Dans
une rubrique « Compte rendu d'audience » que signe
aujourd’hui Richard Sénéjoux pour
Télérama dans son article "Affaire
Bygmalion, volet Carolis : le procès des renvois d'ascenseurs"
- à lire absolument - le lecteur qui a pu suivre du 14 au 24 novembre, chaque
jour sur le blog CGC Média, le déroulé des audiences, va pouvoir en découvrir les attitudes des prévenus dans un procès que
Maître Roger Koskas a surnommé « le
procès des liftiers ».
Richard Sénéjoux qui a été
présent du début jusqu’à la fin sur les bancs du Tribunal réservés à la Presse,
écrit entre autres «A la fin du mandat de Patrick de Carolis, Camille Pascal a rejoint l’Élysée comme conseiller et plume occasionnelle du président [Sarkozy,
ndlr].
L’histoire
ne s’arrête pas là. Car en 2011, c’est…
Patrick de Carolis qui travaillera pour Bygmalion ! 120 000 euros en six mois
pour une vague mission de création d’une télé locale en Picardie. Ultime et
beau renvoi d’ascenseur, la presse parlera même à l’époque de
« rétrocommission ».
Ce
qui fait dire à Me Roger Koskas l’avocat de la CFDT et du SNJ : « leur
collaboration a commencé avant sa présidence et
s’est même poursuivie après. Avec cette “mission” signée Carolis pour
Bygmalion, Bastien Millot n’est pas l’arroseur arrosé, mais le conseilleur
conseillé ! » (sourires
dans la salle). « Tout ça, ce sont
des petits arrangements entre amis. Je suis sidéré par ce sentiment
d’impunité », assène Pierre-Olivier Lambert, l’avocat
du SNPCA-CGC…».
Et de fustiger les défenses de Carolis et de Millot..."Me Rault, l’avocate de Bastien Millot, s’étonne au passage que Rémy Pflimlin et Martin Ajdari, les successeurs de Patrick de Carolis et Camille Pascal, ne soient pas eux aussi poursuivis (¤): ils ont continué à travailler avec Bygmalion jusqu’en 2013, mais pour des sommes qui déclineront dans le temps. Ils seront d’ailleurs interpellés dès 2010 sur la question par les syndicats. Qui se seraient vu répondre par leur nouvelle direction « c’est politique ».
Et de fustiger les défenses de Carolis et de Millot..."Me Rault, l’avocate de Bastien Millot, s’étonne au passage que Rémy Pflimlin et Martin Ajdari, les successeurs de Patrick de Carolis et Camille Pascal, ne soient pas eux aussi poursuivis (¤): ils ont continué à travailler avec Bygmalion jusqu’en 2013, mais pour des sommes qui déclineront dans le temps. Ils seront d’ailleurs interpellés dès 2010 sur la question par les syndicats. Qui se seraient vu répondre par leur nouvelle direction « c’est politique ».
(¤) Ils font l'objet d'une plainte en citation directe pour les faits de 2010 à 2013 qui leur a été délivrée voila un mois environ et font l'objet d'une procédure à suivre.
Presque en écho à l’excellent
article en question, le dernier tract de la CFDT "Procès Bygmalion: de la prison requise, position
scandaleuse de France Télévisions." (*ci-après) enfonce le clou et montre comment ces gens qui « gouvernent » de
qui chacun est en droit d’exiger exemplarité et droiture, s’assoient
profondément sur l’ensemble des règles, décrets, ordonnances et principes
élémentaires.
(*) Il faut croire que les arguments développés à
la barre par nos ex-dirigeants, Patrick De Carolis, Camille Pascal et Bastien
Millot n'ont pas tout à fait convaincu le procureur : 6 mois de prison avec
sursis à l'encontre de notre ex PDG et 25 000€ d'amende, 4 mois avec sursis et 75
000€ d'amende contre Millot, ex N°3 de FTV, et 15 000€ d'amende requis contre
l'ex N°2 de FTV Camille Pascal.
Ces demandes de peines peuvent paraître
sévères, elles sont le reflet des débats où les prévenus n'ont jamais pu
démontrer de manière crédible que tout ça s'est fait dans leur dos en
contrefaisant leur signature...
De ce point de vue, la défense de Carolis est
apparue improbable. Vouloir comme seule stratégie démontrer qu'on ne savait
rien, que ces broutilles de contrat ne remontaient jamais jusqu'à lui, alors
que Millot siégeait dans le bureau voisin, nous est apparu absurde. Notre ex patron
a voulu prendre la Cour de haut et c'est sans doute de cette même hauteur qu'il
va chuter... Bien mal conseillé, selon nous, par un avocat dont on retiendra la
formule "Patrick De Carolis ne dirigeait pas FTV, il gouvernait." Non
mais ! Excusez-nous Monsieur le "Gouverneur" de venir vous déranger
dans vos altitudes pour savoir ce que vous avez fait de l'argent public.
Les avocats de la CGC ont démontré dans leurs
plaidoiries ensuite que le délit de favoritisme est clairement constitué : des
contrats signés de manière systématique, sans mise en concurrence, pour des
prestations virtuelles et sans valeur ajoutée, entre des dirigeants qui se
côtoyaient quotidiennement. Il n'y avait visiblement que nos trois prévenus
pour penser pouvoir passer entre les gouttes...
Eh bien, pourtant, ils ont trouvé un
défenseur que l'on attendait pas, en la personne de Me Pitron, l'avocat de
France Télévisions, comme nous partie civile dans l'affaire. Payé lui aussi par
l'argent public, et mandaté par la société, il a clairement affirmé qu'il
espérait une relaxe générale quand il dit que "l'ensemble des procédures
avait été respecté" ou encore que "si jamais il devait y avoir
condamnation", FTV verrait bien, à la rigueur, une amende "d'un euro symbolique".
Voilà comment, cette entreprise, délestée de
plus d'1,5 millions d'euros d'argent public se défend. Alors même qu'elle a
changé de présidence. Encore une fois, des relents d'entre soi et d'arrangements
entres gens importants nous soulèvent le cœur. Comment ne pas voir ici la manifestation
concrète d'une Nomenclatura qui protège ses intérêts et ses dignitaires. Après cela
on viendra nous traiter d'archaïques et de rétrogrades. Il faut le dire, c'est
proprement scandaleux, révoltant et indigne. On s'étonnera ensuite que le bon
peuple se défie de la chose publique et verse dans les extrêmes...
Fort heureusement la CFDT, la CGC (à l'origine de la
plainte), le SNJ et leurs avocats Me Roger Koskas, Me Pierre-Olivier Lambert et
Me Maria Cornaz, peuvent être fiers d'avoir porté cette affaire, instruite par
le juge Renaud Van Ruymbeke, et d'avoir défendu l'honneur des salariés du
service public de l'audiovisuel et les intérêts des
téléspectateurs-contribuables.
Le jugement sera rendu le 19 janvier 2017."
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