratique qui nous
demande d’ignorer le lundi, qui faisait quoi et pour qui vendredi dernier… La
suspicion légitime, n’est pas un concept fumeux. Elle permet de récuser des
juges par exemple. C’est le fait que des liens antérieurs avérés, amicaux,
familiaux, hiérarchiques ou économiques puissent altérer le jugement de la
personne en charge d’une fonction. En clair cela pointe le risque que cette
personne soit contrainte d’arbitrer elle-même ses propres conflits d’intérêts.
C’est par exemple le problème que posent les pantouflages dans la haute
fonction publique. Un jour à Bercy, le lendemain chez Suez ou Veolia, ou autre…
Ce que l’état tente bien maladroitement d’encadrer.
Notre nouveau Directeur du
Dialogue Social se retrouve donc dans la position d’attribuer des marchés le
lundi à des sociétés qui étaient, le vendredi, concurrente du Groupe Alpha –
dont Sécafi est une filiale – et par ailleurs d’arbitrer ce même lundi, des
demandes divergentes entre syndicats, parfois alliés mais parfois concurrents,
à celui qui lui commandait des missions de conseil le vendredi précédent. Voici
donc inventée une nouvelle position, celle où l’on se trouve entre le marteau,
l’enclume et la clé à molette, mais dans un fauteuil d’orchestre.
Faut-il rappeler que ceci
intervient alors que nous avons tous dû signer un document bidon, nous
engageant à certifier que nous ne sommes pas soumis à des conflits d’intérêts
dans notre travail ?
Il est donc utile ici de
rappeler qui est le groupe Alpha dont dépend Sécafi et notre nouveau DDS,
jusqu’à vendredi. Alpha, présidé par Pierre Ferracci, c’est une marque qui
abrite plusieurs filiales qui n’hésitent pas à intervenir dans des domaines
contradictoires. Par exemple pendant que Sécafi conseille la CGT partout en
France, Sémaphores (ex Sodie) accompagne les patrons et pôle emploi (l’état)
dans leurs plans sociaux, PDV et autres RCC. Ainsi Sécafi peut négocier
jusqu’au vendredi et Sémaphores commencer à « accompagner » le lundi. Le
week-end Alpha et Pierre Ferracci dorment sur leurs deux oreilles et un matelas
douillet dans sa maison de Corse construite illégalement (condamnation
récente).
Hasard des réseaux, il se
trouve que Pierre Ferracci, en expert des relations sociales, a toujours
entretenu d’excellentes relations avec Raymond Soubie, l’ex-conseiller social
de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Hasard de la vie, sa belle-fille était en 2017,
cheffe de cabinet d’Emmanuel Macron, le candidat.
Avec autant de hasards, la
nomination du nouveau Directeur du Dialogue Social de France TV n’est donc
qu’une péripétie, une pure coïncidence dans ce beau royaume de l’Entre-Nous.
Qui aura totalement échappé à la Présidente de France TV. Mais pas à tout le
monde…
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