Le blog CGC Média ne résiste pas à l'envie qu'il a de faire découvrir à ses lecteurs la dernière publication du syndicat CFDT Média, également partie civile aux côtés du SNPCA-CGC et du SNJ dans le volet pénal de l'affaire Bygamlion.
Rien à ajouter....Pour plus d'explications, cliquez ici.
"Procès Bygmalion : Millot, Pascal, De
Carolis, tentent de brouiller l'écoute
Ils auraient
bien aimé passer inaperçus, mais une partie importante de la presse française
guettait, caméras et appareils photos épaulés, pour immortaliser l'entrée dans
la la salle de la 32ème chambre correctionnelle du palais de justice de Paris,
de Patrick De Carolis, ex Président de France Télévisions, de Camille Pascal
ex-Secrétaire Général de France Télévisions et de Bastien Millot ex-Directeur
de la Communication, de l'Innovation et de la Stratégie de France Télévisions
puis dirigeant de la célèbre société Bygmalion, en attendant la venue en
citation directe de Rémy Pflimlin ex-Président de France Télévisions, de Martin
Ajdari ex-Directeur Financier de France Télévisions. Que du beau linge dans de
sales draps, une première dans l'audiovisuel français.
Encore une fois on est loin de l'unité syndicale
Ce que la CGT,
dénonçait comme "la plainte people" a visiblement été pris au sérieux
par la justice, pour y consacrer 6 audiences. Depuis on a constaté à plusieurs
reprises ce dégoût de la CGT (comme de FO) pour mettre les dirigeants de FTV
face à leurs responsabilités. Dernier exemple en date le fichage des salariés
où encore, ce sont les même CFDT, CGC, SNJ et SUD qui s'y collent...
Ce procès
Bygmalion n'aurait donc pas été possible si la CGC n'avait déposé une
plainte initiale en 2011, suivi en partie civile par la CFDT et le SNJ. Nous
voici donc représentés par nos conseils Me Roger Koskas et Me Pierre-Olivier
Lambert. Même France Télévisions s'est constituée partie civile, mais on
attendra un peu, pour vérifier la sincérité de cette démarche et la réelle
motivation de la société à récupérer les 2 millions d'euros qui lui ont été
soustraits par Bygmalion. L'avocat de FTV étant resté très en retrait lors de
cette première audience.
Ça pique un peu dans la nuque...
Ils ne
pensaient certainement jamais vivre ce moment, ces dirigeants qui nous prenaient
souvent de haut. Ce moment où la juge vous appelle et vous demande de décliner
votre identité et votre emploi, votre adresse et vos revenus. On apprendra
ainsi, avec satisfaction pour lui, que Camille Pascal (ex plume de Nicolas
Sarkozy à l'Elysée), désormais Conseiller d'Etat (à ce titre une condamnation
ferait mauvais genre, voire rendrait la fonction incompatible avec un casier), gagne
9200 € net. La France est donc bien le pays des fromages. Que Patrick de
Carolis survit avec 12000 € mensuels dont 8000€ "de retraite du métier de
journaliste" et 4000€ en tant que conseiller du musée Marmottant. Il faut
bien que les petits retraités s'en sortent car ce n’est pas avec la récente
revalorisation des pensions ou les colis de Noël du CCAS qu'on peut envisager
sereinement un avenir de sénior - notre cher ancien président passe sous
silence ses participations dans sa boîte de prod. Enfin, nous avons retenu nos
larmes quand Bastien Millot, avoue un peu gêné qu'il ne peut actuellement
justifier que d’un revenu "de l'ordre de 2000€". Plus dure est la
chute pour celui qui, il y a quelques mois encore, était un chroniqueur averti
du PAF aux côtés du délicieux Jean-Marc Morandini sur Europe 1.
Arsenic et vieilles ficelles de prétoire
Bref tous ces
poulets de l'année ont failli nous faire pitié, jusqu'à ce qu'ils nous montrent
qu'ils ont des dents. A 13h15, juste avant le début de l'audience, l'avocate de
Bastien Millot déposait sur le bureau de la juge une QPC (Question Prioritaire
de Constitutionnalité). L'objet: un arrêt de février 2016 de la cour de
cassation qui, selon l'avocate, rendrait caduque toute la procédure. Selon son
interprétation, cet arrêt prouverait que durant la période où les contrats
Bygmalion ont été signés, les prévenus n'avaient pas connaissance que les
appels d’offres entraient dans le cadre des règles des marchés publics, et que
donc, il n'y aurait pas lieu de les poursuivre...
La procédure
sera débattue mercredi matin et a peu de chance de prospérer, comme on dit dans
les palais. Mais l'essentiel n'est pas là. L'important de cette QPC pour MPC
(Millot, Pascal, Carolis) c'est de faire diversion et d'empêcher le procès de commencer
dès le premier jour, devant un dizaine de médias, friands des premières
déclarations, pouvant ainsi donner de l'ampleur médiatique à l'événement. Mais
les médias attirés par une première du genre et par un premier round Bygmalion
VS Justice, reviendront.
Ce genre de
matériau procédural est délicat à manier car il se retourne souvent contre son
auteur. La présidente, amusée, a bien fait remarquer que l'instruction avait
été suffisamment longue pour que la défense évite de déposer une telle demande,
un quart d’heure avant le début du procès. Le parquet, lui, a pointé "les
conditions assez extravagantes dans lesquelles elle - la QPC - a été
déposée".
Notre Troïka
"Bygmaliesque" s'est sans doute grillée un joker et de manière très
classique va jouer l'air du "on savait pas, on a rien vu" ou
"bien sûr que c'était indispensable, ces contrats pour le bon
fonctionnement de France Télévisions". Des refrains souvent entendus dans
ce genre de procès, mais rarement payants pour ceux qui les chantent. Tous les
trois regagneraient en crédibilité et en honneur s'ils disaient réellement
pourquoi ils ont accordé ces prébendes. A savoir, pour satisfaire et
indirectement financer le pouvoir politique en place à l'époque. Et surtout,
sur ordre de ce même pouvoir politique. Dans ce cas, les parties civiles que
nous sommes pourrions sans doute envisager notre action sous un nouveau jour...
Comme toujours en correctionnelle, le déroulement des audiences, qui s'annonce
pénible pour les 3 prévenus, commencera au fil des jours à leur mettre à
l'oreille la puce du doute. Celle qui procure une démangeaison lancinante,
grandissante, et qui amène inconsciemment à se gratter le lobe quand on raconte
un bobard, à la barre d'un tribunal.
Un des signes
extérieurs du mensonge...
Les débats reprennent mercredi matin..."
Les débats reprennent mercredi matin..."
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