Les journalistes d'iTélé malmenés
par leur direction sur fond de déménagement précipité.
Ils ont de quoi être en colère les journalistes
d'iTélé…Tout d’abord,
alors qu’ils sont en grève depuis une semaine – elle a débuté lundi dernier –
ils reçoivent étrange une lettre de
leur direction (¤) sur l’air de si vous n’êtes pas contents, vous pouvez
partir mais en dehors du cadre légal strict !
Ce
courrier indique qu’ils avaient jusqu’à vendredi 21 octobre pour faire jouer exceptionnellement
la clause de conscience (*)
!
(*) La clause de conscience des journalistes leur permet, en effet, de démissionner en faisant notamment référence à la
modification de la ligne éditoriale de
l'organe de presse qui les emploie, tout en entrainant l'application du régime
juridique du licenciement. Le journaliste doit prouver la modification très substantielle de ligne éditoriale pour faire
appliquer ladite clause de conscience.
(¤) Expliquer aux journalistes qu’il n’y
aurait pas de changement de la ligne éditoriale - iTélé faisant toujours de l’Info - pour évoquer la possibilité
de partir mais en dehors du cadre
légal strict, n’est pas très sérieux.
Affirmer que l’application de cette
clause de conscience serait contraire à la présomption d’innocence et équivaudrait
pour la chaîne à trahir la parole donnée, c’est très limite !!
Il ne faut pas confondre l’essence même
de la chaîne de la TNT et donc sa raison d’être qui lui a valu son
conventionnement par le CSA avec tel ou tel choix éditorial, le cas échéant celui
de confier à Jean-Marc Morandini, la tranche quotidienne 18h/19h.
Pourquoi avoir
écrit aux journalistes pour leur indiquer « vous pouvez partir mais en
dehors du cadre légal » alors que ce choix de changer la ligne éditoriale était
pris comme le précise la missive depuis le printemps dernier ?
Extrait (¤) « Dans son communiqué du
7 octobre, la SDJ d'iTélé a estimé que l'arrivée de Jean-Marc Morandini était « de
nature à porter atteinte à notre honneur, à notre réputation et d'une manière
générale aux intérêts moraux », faisant
ainsi référence aux conditions d'exercice de la clause de conscience.
Bien que cette
opposition aille à l'encontre du respect de la présomption d'innocence, qui
est, pour nous un élément fondamental de la démocratie, nous sommes prêts à
vous laisser la possibilité, en dehors
du cadre légal strict, d'exercer en tant que journaliste le droit de
rupture de votre contrat de travail au titre de l'activation de la clause de
conscience. Cette possibilité vous sera laissée jusqu'au vendredi 21 octobre. »
Certains
journalistes n’ont pas attendu. Dernier en date, Olivier Ravanello chroniqueur
spécialiste des questions internationales, qui a annoncé par tweet son
départ d’iTélé "Je quitte @itele ce soir. Cas de conscience Beaucoup de tristesse
et de fierté d'avoir été l'un d'entre eux #leplusbeaumetierdumonde"
.
Cerise sur le gâteau, le déménagement d’une partie des
locaux de la chaîne d’info pour faire place à l'arrivée de la rédaction de Direct
Matin avec "des affaires de salariés
aient été mises à la poubelle"… "six ou sept personnes seulement…tout ceci étant lié au démarrage un
peu précipité de l'opération de déménagement" !
La direction reconnaissant ainsi que si le déménagement avait démarré "trop
tôt", les déménageurs "n'avaient pas l'instruction de mettre
les affaires de qui que ce soit à la poubelle" et qu'ils "s'étaient
trompés".
Quant au décrochage de plusieurs lettres d’un panneau accroché
sur la façade puis retiré en toute hâte – celles d'une nouvelle enseigne,
"news factory", nom que Vincent Bolloré entend donner à son pôle info
– la direction indique qu’il s'agit d'un "incident regrettable",
lié à une "erreur de fixation de la part du prestataire".
(¤)
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