Le SPI écrit à Ernotte pour constater le non-respect de ses engagements.
Juste après l’interview d’Anne Holmes directrice de la fiction à France Télévisions dans Le Figaro Madame, le 1er juin dernier sur ses états d’âmes, les difficultés qu'elle a dû surmonter et les projets à venir, le Syndicat des Producteurs Indépendants, a pris la plume pour mettre l’ex-Orange devant ses incessantes contradictions.
Il y a fort à penser que la syndication professionnelle n’a pas eu grand intérêt à lire qu’Anne Holmes qui dit se lever à 5h30 mais aussi « attaquer [la journée, ndlr] avec un footing sur son tapis de course tout en regardant les programmes concurrents en replay…»
Il est peu probable que les états d’âme de la dame qui déclare « Je n’étais pas préparée à accéder à un poste de pouvoir » et ajoute « étant une véritable angoissée, il me reste à apprendre la sérénité », avant d’aborder sa garde-robe pour lancer « En fonction de mes rendez-vous, je m’habille plus ou mois confortablement sauf pendant les festivals qui me donnent une excuse pour m’offrir de belles robes ! », soient parvenus à émouvoir le SPI.
C’est donc d’un courrier adressé à celle qui dans quelques semaines aura libéré France Télés qu’ils ont décidé de s’exprimer, en mettant le nez d’Ernotte dans ses salades.
Extrait
« Depuis 2015, nous avons discuté et signé ensemble [Le SPI et FTV, ndlr] un pacte de confiance, renouvelé un accord général pour accompagner votre transformation, conclu de nombreux accords dans les différents genres d’œuvres audiovisuelles, ainsi que depuis 2017 une charte de développement des fictions visant à développer plus, plus vite et à diversifier les propositions éditoriales.
La lecture des différents documents de transparence de vos engagements en fiction fait apparaître que le nombre de développements de projets a en effet légèrement augmenté sur la période 2017-2019 lors desquelles deux unités supplémentaires ont été créées.
Nous sommes heureux de constater que France Télévisions a initié 15 projets de plus en moyenne par rapports aux trois années précédentes rejoignant le niveau de développement de la période 2011-2013, mais nous sommes au regret de voir que le nombre de producteurs de fictions travaillant avec France Télévisions depuis 2017 est dans le même temps en diminution significative (134 en 2017 contre 90 en 2019 soit une diminution de plus de 30% (33%)).
Par ailleurs, le nombre de producteurs engagés pour des séries de fiction demeure tout à fait restreint (20 producteurs en moyenne au cours des trois dernières années ont un chiffre d’affaires annuel en fiction avec France Télévisions supérieur à 4M€).
Les nouvelles unités en charge des fictions numériques et des fictions internationales ne disposent que de budgets mineurs (moins de 10% du budget de la fiction du Groupe) et sur l’ensemble des fictions diffusées sur France 2 et France 3 en 2019, plus de 80% sont des polars.
Nous sommes donc malheureusement obligés de constater que les garanties que vous nous aviez donné lors de la réorganisation du service de la fiction il y a deux ans, n’ont pas permis de parvenir à une diversité éditoriale d’offre de fiction de service public différenciée… »
En d’autres termes, “vous nous avez raconté des craques sur la fiction et il n’est absolument pas question que vous vous en sortiez par un pirouette comme l’interview de la directrice du secteur ou les dizaines de millions que promet d’investir le toujours numérobis de la maison dans la création !!!
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