Contactez-nous!

Par téléphone au 06.14.06.44.36 ou par mail en Cliquant Ici!

jeudi 7 février 2008

Une agitation en trompe l’œil sur fond de réforme illégale visant à flinguer la Convention Collective de l’Audiovisuel

Les faits :
- En septembre 2007, Patrick de Carolis bien que n’étant pas présent au CE de « La Deux » [comme de coutume, ndlr], fait présenter pour la 1ère fois, sa charte de fonctionnement, par Philippe Baudillon directeur général de France 2, après l’avoir fait au C.C.E. de France 3. Cette charte, volontairement confuse (un peu comme certains contrats d’assurances !) n’est que peu détaillée en dépit de ses 23 pages.

- Jusqu’à novembre 2007 plus rien. Entre le 27 et le 30, bien que Patrick de Carolis n’ait toujours pas informé les élus de ses huit chantiers[12 les semaines suivantes, puis 15 et plus après], la présidence convoque, entre autres par mails, de très nombreux salariés de France 2 et de France 3, à commencer par les secteurs des « études », de la « jeunesse », des achats » qui font partie de ces huit « chantiers ».

- En décembre 2007, C.E. de France 2 particulièrement houleux. Les élus découvrent que ces « fameux huit chantiers » n’ont fait l’objet d’aucune communication préalable à la convocation des salariés concernés. La majorité des organisations syndicales évoque pour de fait : le délit d’entrave.

- Le 17 décembre 2007, le directeur général de France 2, Philippe Baudillon démissionne en total désaccord avec la « réforme » dont Patrick de Carolis écrit pourtant au personnel que « sa mise en œuvre nécessite le vote d’une loi au Parlement ».

- Toujours en décembre 2007, le 12 pour être précis, les élus du C.E. de France 2 votent le droit d’alerte, en fonction de l’article 432-5 du Code du travail qui dispose que: «Lorsque le Comité d'Entreprise a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise, il peut demander à l'employeur de lui fournir des explications.». Le C.E. de France 2 sera suivi dans cette démarche par le C.C.E. de France 3 qui votera, à son tour, le droit d’alerte.

- Le 8 janvier 2008, le SNPCA-CGC dépose un préavis de grève général sur France 2 pour la journée du 24 janvier, jour du premier C.E. de l’année pour la chaîne. La revendication de ce préavis de grève (largement suffisante à une large mobilisation) est la suivante : « le retrait des « huit chantiers de modernisation et d'harmonisation du service public » partie intégrante du projet hors la loi de « charte de fonctionnement » où Patrick de Carolis envisage d'unifier les statuts des cinq sociétés du groupe (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô) »

- Le 16 janvier 2008, le SNPCA-CGC est rejoint dans sa démarche de grève générale par l’ensemble des organisations syndicales (à l’exception de FO/CFTC qui, de toute façon, n’avaient pas voté, les droits d’alerte) qui à leur tour s’associent à leur demande de « retrait de la réforme Carolis » en y incluant une revendication contre la décision de supprimer le JT de la Nuit et de le remplacer par un « tout images ».

- Le 24 janvier 2008, la grève qui est massivement suivie, est un succès. Patrick de Carolis peut bien indiquer aux élus en grève, en séance du C.E. "C’est la privatisation qui nous attend, si vous continuez comme ça".
Quoiqu’il en soit, le constat est pourtant évident: les personnels se sont fortement mobilisés contre cette réforme illégale qui par un jeu de passe-passe, à savoir l’utilisation d’un article du Code Du Travail, le L-122.12, les contraints à signer des contrats France Télévisions, dont l’objectif évident est qu’au bout d’un an, ils ne dépendent plus de la Convention Collective de l’Audiovisuel Public.

- Entre temps, début janvier, le Chef de l’État venait d’annoncer en conférence de presse, son intention d’engager une réflexion sur la suppression de la pub dans l’Audiovisuel Public ; Annonce qui n’a rien à voir, bien évidemment, avec la réforme Carolis entreprise bien avant.

- Dès le 25 janvier, le lendemain donc de la grève, les salariés de France 3 en appellent également à la mobilisation sur fond de rumeurs de « démantèlement » ayant fait l’objet d’un article sur un site web.

- Le 6 février après de nombreuses déclarations à la presse dans les jours qui ont précédé, 8 organisations syndicales appellent à la grève pour la journée du 13 février afin « d’exiger la pérennité du service public audiovisuel, de son financement, de son périmètre et le respect du pluralisme ».

- Dès l’élaboration du texte du préavis où les organisations syndicales ont demandé au Président de la République à être reçues, le SNPCA-CGC dont la détermination reste intacte, s’étonne fortement que sa demande initiale et prioritaire, à savoir «le retrait de la réforme Carolis », ne figure toujours pas dans le préavis. Le SNPCA-CGC ne serait pas entendu, au moment où pourtant, en dépit des droits d’alerte, Patrick de Carolis continue de vouloir mener sa réforme à son terme, à marche forcée.

La conclusion: Le SNPCA-CGC qui maintient plus que jamais sa revendication de « retrait de la réforme Carolis » indépendante de la notion de financement qui bien évidemment nous préoccupe au premier chef, va déposer des préavis communs aux chaînes en ce sens, dans les jours à venir.