Le Calendrier que Carolis croit encore le sien, ne peut plus en aucun cas être celui de l’entreprise, après le rapport explosif de la Cour des comptes.
La CGC Médias rend hommage à Philippe Séguin et à la Cour des comptes qui pointent « l'instabilité chronique du pilotage stratégique » de France Télévisions
À l'examen des comptes de France Télévisions, la Cour des comptes dans son rapport sans concession, indique que « les dérives financières du groupe audiovisuel datent de 2007, soit bien avant l'annonce du 8 janvier 2008 de l'arrêt de la publicité faite par le Président de la République »…ce que n’a cessé d’écrire la CGC Médias depuis l’été 2007.
La Cour d’enfoncer le clou: « depuis le trou s'est accentué »... ce qui vient contredire la danse de saingui que Patrick de Carolis est allé interprétée devant les sénateurs de la commission des finances, le 6 octobre dernier.
Carolis s’y est félicité de ce que que son groupe "flirterait avec l'équilibre sans doute dès cette année".
67,8 millions d'euros en 2009 selon Carolis, loin de la perte de 137 millions de 2008 mais de toute façon loin de l'équilibre et loin du rapport de la Cour des comptes!
Et la Cour toujours au regard des chiffres, examinant ainsi la période 2005-2008, de pointer «l'instabilité chronique du pilotage stratégique» qui fait de France Télévisions un groupe incohérent»...
2005 c’est justement l’année où arrive Carolis à France Télévisions. C’est donc totalement sous son mandat que la Cour qui ne mâche pas ses mots décrit "un groupe incohérent du fait de l'instabilité chronique du pilotage stratégique"… la CGC Médias qui a écrit des dizaines et des dizaines de papiers sur tout ceci, ne pourrait dire mieux.
Et la Cour d’ajouter encore "Aujourd'hui, France Télévisions est une "entreprise fragilisée" tout à la fois par la baisse de son audience de cinq points en quatre ans, par une situation financière préoccupante fin 2008 (perte de 138 millions d'euros sans prévision de retour à l'équilibre avant 2011 dixit la Cour) et par une refonte de ses missions et de son organisation".
La Cour questionne même la stratégie d'un «bouquet offensif» de cinq chaînes (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO). « Objectifs contradictoires [selon la Cour], la réforme de 2009 n'a pas levé toutes les ambiguïtés »….
C’est le moins que l’on puisse dire « pas levé toutes les ambiguïtés »; si la Cour des Comptes avait réalisé que lorsque le Président de la République entendait « entreprise unique pour France Télévisions [comme le présentait Carolis puis la commission Copé] », il n’imaginait sûrement pas qu’il serait par la suite abusé avec une entreprise unique qui ne regroupe que les chaînes et l’ex structure holding - France télévisions de conserver l’intégralité de la quarantaine de filiales en dehors - elle aurait été dix fois plus virulente.
Pour couronner le tout, la Cour des comptes « doute de la capacité du groupe public à mener à bien son nouveau plan de départs volontaires de 900 personnes »… ce que n’a cessé d’écrire, là aussi, la CGC Médias depuis le printemps 2007 où le syndicat révélait ce premier plan de900 départs– fiasco total par la suite – qu’avait déjà servi France Télé.
La cour des comptes juge même « que les objectifs de réduction des effectifs seront difficiles à atteindre ». Elle souligne notamment qu'«encore en 2008, pour les seules sociétés France 3 et RFO, « la masse salariale représentait respectivement 27,6 % et 56 % des charges d'exploitation totales».
Le constat édifiant est clair: en quelques 6 mois, ceux qui ont généré depuis 2005 une situation si catastrophique (installant l'instabilité chronique du pilotage stratégique marqué par les dérives financières) et qui s’apprêteraient à en installer une autre plus chaotique encore sur l’air de « après moi(nous) le déluge », ne sont plus en capacité de pratiquer en si peu de temps l’impératif virage à 90°.
Tout aussi problématique, comment imaginer laisser s’engager sur les contrats à venir annuels ou pluriannuels ou sur une réorganisation tout autant incompréhensible qu’incomprise à la quelle personne ne croit à commencer par la Cour, qui laisseront pieds et poings liés, sans aucune marge de manœuvre, celui qui va présider pour 5 ans au destinées de la télé publique ?
Le Président de la République qui a la lecture du rapport de la Cour en prendra inévitablement conscience – ce que pourtant la CGC Médias avait tant de fois mis en avant –ne pourra pas laisser la télé publique s’enfoncer plus avant dans une pseudo réforme interne qui plombera le suivant et ne fera que plonger toujours plus profondément l’entreprise dans le stress et la démotivation qui la ronge jour après jour depuis 2007 à la mode de France Télécom.
L’intenable calendrier mis fallacieusement en avant à l’Elysée comme au Parlement par Carolis [il n’ y a qu’à voir comment il a pensé endormir dernièrement les sénateurs] doit être dénoncé.
Autrement dit, le Calendrier que Carolis croit encore le sien, ne peut plus en aucun cas être celui de l’entreprise.
La CGC Médias attend donc le plus pragmatiquement et logiquement qui soit que le Président de la République indique maintenant qui devra mener la réforme pour les 5 ans à venir.
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