Madame la Ministre,
Depuis notre courrier du 27 septembre 2012 où notre organisation syndicale vous posait, face à l’inquiétude grandissante des salariés, tout un tas de questions restées à ce jour sans réponse, la situation n’a fait que se dégrader.
Les annonces à la Presse de Rémy Pflimlin et
ses équipes impliquant directement les Tutelles, ont d’ailleurs mis de l’huile
sur le feu pour la rendre encore plus anxiogène.
Dans
ce courrier de trois pages, nous la décrivions par des phrases sans ambigüité comme
« Aujourd’hui
l’atmosphère à France télévisions est à couper au couteau ».
Les
rapports parlementaires que Madame Martine Martinel députée PS de Haute-Garonne
a rendus au nom du peuple français en qualité de rapporteur de la Commission des
Affaires culturelles, notamment
concernant les projets de loi de finance 2011 (avis n° 2859) et 2012 (avis
n° 3806) mais aussi dernièrement sur l’application du COM signé
avec l’État où sont dénoncés entre autres « "des efforts de gestion insuffisants" chez France
Télévisions et le "bilan financier désastreux des plans de départs volontaires" lancés au sein du groupe
entre 2009 et 2012 »…en sont également la traduction.
"Au cours des
premiers mois de 2012, l'augmentation
des effectifs s'est poursuivie à France
Télévisions" tant en terme de permanents que non permanents, "ce qui
traduit un pilotage insatisfaisant des effectifs…" précise
encore ce dernier rapport.
Et d’ajouter "Si le pilotage d'une entreprise
totalement dépourvue de visibilité sur ses ressources et ses missions ne
saurait être une tâche aisée, force est de
constater que la direction du groupe n'a pas fait les efforts de gestion
auxquels elle s'est engagée. [dans le COM ] En effet, les effectifs ont augmenté de 1,8% en 2011 alors que le groupe s'était engagé à une stabilité en 2011
et 2012, puis à une "inflexion"
de 5% entre 2013 et 2015. »
En totale violation des termes même du COM et reniant
ses engagements, Rémy Pflimlin osait encore prétendre le contraire devant le Sénat alors
que le rapport parlementaire relève sans langue de bois qu’"Il est paradoxal de constater une
augmentation globale des effectifs alors
que la mise en place de l'entreprise unique et le dispositif de départ
volontaire à la retraite (2009-2012 avec 2 PSE à la suite) auraient dû conduire à une diminution de
ces derniers".
Allant même plus loin, Rémy
Pflimlin est allé jusqu’à écrire au salariés en pointant du doigt la responsabilité de l’État donc
du Gouvernement donc des Tutelles.
Ce serait l’État donc le
Gouvernement donc les Tutelles qui imposeraient les licenciements à venir afin de «participer au redressement des
finances publiques» selon
Rémy Pflimlin ! Ce dernier en profite au passage pour les railler tous en les
prenant de haut: « la condition de cette participation c’est qu’elle soit
cohérente, sinon elle n’est bien évidemment pas légitime», mettant en
avant un lien de cause à effet avec
«la baisse des dotations publiques».
Il convient de citer, ici, in extenso Rémy Pflimlin dans sa
communication aux salariés « La réduction des effectifs pourrait aller au-delà de 5% dès 2013, en raison d'une baisse des dotations
publiques ».
Ce qui veut bien dire que les 500 licenciements qu’il
avait dans un premier temps annoncés, pourraient passer à 1.000
(également évoqués) à cause de « l’État
qui baisse des dotations
publiques» !
1°) Ce
n’est pas, Madame la Ministre,
aux femmes et aux hommes qui sont le moteur de France Télévisions de payer
la note et de faire les frais d’erreurs de gestion manifestes que les
responsables actuels de France Télévisions essaient de faire passer sur le dos des
Tutelles et donc des pouvoirs publics !
2°) Pas
plus, n’est-ce aux femmes et aux hommes de France Télévisions qui
bénéficient légalement depuis le 9 octobre dernier au moins des A.I.A. (Avantages
Individuels Acquis) faute d’accord
de substitution ou d’adaptation, de
subir l’échec des négociations dont la direction porte la responsabilité et qui
voudrait aujourd’hui imposer des mesures unilatérales (donc sans
l’accord du salarié) illégales puisqu’elles représentent un changement
substantiel de leur contrat de travail.
3°)
Pas non plus, aux femmes et aux hommes de France Télévisions d’être mis sous
pression en permanente comme l’avaient été les salariés de France Télécom
il y a peu, avec les conséquences dramatiques que chacun connait, face à la
désorganisation sans nom que vit chacun au quotidien et dans la perspective d’une
carence de couverture conventionnelle dont ils disposaient.
4°)
Encore moins, aux femmes et aux hommes de France Télévisions qui y
collaborent en CDD souvent depuis de nombreuses années (aussi appelés
« CDD historiques ») d’être les premiers touchés parce que toujours
en situation précaire et parce que France Télévisions aurait décidé
d’interrompre leur collaboration péremptoirement.
C’est pourquoi, Madame la
Ministre, notre organisation syndicale ne pouvant imaginer
que les 4 « points » évoqués ci-dessus émanent des Tutelles et encore
moins du Gouvernement, il est
essentiel de connaître sur ces derniers, les positions des pouvoirs publics que
Rémy Pflimlin a en ligne de mire en permanence.
Au moment où la
Presse se fait l’écho des interrogations légitimes de Monsieur
Patrick Bloche, député PS, membre du Conseil d’Administration de France Télévisions
et Président de la Commission des Affaires
culturelles via, ce jeudi 22 novembre, un article paru dans « Le
Point » et intitulé « Pflimlin dans la mire de Bloche » où
il est écrit : « Patrick Bloche dit avoir découvert avec effarement,
en épluchant les comptes 2011 de France Télévisions, que le nombre de salariés
permanents aurait augmenté cette année-là
alors que les coûts de production avaient diminué. Sévère sur la gestion de
Rémy Pflimlin, il est favorable à un
changement d’équipe avant la fin du mandat du président de France Télévisions,
en 2015 », il est fondamental d’agir sans délai afin d’éviter
le pire.
Vous disposez également Madame
la Ministre,
des rapports parlementaires rendus par
Madame Martine Martinel députée rapporteuse de la Commission des Affaires
culturelles, notamment l’avis qu’elle a rendu sous la référence n° 3806
qui vont, eux aussi, dans le même sens.
Enfin,
il convient de rappeler que le C.C.E. de France Télévisions a voté à l’unanimité
le principe du droit d’alerte face à la situation plus que préoccupante
de l’entreprise.
Madame la Ministre, les pouvoirs
publics via les Tutelles ont-ils demandé à Rémy Pflimlin comme il ne cesse de
la déclarer, de passer en force pour mettre
en application de nouvelles mesures conventionnelles, collective et
contractuelles unilatérales ?
Ont-ils demandé également
à Rémy Pflimlin de mettre en œuvre, un nouveau
plan de licenciement collectif pouvant aller au-delà du millier de suppression
de poste en privilégiant la non reconduction des CDD historiques ?
Si votre réponse devait être négative, vous n’auriez
alors comme le suggère, entre autres, Patrick Bloche d’en tirer toutes les
conséquences.
Dans l’attente de vous lire, Madame la
Ministre, ou de vous rencontrer en fonction de toute
information complémentaire dont vous auriez besoin, nous vous prions de croire
en l’expression de notre considération la meilleure.
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