Ernotte rejoue l’affaire des animateurs-producteurs qui
avait fait tomber Elkabbach, en signant secrètement avec Nagui un contrat pluriannuel
interdit.
Le blog CGC Média a retrouvé pour ses lecteurs l’un des
nombreux articles en pleine affaire des animateurs-producteurs que les Guignols
avaient alors baptisée « les voleurs de patates ».
A l’époque Alain Groteray qui avait soulevé le lièvre mais de nombreux députés dont un député PS, Didier Mathus, représentant du Parlement au conseil d'administrateur de la chaîne, tout comme le CSA d'alors s’en étaient indignés et avaient appelé le Législateur à fixer de nouvelles règles: PLUS DE CONTRATS PLURIANNUELS.
Cet article signé pour Libération (23/12/98) expliquait comment France Télévisions s’y était pris pour signer avec Jean-Luc Delarue des contrats pluriannuel assurant à feu l’animateur un chiffre d’affaires sur 3 ans – interdits depuis que les parlementaires et la Cour des comptes s’étaient emparés du dossier – et que décrit aujourd’hui Médiapart dans son enquête d’un dizaine pages concernant Nagui et sa boite de prod dont Courbit est visiblement propriétaire.
Extrait
de l’article de Libé :
« L'animateur-producteur a négocié un contrat très
avantageux. France 2 se condamne à trois ans de Delarue.
France 2
n'aurait-elle pas tiré les leçons du passé? Agirait-elle comme si le scandale
des animateurs-producteurs dispendieux et hors contrôle n'avait jamais existé,
au printemps 1996? A part la CFDT, qui s'est alarmée très officiellement lors
du comité d'entreprise, personne ou presque ne trouve à redire au contrat
pluriannuel qu'est sur le point d'obtenir Jean-Luc Delarue. En plus
de son « Ça se discute hebdomadaire » en deuxième partie de soirée,
soit quarante émissions par an, Delarue hérite à présent de dix émissions supplémentaires
à 20h50. Avec de confortables sommes à la clé: 1,2 million de francs par
émission hebdomadaire, comme l'an passé. Pour chacun des dix nouveaux
rendez-vous mensuels, conçus sur le même modèle que les hebdos, Delarue fait
mieux que la culbute: 2,9 millions. «C'est en gros l'équivalent des 30
millions de francs récupérés pour France 2 au dernier collectif budgétaire».
On a presque l’impression, 20 ans plus tard avec le dossier Médiapart de revivre la même manœuvre…
A
la différence près eu si, à l’époque, « Le contrôleur d'Etat puis,
le 10 décembre, le conseil d'administration de la chaîne avaient entériné le
retour en force de l'animateur-producteur » (sic) cette fois-ci
comme l’écrit Médiapart « Ernotte a alors
choisi de passer par un contrat pluriannuel englobant plusieurs émissions
produites et animées par Nagui (les principales étant les quotidiennes
« Tout le monde veut prendre sa place » et « N’oubliez pas les
paroles » et le magazine « Taratata »), en lui offrant de
nombreuses garanties et une rémunération substantielle : 100 millions
d’euros sur trois ans, selon nos calculs.
Ce montant comprend le
salaire de Nagui en tant qu’animateur, mais aussi toutes les
prestations vendues par sa société de production (les concepts, les
équipes de tournage, etc.). Quelle proportion revient in fine dans
les poches du présentateur ?...»
Le média d’investigation enfonçant le
clou « Depuis le scandale de 1996, de
nouvelles règles de contrôle internes ont été instaurées pour canaliser les
choix de la présidence. Les contrats supérieurs à 10 millions d’euros sont
obligatoirement soumis à une validation du sous-comité des engagements, émanation
du conseil d’administration du groupe, qui peut aussi auditer les comptes des
sociétés de production afin de contrôler leurs marges. Ce qui n’est pas rien
dans le cas d’Air Productions, entreprise qui ne dépose pas ses comptes, comme
la loi l’y oblige pourtant, et n’a pas été contrainte de le faire par France TV
avant de contracter avec le groupe public.
Malgré les règles internes, dans l’accord-cadre signé pour trois ans avec
Nagui le 24 mai 2017, Delphine Ernotte s’est engagée sur
plusieurs émissions sans avoir préalablement consulté le sous-comité des
engagements….»
Contrairement aux propos de Christian
Vion l’ernottien directeur général délégué gestion,
production et moyens de France TV
ernottien qui estime pour Mediapart qu’à « toutes les
étapes, les procédures ont été respectées » - on voit à l’évidence que tel
n’est pas le cas - puisque pour le moins, ni le contrôleur d’État qui
représente Bercy, ni les administrateurs n’ont été mis au courant !
100 millions de l’argent public donnés secrètement à Nagui de 2017 à 2020 dans
le cadre de contrats pluriannuels interdits à France Télés, et l’ex-Orange ose appeler le document qu’elle a remis au CSA : « FRANCE TELEVISIONS, NOTRE BIEN COMMUN » !!
C’est effectivement bien peu commun, de dépenser sans contrôle aucun, l’argent public
des Français.
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