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mardi 15 mai 2018

Les journalistes de FTV qui partent à TF1 : « C'est le jeu normal de la concurrence » pour la direction.


Les journalistes de FTV qui partent à TF1 : «  C'est le jeu normal de la concurrence » pour la direction. 

La SDJ (Société Des Journalistes) de France 2 rencontrait pendant une heure environ, le 7 mai dernier, les représentants de la direction de France Télés. 

Face à ces derniers (Yannick Letranchant, directeur de l'information, Pascal Doucet-Bon, Directeur délégué et Elvire Moyaux, directrice déléguée), les journalistes de la SDJ ont eu droit à des réponses particulièrement étonnantes. 

Après avoir rencontré plusieurs députés de la majorité ces dernières semaines visant à faire entendre leur voix avant la réforme annoncée, ils ont tenus d’emblée à rappeler « le contexte budgétaire tendu, et après le vote inédit le 12 décembre dernier où près de 84% des journalistes des rédactions nationales ont exprimé leur défiance à Delphine Ernotte ». 

Ils se sont notamment ému des activités de Delphine Ernotte chez  Suez.   

A leur question de savoir si Delphine Ernotte comptait démissionner du Conseil d'Administration de Suez, en raison des risques majeurs de conflits d'intérêt, ils n’ont rien obtenu d’autre que  « La direction n'a pas de réponse à cette question mais a rappelle que Delphine Ernotte avait signalé cette fonction au CSA lors de sa candidature et qu'il n'y avait jamais eu d'interférence de sa part à ce propos »Circulez, y a rien à voir !

Sur le « manque de marge de manœuvre de la direction pour retenir de bons journalistes qui ont souvent été formés au sein-même de la Rédaction et qui quittent France Télés pour TF1 très souvent [dernier départ en date, Bruce Toussaint qui quitte la matinale de Franceinfo : et l’émission « C dans l’air » sur France 5, lui, pour BFM TV, ndlr] », ils n’ont eu droit qu’à « C'est le jeu normal de la concurrence »…C’est l’jeu ma pauvre Lucette !!! Il y a effectivement de quoi tomber de sa chaise.

Sur le sort « des journalistes détachés depuis plusieurs années dans les magazines » - la direction piétinant copieusement l’arrêt COTTÉ de la chambre sociale de la Cour de Cassation (* fin de post) jurisprudentiel depuis bien longtemps a clairement établi que l’employeur est bien le donneur d’ordres, en l’occurrence France Télévisions – « ils  seront "nommés", c'est-à-dire affectés aux magazines et non plus à leurs services d'origine, pour une meilleure gestion des effectifs ». Ben voyons !

Et quand l’émission sera supprimée, devinez quoi ? Leur poste le sera aussi !

L’annonce, en ce qui concerne les effectifs, de vouloir régulariser la situation des contrats de grilles engagés aux magazines depuis plusieurs saisons: « un certain nombre de CDD des deux émissions qui sont là depuis longtemps seront intégrés », histoire de procéder à l « apurement d'une situation anormale avec des CDD qui se multipliaient au fil des années sur des émissions pérennes », ne changera rien à l’affaire !

Ce qui va d’ailleurs à l’encontre de la situation des 3 CDD arrivés cette saison à Complément d'enquête qui ne seront pas reconduits "pour ne pas réenclencher la mauvaise gestion" mais remplacés par 2 autres CDD…Assez invraisemblable à entendre après ce qui précède ! 

Pour la SDJ qui condamne cette décision et craignent que cette décision affaiblisse la rédaction de complément d’enquête sur le plan éditorial « non seulement, les 3 journalistes expérimentés qui avaient quitté leur précédent emploi pour intégrer l'émission, ont donné entière satisfaction à leurs supérieurs durant cette saison mais il semble difficile de recruter des profils de journalistes expérimentés si les contrats proposés se limitent à une saison… ».
 
Quid par exemple de « la fin de « 19H le dimanche » - pas encore actée officiellement pour la direction ! - qui concerne 9 ETP (dont 7 CDD qui ne seraient pas remplacés) ?

Yannick Letranchant a préféré botter en touche sur « La programmation en nombre d'émissions qui sera comparable la saison prochaine, La Deux voulant garder nos cases d'information du jeudi » ; en y ajoutant toutefois un bémol On doit continuer à travailler sur l’identité de chaque magazine, comme on l’a fait pour les JT… “C’est encore trop similaire”.  
Pour clore le sujet, la direction a préféré rappeler « la fierté du service public d’être le seul  à diffuser une  émission politique en prime », même si ses audiences connaissent des "fortunes diverses" comme « celles des magazines du jeudi qui souffrent également en audience sur une soirée très concurrentielle qui doivent par conséquent continuer à faire évoluer leurs formules et leurs éditings »

Sur la baisse des effectifs qui se poursuit en 2018 que le direction prétend « déplorer »  - l'an passé, la direction avait promis que « l'effort consenti » (la réduction des ETP, Équivalents Temps Pleins) serait moins important en 2018, car « lissé » sur l'ensemble de l'année ! - Pascal Doucet-Bon a cru bon d’indiquer que « l’enquête n’est pas un levier d’économie » et de préciser qu’« il n'y avait pas eu de baisse de la durée de l'investigation sur les chaînes de France Télés et pas de baisse non plus du nombre de jours de tournage ». 

Certes, certains services de la rédaction restent en souffrance, en particulier le service JRI pour autant Elvire Moyaux affirme que « la direction a réussi à maintenir l'équilibre budgétaire exigé, et se satisfait de tenir pour l'instant l'objectif 2018 : 1307 ETP, soit 34 ETP de moins qu'en 2017 (1341) »   

Rassurant tout ça, non ?!


(*)
Arrêt COTTÉ









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