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jeudi 12 avril 2018

Que dire de plus à la nomination annoncée de Sibyle Veil à Radio France ? Que peut-être la jurisprudence est passée à la trappe !


Que dire de plus à la nomination annoncée de Sibyle Veil à Radio France ? Que peut-être la jurisprudence est passée à la trappe !  

Le 27 mars dernier, le blog CGC Média publiait un article intitulé « Sibyle Veil pour présider Radio France ! » indiquant que l’intéressée « était bien partie pour remplacer Mathieu Gallet ». 

Nous ne sommes pas les seuls évidemment à l'avoir annoncé, certes! Médiapart sous la plume de Laurent Mauduit dans son article du 31 mars dernier « Radio France est dans l’attente du bon vouloir de l’Élysée » écrivait « toute la presse parle de la victoire probable de Sibyle Veil pour le poste de PDG de Radio France : une candidature évidente, presque jouée d’avance». 

Le blog CGC Média vous propose de découvrir, ici, un autre papier émanant de « 24 heures  actu » (*) celui-ci, qui pose la question de la jurisprudence jamais démentie depuis qui veut que les membres d’une instance de désignation issus du Conseil d’État ne peuvent valablement participer à l’élection d’un candidat à quelque poste que ce soit, lui aussi issu du même Conseil d’État…sous peine semble-t-il de nullité ! 

Voici la « Question complémentaire » sur laquelle se penchait le site « Les deux membres du CSA qui sont par ailleurs membres du Conseil d’État peuvent-ils  valablement délibérer sur les candidatures, dès lors que l'une des candidates est également membre du Conseil d’État ? ». 

En voilà l'intégralité: 

(*) "Qui succédera à Mathieu Gallet à la tête de Radio France ? Si plusieurs candidats sont en lice, la procédure semble biaisée en faveur de Sibyle Veil, protégée d’Emmanuel Macron. Un nouvel exemple de l’entre-soi qui règne au sein de cette noblesse d’État issue des grands corps de la fonction publique. 

Ils sont six. Six candidats pour un fauteuil, celui qu’a laissé vacant Mathieu Gallet, l’ancien président de Radio France ayant été poussé à la sortie, fin janvier, à la suite de sa condamnation pour favoritisme. 

Au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) d’étudier les projets et de départager les candidatures. L’institution dévoilera, mercredi 4 avril, la liste de ceux qu’elle auditionnera pendant la semaine du 9 au 13 avril. La nomination du nouveau patron de la célèbre Maison Ronde devrait avoir lieu, au plus tard, le 14 avril.  

Népotisme 

Voilà pour la théorie, celle d’une procédure de désignation ouverte, transparente, démocratique. Du moins en apparence. Car, comme le révélait Mediapart le 31 mars, « la procédure ressemble déjà à une mascarade. Les dés semblent jetés. L’Élysée joue en sous-main en faveur de Sibyle Veil, ancienne condisciple d’Emmanuel Macron à l’ENA »

De fait, celle qui est Directrice déléguée aux finances de la radio publique semble faire la course seule en tête.
Camarade de promotion du chef de l’État au sein de la prestigieuse école d’administration publique, Sibyle Veil a également rencontré son époux, Sébastien, sur les bancs de l’ENA – Sébastien Veil dont on dit qu’il est, lui aussi, un proche d’Emmanuel Macron. Pour les anciens de la promotion « Senghor », l’entre-soi et les renvois d’ascenseur sont élevés au rang d’art de vivre.  
 
Si elle venait à être confirmée, la nomination de Sibyle Veil à la tête de Radio France constituerait un nouvel et édifiant exemple de népotisme au plus haut sommet de l’État. Et une trahison des engagements présidentiels : n’est-ce pas Emmanuel Macron lui-même qui préconisait « d’ouvrir » la société française, fustigeant cette « caste » de hauts fonctionnaires, vivant dans « l’entre-soi » et bénéficiant de « protections hors du temps » ? 
 
Pour Vincent Jauvert, auteur des « Intouchables d’État – Bienvenue en Macronie » (Robert Laffont), « le vrai nouveau sujet, ce sont (…) les nombreux conflits d’intérêts que l’on observe au sommet du pouvoir, particulièrement depuis l’élection d’Emmanuel Macron ». Et de s’interroger sur ces curieux couples de pouvoir, dont l’un des membres est au gouvernement, pendant que l’autre siège à la tête d’une puissante administration d’État ou pantoufle dans un groupe privé.

Vincent Jauvert va plus loin. Selon lui, « dans la noblesse d’État, l’entre-soi et la cooptation provoquent des dysfonctionnements considérables. Comment se fait-il, par exemple, que la plupart des grands établissements culturels français soient dirigés, avec des salaires très élevés, par des conseillers d’État ou de la Cour des comptes alors qu’ils n’ont pas de compétences spécifiques pour cela » ? 

Énarque, maître des requêtes au Conseil d’État, ancienne « directrice du pilotage de la transformation » de l’Assistance publique Hôpitaux de Paris puis conseillère « travail, santé, logement » à l’Élysée auprès de Nicolas Sarkozy, Sibyle Veil semble cocher toutes les cases de la technocratie française et aligne le CV typique des hauts fonctionnaires hexagonaux. Son expérience, indéniable, la prédispose-t-elle pour autant à prendre les rênes d’une maison aussi emblématique que Radio France ? Rien ne l’indique. 

Mélange des genres 

Apparemment bien consciente que ni son profil ni son programme ne plaident en sa faveur, et non contente de mobiliser les moyens de Radio France pour sa campagne, Sibyle Veil se serait aussi offert les services de consultants de luxe… sans oublier de faire marcher la machine à piston. Conseillée par Raymond Soubie, son ancien patron à l’Élysée – et lui aussi énarque –, la candidate serait désormais assistée par la patronne de Dentsu Consulting, Véronique Reille-Soult.

Problème, Dentsu Consulting est aussi en contrat avec Radio France pour la gestion des achats médias. Un mélange des genres qui ne semble pas faire trembler Sibyle Veil, sûre que sa proximité avec le chef de l’État suffira à convaincre les sages du CSA de lui accorder leur confiance. Le lobbying forcené de Sibyle Veil parviendra-t-il à ses fins ?"

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