Christophe
Beaux, le clairvoyant et courageux administrateur de France Télévisions s’oppose en séance du CA à l’avenant du COM.
Le
30 octobre dernier, le blog CGC Média dans un article intitulé « Sur
fond d'opacité et de révélations tous azimuts à France Télé, les
administrateurs se réunissent en Conseil, ce 31 octobre, le jour du vote de la
loi. Que feront-ils ? Ils seront légalement coresponsables de leurs décisions. » s’interrogeait sur
l’attitude de chacun concernant l’avenant au COM présenté en séance du C.A.
Patrick
Bloche, le député (PS) de Paris qui jugeait pourtant, interrogé par « Le
Monde » que «Les économies [que
prévoit Pflimlin, ndlr] devraient
s'appuyer sur un projet stratégique clair…alors qu’elles ne sont plus un
rabotage un peu uniforme qu'un réel allégement de la superstructure » n’était pas là et avait, semble-t-il donné son pouvoir.
Seul Christophe Beaux Pdg de « La
Monnaie de Paris » et administrateur de France Télé, qui mi-juillet
indiquait le plus lucidement et pragmatiquement qui soit « L'intenable
équation financière [à FTV] qui ne tiendra pas sans le recours à l'endettement
assez conséquent puisqu'évalué à 250 millions d'euros contre une centaine
de millions aujourd'hui,…revient en somme à ce que l'État finance France Télévisions
par la dette», s’est opposé à la validation de cet avenant de façade !
Interrogé lui aussi par « Le Monde »,
ce dernier a estimé que « Ce COM [son avenant donc, ndlr] ne
crée pas les conditions du retour à l'équilibre, car l'impasse de financement
n'est pas résolue ».
Il a 100.000 fois raison.
Le quotidien
d’ajouter dans son article du 1/11 signé Alexis Delcambre « Les
perspectives financières continuent d'inquiéter à France Télévisions » : « Le texte qui n'a plus qu'à être formellement
signé qui encadre les missions et le budget de la télévision publique jusqu'en
2015 pose problème : les prévisions
financières sur lesquelles repose le COM sont déjà dépassées. Le déficit
prévu pour 2013 était à l'origine de 130 millions d'euros. Il est désormais
annoncé à 180 millions, pour tenir compte du gel de 30 millions d'euros de
dotation budgétaire publique et de rentrées publicitaires en retard de 20
millions d'euros par rapport à l'objectif initial…avec un résultat publicitaire
2013 moins élevé que prévu qui impliquera de revoir les hypothèses pour 2014,
qui sont construites sur la base 2013, et ainsi de suite. »
« Les prévisions
financières sont dépassées » et l'État,
le sachant, s’apprêterait à signer avec France Télé, probablement sous deux semaines, un texte déjà obsolète engageant les deniers des contribuables
français, sur la base de chiffres erronés !!!!!
Invraisemblable.
Aurélie
Filippetti a eu beau « manifester des doutes quant à la
stratégie commerciale » de Pflimlin à qui elle vient
d’écrire une lettre assez salée « demandant même une réunion plus
régulière du comité d'audit du groupe », comment la Tutelle, le
Gouvernement, le Chef de l'État peuvent-ils laisser se dérouler une telle
mascarade ?
La ministre
de la Culture peut bien affirmer que « le
marché publicitaire est en phase de reprise et
qu'il va repartir en 2014 »
et ensuite dire « ne pas comprendre
pourquoi France Télévisions en profite moins que les autres, à l'image de M6,
qui a annoncé, cette semaine, un chiffre d'affaires publicitaire en progression
au troisième trimestre », les
chiffres (arrêtés avant l’été donc encore plus dégradés aujourd’hui après
la catastrophe industrielle de l’acces prime time) émanant d’un document interne à France Télévisions qu’a rendu public
le blog CGC Média, il y a quelques jours, elle les a pourtant !
Ils sont loin, bien loin de ceux que Pflimlin a fait
porter au COM et soutenus devant la représentation nationale : 340M€ pour 2013, 350M€ pour 2014 et 360M€ pour 2015....comme le prouve le tableau dudit document à la page 15 (ci-après) qui
dans la colonne "Atterrissage
2013 - Pub + Parrainage", fait figurer le chiffre d'affaire qui n'est
que de 315,6M€ ".
Autrement
dit d’un côté, Aurélie Filippetti déclare « France Télévisions doit davantage s'interroger
sur sa politique éditoriale, ses audiences ou l'efficacité de sa régie » - inquiétudes relayées par le président
du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Olivier Schrameck dans un
entretien accordé à L'Express, qui estimait que «
les orientations et les lignes éditoriales de France Télévisions n'apparaissent
pas assez clairement » - de l’autre côté Pflimlin balance des chiffres
qu’il sait ne pas correspondre à
la réalité en précisant que de toute façon dès décembre 2013 (le mois prochain
donc) « ses équipes et leurs interlocuteurs ministériels devront se
revoir pour rebâtir des hypothèses pour 2014 et décider où faire les
économies nouvelles ; d'autant que la trésorerie de l'entreprise, positive
en 2011, est désormais à zéro. » !!!!
Pflimlin a du reste écrit
dans un bulletin interne « bourrage de crâne » dont il est
coutumier, où comme toujours il se félicite de tout, sans oublier au passage de taper encore et encore sur l'État : « L’approbation du
Conseil d’administration, ce 31 octobre, ouvre la voie à la signature entre
France Télévisions et son actionnaire, qui devrait intervenir dans la première
quinzaine de novembre, de l’avenant au COM qui conforte plus largement, les missions
fondamentales du service public, dans un
contexte budgétaire fortement contraint [première attaque, ndlr]…
Ainsi que le prévoit le texte de l’avenant, dans un contexte économique à la fois
contraint et incertain [deuxième attaque, ndlr] les
conditions de retour des comptes à l’équilibre feront l’objet d’un réexamen régulier. »
Pflimlin
l’avait de surcroît déjà confirmé, à l'issue du conseil d'administration sur
France Télévisions Publicité, dans une salle du sous-sol devant les personnels de la régie ainsi que Saada qui a récemment nommé Yannick Lacombe, ex directeur général adjoint depuis 15 mois en charge du marketing et de la stratégie chez Lagardère Publicité, pour l’assister, en réponse à la
question de plusieurs d’entre eux sur « la
non réalité de ces chiffres » : « De toute façon, il y a une
clause de revoyure à la fin de cette
année ( ????)…si ces chiffres ne sont pas atteints, l'État
n’aura d’autre choix que de les renégocier ». Ben voyons !
Pourquoi diable alors, aller signer un texte
mi-novembre que chacun sait dépassé avec des chiffres hors la réalité et qui devrait
faire l’objet de nouvelles « adaptations » 15 jours plus
tard ????
Que Pflimlin
n’ait plus aucun crédit à force d’avoir joué les victimes et attaqué
systématiquement l’actionnaire, c’est
une chose.
Que l'État
aille signer avec lui au nom de la France et des français tous propriétaires dans
les faits du groupe de télé publique, dans les jours qui viennent, un texte
qu’il sait dépassée et erroné, même si
le sort de l’intéressé ne fait maintenant plus guère de doute à présent, c'en
est une autre !
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