David Kessler
mouille Pigasse…à qui le tour pour l’ex-conseiller de François Hollande ?
Il semble ces dernières
semaines que David Kessler l’ex-conseiller
Media/Culture, de François Hollande à
l’Élysée, soit en passe de devenir
champion de France du rétro pédalage.
Ce haut fonctionnaire - Conseiller d’État qui avait travaillé
à Matignon du temps où Lionel Jospin était Premier ministre et
Olivier Schrameck son directeur de cabinet, ne se souvient pas être intervenu
pour que ce dernier soit nommé au CSA.
David Kessler, aujourd’hui en poste chez Orange, ne se souvient pas avoir même croisé son ex-collègue,
celle que quatre des huit sages du CSA poussaient dès l’annonce des
modifications par Olivier Schrameck des conditions de « sélection » -
si le mot a encore un sens – des « candidats » à la présidence de France Télévisions.
Ses coups de téléphone comme celui qu’il admet à
Sylvie Pierre-Brossolette en plein « processus » – là aussi, si le
mot a encore un sens – c’est simplement pour prendre des nouvelles.
Sa proximité avec
Olivier Schrameck et son ami Pascal Houzelot, c’est du domaine du privé.
Enfin, son
intervention, le 8 mars
2012 devant le CSA (encore à l’époque sous présidence Boyon) aux côtés du revendeur
de « Numéro 23 », David Kessler expliquait hier
au Monde qu’en vérité, « il avait agi au grand jour en
tant que représentant de Matthieu Pigasse, lequel envisageait de
devenir actionnaire de Numéro 23 aux côtés d’autres investisseurs
minoritaires, dont Xavier Niel, le patron de Free ».
Un énième rétro pédalage en totale
contradiction avec ce qu’il avait défendu le jour de l’audition.
C’est assez cocasse pour l’ex collaborateur
de François Hollande d’avoir si peu de « références » dans un secteur
où il était pourtant chargé de le conseiller !...Finalement, c’est même
comme si les obligations qu’il avait pour celui qui le nommait à l’Élysée, c’était
loin…très loin.
Pour un éclairage supplémentaire
concernant ce que nombre de spécialistes du secteur qualifient de « scandale
d’État », le blog CGC Media vous propose de
découvrir un nouvel épisode du
feuilleton lancé sur » Lyon Capitale » et signé Didier Maïsto: « David Kessler mouille Pigasse… qui parle
d’“erreur” »
Extrait:
A"lors que l’amendement sur la taxe
des 20% de la sénatrice (UDI) Catherine Morin-Desailly avait été retiré de la
loi Macron, puis réintroduit hier in extremis par le
Gouvernement, le principal soutien du projet, David Kessler, présent au
CSA le 8 mars 2012 pour défendre aux côtés de Pascal Houzelot ce qui
s’appelait encore TVous la Télédiversité, est aujourd’hui beaucoup moins disert
et enthousiaste. Et parle de sa présence comme d’une mission commandée pour son
ex-patron Matthieu Pigasse.
En mars 2012, David Kessler, aujourd’hui en poste chez Orange, officiait
encore à la direction des Inrockuptibles et du site Huffington Post
France (dont Matthieu Pigasse est l’actionnaire). Il rejoindra quelques jours
plus tard François Hollande à l’Élysée en tant que conseiller médias/culture,
sept mois avant la diffusion de la chaîne. Conseiller d’État, il avait
déjà travaillé dans un cabinet, puisqu’il était à Matignon du temps
où Lionel Jospin était Premier ministre.
Lors de l’audition du 8 mars 2012, David Kessler débordait du même
enthousiasme que Pascal Houzelot, enthousiasme qui n’était cependant pas
partagé par les conseillers du CSA, c’est un euphémisme. Sans même le son,
il suffit de voir leur mine déconfite et leur air agacé pour immédiatement s’en
convaincre (excepté Michel Boyon, riant comme à son habitude de ses propres
traits d’esprit). Il faut dire que tout était réglé d’avance par l’Élysée et
que lesdits conseillers (à l’exception de Rachid Arhab et d’Alain Méar, qui
voteront contre) avaient dû jouer une sorte de pièce de théâtre assez
grotesque, il faut en convenir.
David Kessler n’avait pourtant pas ménagé sa peine. Ce projet tout à fait
mirobolant et prétendument attendu par un large public était, selon lui, “une
ouverture au monde, aux cultures et à cette exigence de curiosité qui fait que
nous sortons de l’Hexagone pour essayer de regarder tous ces mouvements qui se
produisent ailleurs”. En outre, il soulignait “la diversité sociétale
(…) qui se traduit par le fait qu’il y a toute une série (…) d’actions qui sont
mises en œuvre et sur lesquelles nous avons le sentiment que la télévision
d’aujourd’hui n’est pas suffisamment attentive”. Enfin, David Kessler
évoquait “la diversité culturelle qui renvoie à cette ouverture au monde,
c’est la diversité des musiques, c’est la diversité du cinéma, c’est la
diversité des pratiques culturelles, qui est une réalité à laquelle là aussi
nous avons le sentiment parfois qu’il y a un manque”.
Loin de Blier et de Lynch
Le “manque” évoqué aura in fine été comblé par des émissions
de téléréalité américaines hyper bas de gamme, axées sur des concours de
tatouage et de maquillage, et il ne fut hélas jamais question du Tenue de soirée
d’un Bertrand Blier – la “vision” de la diversité de
M. Houzelot se limitant à un Elephant Man dans un magasin de
porcelaine, c’est-à-dire sans le talent ni le génie créatif d’un David Lynch.
M. Kessler expliquait hier au Monde qu’en vérité
il avait agi au grand jour en tant que représentant de Matthieu
Pigasse, lequel envisageait de devenir actionnaire de Numéro 23
aux côtés d’autres investisseurs minoritaires, dont Xavier Niel, le patron
de Free. Ce n’est pourtant pas du tout ce qu’il défendait le jour de
l’audition, où il fut question de mutualisation de contenus avec les Inrocks,
mutualisation dont les contours étaient d’ailleurs assez vagues – ni lui ni
M. Houzelot n’ayant été capables d’apporter le moindre élément concret aux
différentes questions des conseillers du CSA, se limitant à des éléments “symboliques”,
selon l’expression même du lobbyiste à l’entregent légendaire, fait pour cette
qualité sans doute chevalier des Arts et Lettres par Fleur Pellerin.
M. Kessler a également confié hier au Monde qu’il n’avait rien
à voir avec la revente de Numéro 23, annoncée en avril 2015.
Soit. Mais alors, ce qui devient troublant, c’est que l’auteur de ces lignes a
été contacté par une représentante de Matthieu Pigasse, le 15 avril 2015,
lequel se plaignait lui aussi d’être associé à Numéro 23, “par erreur”.
Si, en 2011 et en 2012, tout le monde en faisait des tonnes au nom de “toutes
les diversités”, aujourd’hui ce serait plutôt “courage fuyons” en basse
définition. C’est sans doute Yassine Belattar (roulé dans la farine par Pascal
Houzelot et ses amis) qui résume le mieux cette escroquerie : “Avec
la vente de Numéro 23, je découvre que la diversité coûte 90 millions
d’euros. Pour ma part, j’ai toujours pensé qu’elle n’avait pas de prix”.
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