La CGT de France Télés dit et écrit « comprendre l’objectif de la direction de renforcer FTV Studio » (sic)
Non, il ne s’agit pas d’une
coquille. La phrase figure bel et bien dans le compte-rendu que fait la CGT des
séances du CSE Siège du 11 et 12 mai 2021
Au chapitre « Projet
d’apport par France Télévisions à France Télévisions Studio de l’activité de
production (siège) d’émissions en gestion directe », la formule
« ça coince toujours » après les deux points qui servent à marquer un lien logique entre deux propositions (cause, conséquence…), en dit
long.
Autrement dit, avec un peu d’huile
dans les rouages, ça coincerait moins !?
Il convient de se pincer avant
de lire la suite pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’un rêve mais des écrits
du syndicat proche de la direction qui indique « Elle a quand même
décidé [la direction donc, ndlr] d’apporter quelques évolutions à
son projet initial. Celui-ci sera mis en œuvre au 1er janvier
2022 et non plus au 1er septembre 2021, afin de permettre aux
organisations syndicales des deux entreprises concernées de négocier en amont
les points litigieux, selon des modalités qui restent assez opaques ».
Voilà donc noir sur
blanc la dernière trouvaille de l’organisations proche de la direction
avec certaines autres qui disent la comprendre
: « On gagne 4 mois, on négocie les soi-disant points litigieux
[illégaux serait plus juste, ndlr], on garantit l’emploi [à FTV
Studio évidemment, ndlr], on répond aux questions
restées sans réponses… » et la direction et ses alliés signent
avant la fin 2021 un accord de transfert !
Comme si cela ne suffisait pas, la CGT qui dit comprendre cette stratégie de groupe et s'en est récemment félicitée, reconnait bien que puisqu'il y a deux entreprises distinctes, il y aurait bien le cas échéant: changement d'employeur, de contrat de travail, de CSE, etc...Quid d'ailleurs de cotisations retraite?
Hop ! le tour est joué !
La manip est tellement grossière que certains espèrent même qu’elle
passerait.
Non, elle ne passera pas. Elle
est illégale sur la forme comme sur le fond et l’enfumage que certains
s’évertuent à mettre en œuvre pour faire avaler la couleuvre aux salariés
visés, a de quoi sidérer !
« La direction s’est
déclarée prête à s’engager par écrit, à garantir l’emploi de chaque salarié
concerné par le transfert » indique la CGT…Un peu comme
si la nouvelle entité née, hier de la fusion TF1-M6 (à lire sur le blog)
garantissait à l’emploi à l’ensemble des salariés des deux entreprises !
Le fait de transmettre, « à la direction, en ouverture du CSE, le résultat de la pétition en ligne sur Internet signée par plus 578 salariés demandant le retrait du projet de transfert automatique des 84 salariés de FTV vers FTV Studio », n’empêche rien chacun le sait.
Pas plus que le pseudo dénigrement de Sitbon-Gomez – « La
direction a réagi avec énervement, en se permettant de caricaturer avec une
certaine mauvaise foi la position de ses contradicteurs » – qui
affirme que « son projet initial avec quelques évolutions, sera mis
en œuvre ».
Le reste c’est de la poudre
aux yeux :
« Le CSE qui s’interroge
notamment sur la notion d’entité économique autonome, condition essentielle
pour valider les émissions transférées » a déjà
sa réponse « La direction en est convaincue, elle liste un certain
nombre d’éléments "corporels et incorporels" qui selon elle le démontrent selon
les critères de la jurisprudence »
Pour celles et ceux qui ne l’auraient
pas encore compris, validation ou pas, chacun saisit que le fait pour les
2 secrétaires CGT d’avoir inscrit ce point à l’ordre du jour du CSE Central et
15 jours plus tard du CSE Siège (ce qui en soi, est déjà illicite), fait
courir le compte à rebours !
« L’expert [Sécafi-Alfa,
la boite de Jacques Denoyelle l’actuel DRS de FTV, ndlr] qui se dit lui
aussi, en attente des éléments qui lui permettront de rédiger son rapport et
donner son point de vue » - nul doute, vous verrez, qu’il sera réservé
sur certains points mais favorable dans l’ensemble à l’apport après les garanties fournies !
« Au final, c’est
bel et bien la justice qui tranchera puisqu’elle est saisie par le CSE et par
le CSEC » entonnent en chœur les deux cégétistes.
Nous savons déjà que c’est Maître Marie-Laure DUFRESNE-CASTETS
l’avocate attitrée de la CGT qu’ils ont choisie et surtout pas Maître
Joyce KTORZA dont les immenses victoires en matière de droit social ne se comptent
plus et dont le cabinet a conclu à plusieurs reprises sur son blog à
l’illicéité ces transferts mais quelle pourrait donc être la procédure ?
Redisons-le, celle qu’a
choisi de déposer la CGC devrait l’être sous forme d’un référé devant le
Tribunal judiciaire de Paris.
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