France Télévisions : retour en grande pompe de l’arbitraire et du mépris…ou chronique d’un quotidien d’humiliation et de souffrances
Depuis ces six derniers mois, l’ambiance n’a jamais été aussi nauséabonde. La direction continue de recruter à tire-larigot, en dehors des règles et dans la plus totale opacité des conseillers, des conseillers adjoints tous azimuts quelque soit leur fonction.
Alors que la Cour d’Appel de Paris en rendant son jugement en juin dernier a consacré jusqu’en octobre 2012 l’application des dispositions, notamment en matière de « commissions paritaires », la direction a beau montrer pour la galerie que le système perdure, en coulisses les recrutements sans annonces, note de service et consultation se poursuivent…prétextant systématiquement que le profil recherché n’existe pas en interne !
Quant au PSE pour les premiers 100 départs volontaires qui ont eu lieu ce sont presque 60 nouveaux collaborateurs qui ont été recrutés…alors du reste que des centaines de personnes à France Télévisions sont sans affectation et souvent sans bureau. Il n’est pas inutile de préciser comme son nom l’indique qu'un Plan de Sauvegarde pour l’Emploi a normalement pour but de sauvegarder l’emploi, pas un moyen détourné de procéder à de nouvelles embauches en nombre alors même que des CDD qui travaillent régulièrement sur les chaînes depuis 5, 10, 15 ans voire plus, ne sont pas intégrés !
Enfin lorsque qu’il ne s’agit pas d’un recrutement extérieur, France Télévisions histoire de finir de dégouter le salarié voire de l’envoyer en dépression, le fait tourner en bourrique.
Découvrez l’exemple de ce salarié « en détresse » (c’est la formule consacrée) depuis une paire d’années.
Il occupe un poste depuis une quinzaine d’années, à la tête d'un service dans lequel il travaille depuis presque depuis ¼ de siècle. Dans son service, il a vu au fil des ans comme tous ses collègues, l’activité se réduire d’année en année…ce qui engendre, il faut bien en convenir une ambiance « particulière » et le mécontentement légitime et grandissant des salariés concernés.
Il n’y est malheureusement pour rien et ne peut pas non plus faire grand chose pour changer tout cela, se heurtant d’ailleurs très souvent à une mauvaise foi flagrante de la part des donneurs d'ordre. Lorsqu’en plus le système français favorise la production privée au détriment de la production interne avec la prolifération des contrats d'intermittents dans le privé, la déréglementation de droit du travail et, plus grave encore, le non respect des règles de sécurité en terme d'amplitude horaire, temps de transport…alors là ! Si pour couronner le tout, il fallait parler « Haute définition » (avec ses tournages en HDV pour être plus exact) réduisant des équipes de 3 à une seule personne….on n’en sortirait pas !
Il est dès lors évident que ces empilements successifs de nature à déposséder les salariés d’une majeure partie de leurs tâches, ne peuvent générer que des rapports conflictuels avec ceux qu’il est amené à gérer et pour sa part le sentiment de sentir rabaissé, asservi pour ne pas dire « lâché » par sa hiérarchie. Ce salarié de par ses fonctions qui tenaient également les « cordons de la bourse » (une petite bourse en réalité) destinés à faire fonctionner un service, a quand même dû, en toute illégalité, pour son compte bancaire personnel comme servant d’avance pour des dizaines de milliers d’euros."
Souhaitant donc évoluer, il a choisi de s’orienter vers de nouveaux postes. Début 2009, on lui suggère de faire un bilan de compétence. Il le fait et en sort avec des éloges : il est bien un manager, un vrai. Les quelques 15 années passées à son poste, ses entretiens individuels, ses discutions avec sa hiérarchie, son intérêt et sa participation active au stages de management en attestent également.
Sa hiérarchie lui indique que la réorganisation (Carolis) et le départ volontaire à la retraite de centaines de salariés vont faciliter les choses. Il « ambitionne » donc un poste en adéquation avec son parcours professionnel et ses capacités. Il va même presque postuler lorsqu’il apprend que pour le poste visé, une personne était déjà pressentie sans qu'il y ait consultation.
Les grandes phrases de Carolis affirmant que la plus grande transparence serait garantie dans le cadre des postes à pourvoir, prennent ici tout leur sens.
Après avoir été reçu par un premier responsable, puis un deuxième qui lui avait pourtant laissé entendre que le poste lui correspondait totalement, on lui a fait le coup des 2 nouvelles : la bonne et la mauvaise.
La mauvaise : il n’aurait pas le poste qui était déjà pourvu (!) sans consultation donc
La bonne : il se verrait proposer avec l’aval de sa « très haute » hiérarchie, un autre poste encore mieux et finalement lui correspondant beaucoup plus…. Un « gros poste de management » dans un univers qu’il connait avec certains métiers, peut-être pas tous, qu’il connait bien également.
Que pouvait-il dire d’autre, après quelques secondes de réflexion, que "oui…bien" ? Sa hiérarchie l’encensait… « un jeune manager ayant fait ces preuves et ayant tout de même pas mal de bouteille ». Le poste était donc pour lui, c’était dit. Il serait missionné le jour du poisson d’avril (il aurait peut-être dû se méfier) pour commencer à travailler avec celui qui partait en retraite, histoire qu’il le prépare et lui transmette son savoir.
Avril et mai passent….pas de nouvelle, ni de la mission, ni du poste. Juin arrive, re-convocation de sa hiérarchie « on compte sur lui …le retard, c’est juste que le salarié en partance a différé son départ en retraite. » Au plus tard le 1er juillet, il recevrait (dans un premier temps) sa lettre de mission.
Vacances d’été, pas de lettre de mission. Avant de partir il rencontre encore un nouveau responsable qui ne lui en parle pas. Vacances moyennes…il restait probablement sur sa fin ayant une fois été échaudé.
A son retour, il est à nouveau convoqué par l’adjoint du responsable « le poste qu’on vous destine doit bien évidemment passer par une consultation … (c’est curieux puisqu’il n’en ait pas été question pour le précédent) mais on compte absolument sur lui pour l'occuper ». Il devait se considérer « l'héritier naturel de ce poste ».
Comme dirait la pub Loto « C'est le jeu ma pauvre Lucette», il acceptait naturellement le principe de cette consultation…il connaissait bien les règles conventionnelles et les respectait.
Alors qu’il s’était refusé dans ces conditions de « courir plusieurs lièvres à la fois » en ne postulant sur aucun des autres postes qui sortaient et pouvaient l’intéresser, il se pliait donc au « jeu » du candidat à une consultation (soit dit en passant, les niveaux de ces postes, font très souvent l’objet d’informations et non de consultation mais bon… !).
Il attend donc que le poste sorte pour postuler et pour la forme, aller se renseigner auprès qui de droit sur le périmètre du poste ainsi que son « contenu ». Hélas, cette fois-ci, le partant a ait bien quitté l’entreprise. Le poste ne sortira pourtant en consultation qu’après son départ à l’automne. Insensé.
Alors il fait formellement acte de candidature. On compte toujours sur lui. Il peaufine sa lettre de motivation et son CV. Il passe avec la hiérarchie un entretien d'une heure et quart. « Il répond avec pertinence aux questions et ce avec une très grande sincérité…il est bon à l'oral et encore meilleur dans l'écoute et à l'analyse. C’est un excellent candidat ».
Ravi de cet échange, il passe ensuite l'entretien avec la RRH. Conquise par ses propos, elle souhaite même en fonction des disponibilités de son interlocuteur poursuivre pour reparler de tout cela lors d’un déjeuner.
Quelques jours après, on lui a fait le coup des 2 nouvelles : la bonne et la mauvaise.
La mauvaise était la même qu’au printemps dernier, il n’aurait pas le poste…
La bonne, elle consistait à lui proposer un « poste d’interface entre la direction et un service qu’il ne connaissait pas du tout ».
Si ce n’était la souffrance d’un homme que l’on tire à hue et à dia depuis des mois, tout cela serait risible…seulement voila, c’est cet homme comme une majorité de femmes et d’hommes aujourd’hui que l’on humilie et tourne en ridicule qui se retrouvent « en détresse ».
Au bout du compte, il restait en détresse sur son poste. Il postulait sur d’autres mais ne pouvait jamais les avoir ; il est donc toujours en détresse sur le poste qu’il n’a finalement pas quitté...poste que la direction voudrait à présent qu’il laisse en lui proposant n’importe quoi !
Comment ce professionnel qui a passé une trentaine d’années au service de l’entreprise, doit-il prendre cela ? Comment peut-il encore avoir confiance en sa hiérarchie qui visiblement devrait, elle, passer un bilan de compétence pour savoir ce que manager veut dire ?
Finalement ce collaborateur maltraité, il ressent quoi ? Il est qui, quoi ? Pas un chef de service qu’il est pourtant depuis ces quelques quinze ans ? Pas un cadre, pas de l’encadrement ? Pas un manager ? En somme plus rien. Il a été pendant plusieurs semaines en arrêt maladie et sous tranquillisants.
Comment imaginer qu’il ne sente pas rabaissé, victime de mauvais traitements…victime des fameux risques psychosociaux dont on parle tant. Et si demain, il devait faire une connerie, France Télévisions viendrait dire qu’il avait des problèmes perso ?!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire