Après les chasseurs, Ernotte censure a nouveau…
« En Mai 68, la France traverse une crise sociale sans précédent. La télévision et la radio se sont démocratisées et jouent leur rôle informatif ou essayent de le faire. Très rapidement, le gouvernement impose un blocus sur l’information et l’annonce clairement. L’objectif du pouvoir est d’éviter à tout prix la propagation du conflit et l'échauffement des esprits » peut-on lire aujourd’hui dans de nombreux papiers expliquant la CENSURE d’alors.
Plus de 50 ans après, ce n’est pas ici le gouvernement qui censure mais « la dame du Bristol » (son surnom depuis le diner dans le palace parisien après 8 mois d’intrigues pour faire capoter l’absorption de Suez par Veolia) qui après la Fédération de chasseurs dont elle interdisait d’antenne le spot comme le révélait le blog CGC Média, c’est une voix off qu’elle censure à présent.
Dans son article du 30 avril signé David Desgouilles, Marianne pose la question « Charlotte d'Ornellas censurée : a-t-on déjà vu une voix off contaminer des téléspectateurs ? ». (*ci-après)
A force de tout faire à l’extérieur et de diffuser des émissions livrées clés en main, voici un nouvel et bel exemple d'un retour de boomerang pour le tandem Sitbon-Gomez /Ernotte qui aura en quelques années conduit la télé publique à sa perte.
En coulisses
certains parlementaires évoquent même la possibilité d'une commission
d'enquête sur le pourquoi de ces censures...le Pouvoir y a-t-il eu un
rôle ?
Sans aucune sympathie pour le RN comme c’est certainement le cas pour le magazine qui publie le papier, le blog CGC Média vous propose de découvrir l’affaire le plus factuellement qui soit, tout d'abord via l'article en question mais aussi avec celui de La République du Centre qui enfonce le clou (¤)
Extrait :
"Le directeur régional de France 3 s'est ému que la voix off d'un documentaire sur Jeanne d'Arc soit celle de Charlotte d'Ornellas, journaliste à "Valeurs actuelles". Le pire, c’est qu’il n’y voit pas malice. À la manière de monsieur Jourdain, le directeur régional de France 3 est sectaire sans le savoir », déplore notre chroniqueur David Desgouilles.
Que demande-t-on à la voix off d’un film documentaire ? D’être posée et agréable. Qu’elle se fasse neutre, et distanciée.
Dans un monde idéal, ce sont les critères que le directeur régional de France 3 Centre-Val-de-Loire, et seulement ceux-ci, aurait dû prendre en compte pour valider le film que la ville d’Orléans a produit à l’occasion des festivités annuelles célébrant Jeanne d’Arc, et que la chaîne publique s’était engagée à diffuser afin de pallier l’impossibilité pour les spectateurs locaux de s’y rendre, dans le contexte sanitaire que nous connaissons…
Mais le directeur
régional de France 3 a décidé de prendre en compte d’autres critères. À qui
appartient donc cette voix ? Ne travaille-t-elle pas dans un média qui ne me
plaît pas ? Jeanne d’Arc entendait des voix. Monsieur le directeur
régional ne veut pas entendre celle de Charlotte d’Ornellas, sous prétexte
qu’elle travaille dans un journal dont la ligne éditoriale ne lui convient pas.
Peu importe qu’elle soit
elle-même orléanaise, et qu’elle ait d’ailleurs incarné Jeanne d’Arc il y a
quelques années dans lesdites fêtes johanniques. Peu importe que sa pratique
régulière des médias audiovisuels la prédispose professionnellement à cet
exercice. L’important, ce n’est pas le message, mais le messager…
« Quand j'ai
appris, lundi, que la voix off de ce programme serait faite par une journaliste
de Valeurs actuelles les bras m'en sont tombés. Pour un programme
diffusé sur une chaîne publique, c'est quand même très compliqué », explique-t-il à La
République du Centre.
En quoi,
Monsieur le directeur régional ? A-t-on déjà vu le timbre d’une voix off
contaminer des téléspectateurs ? Vous seriez-vous posé la question si la
ville d’Orléans avait proposé la mission à un journaliste de l’Humanité ou
de Mediapart ? Le pire, c’est qu’il n’y voit pas malice. Il n’y a
aucun cynisme de sa part. À la manière de Monsieur Jourdain, le directeur
régional de France 3 est sectaire sans le savoir.
La plupart des
téléspectateurs, d’ailleurs, comme pour tout film documentaire, ne se seraient
pas préoccupés de l’identité de la propriétaire de la voix. Je prends à témoin
les lecteurs de ces lignes. Combien de fois vous vous êtes souciés de cela en
regardant un film documentaire ? Parfois, on reconnaît un acteur célèbre. Il
m’est arrivé de reconnaître Francis Huster à l’occasion. Mais la plupart du
temps, surtout quand c’est réussi, on ne cherche pas à savoir. C’est un peu
comme un arbitre de football : si on ne s’aperçoit pas de sa présence, c’est
qu’il a réalisé le match parfait…
Nous nous doutions
qu’une voix off pouvait être genrée. Nous pouvions lui trouver un accent local
ou pas. Nous pouvions parfois déceler la fréquentation régulière de nicotine.
Mais jamais, ô grand jamais, nous n’aurions eu l’idée farfelue d’accoler à ce
timbre une orientation politique ou idéologique. Grâce au directeur régional
d’une antenne du service public de télévision, nous savons désormais que nous
manquions singulièrement d’imagination.
Alors oui,
Monsieur le directeur régional, France 3 est effectivement une
chaîne publique, financée par les contribuables. Tous les contribuables. Et que
son dirigeant se permette de refuser un film sur des critères non
professionnels, qu’il se permette ainsi de faire le tri selon des critères
politiques, « c’est quand même très compliqué ». Et les bras nous en
tombent."
(¤)
Extrait:
"La présence au générique de Charlotte d'Ornellas, ex-Jeanne d'Arc mais surtout journaliste du très droitier magazine Valeurs actuelles, et le temps d'antenne offert à Serge Grouard ont été jugés incompatibles avec une diffusion prévue le 8 mai sur la chaîne publique.
Pas de spectateurs dans les rues, pour cause de Covid, mais un magazine de 52 minutes diffusé le 8 mai sur France 3 Centre-Val de Loire afin de permettre aux Orléanais de rester connectés aux fêtes johanniques derrière leur télévision.
C'était l'une des nouveautés annoncées par la ville d'Orléans au moment de présenter le dispositif de festivités réduites à leur strict minimum, en raison de la pandémie.
Ce programme retraçant les temps forts des cérémonies 2021, financé entièrement par la ville à hauteur de 25.000 euros et mis en image par une société de production privée, devait être fourni clé en main à la chaîne publique.
Un montage inédit qui ne verra finalement pas le jour. Dans un courriel envoyé mardi 27 avril, la direction de France 3 a fait savoir à la mairie d'Orléans qu'elle renonçait à cette diffusion, comme l'indiquait, dès mercredi matin, notre confrère Mourad Guichard.
"J'aurais aimé que la ville utilise le conditionnel au moment de la présentation du programme, tient à préciser Jean-Jacques Basier, directeur régional de France 3 Centre-Val de Loire.
Nous avions fait une lettre d'intention, c'est vrai, mais il ne s'agissait pas d'un contrat. Il était prévu que si ce magazine ne nous convenait pas, nous ne le diffuserions pas.
Quand j'ai appris, lundi, que la voix off de ce programme serait faite par une journaliste de Valeurs actuelles, les bras m'en sont tombés. Pour un programme diffusé sur une chaîne publique, c'est quand même très compliqué."
Comme révélé par Le Canard enchaîné, c'est Charlotte d'Ornellas, ex-Jeanne d'Arc orléanaise mais aussi plume du "magazine de la droite qui s'assume", qui devait prêter sa voix à certains sujets. La journaliste est notamment une habituée du plateau de Pascal Praud sur Cnews, où elle croise régulièrement le maire LR d'Orléans.
Pas de contrôle éditorial
Le temps d'antenne offert à Serge Grouard dans ce magazine commandé par la ville – sans que la chaîne ne puisse le contrôler – a également pesé dans la balance, selon Jean-Jacques Basier, qui évoque le calendrier électoral pour justifier le rétropédalage de France 3 . "Je suis arrivé il y a seulement quatre mois à Orléans, plaide le nouveau directeur régional, et j'ignorais qu'il y avait dans ces fêtes des prises de parole politiques. A deux jours de l'ouverture de la campagne des départementales et des régionales, ça me semblait maladroit."
Cette première, qui brouillait singulièrement les frontières entre communication et information au travers d'un magazine pour lequel le diffuseur n'avait pas la main sur l'éditorial, restera donc un coup d'épée dans l'eau. "On ne le refera pas"
"Nous avons des partenariats avec la région sur des programmes culturels et nous restons ouverts à des partenariats avec la ville mais s'il n'y avait pas eu le Covid et ce huis clos, nous n'aurions jamais marché là-dedans, nous préférons produire les choses nous-mêmes, assure Jean-Jacques Basier. Notre directeur des programmes avait accepté la proposition de la ville car nous sommes dans un contexte particulier et cela nous semblait logique de ne pas priver les Orléanais de cet événement festif. Mais habituellement, on ne le fait pas comme ça et on ne le refera pas."
On ignore pour l'heure si la ville a renoncé au projet ou cherche un autre canal de diffusion pour ce programme."
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