« Quand il y a trop de hasards, il n'y a plus de coïncidence » assène maître Roger Koskas au procès Bygmalion/France TV.
C’est vers
deux heures du matin, ce mercredi 23 novembre que Maître Florence Rault l’avocate
de Bastien Millot mais également l’avocate de la filière prod de France Télé (MFP)
adressait pour la première fois des conclusions aux parties civiles
auxquelles avec une ultime manœuvre destinée visiblement à dénier aux trois syndicats
(SNPCA-CGC, CFDT et SNJ) qui se sont constitués partie civiles, le bien fondé à agir soit en attaquant leurs
responsables légaux particulièrement celui de la CGC à l’origine de la plainte,
soit en pinaillant sur la moindre disposition de leurs statuts !
Leurs avocats
ont souligné devant la Cour à Maitre Florence Rault qui était là, aujourd’hui,
sans son époux Maître Régis de Catelneau étant, lui, venu à l’audience sur la QPC
qu’avaient déposée les deux conseils, distiller quelques leçons
juridiques à la Cour et au Procureur de la République.
Question Prioritaire de Constitutionnalité que la Cour
avait, à la suite de sa plaidoirie, déclaré « IRRECEVABLE ».
Pas plus cette fois-ci que les
autres fois, la Cour n’aura obtenu une seule et même version.
Celle de Carolis qui diffère de celle de Millot – les deux prévenus ne se
seraient pas vus pour que le second parle de son départ au premier (ce qu’avait
pourtant indiqué entre guillemets, l’ex dégé de Bygmalion dans une interview au
Point) – et naturellement qui
diffère de celle de Camille Pascal qui assume sa signature mais semble bien
avoir pêché par excès de confiance tant vis-à-vis de Carolis comme de Damien
Cuier l’ex financier de ce dernier qui tous deux n’ont pas hésité à le charger.
"Le Point" qui ce soir publie un article intitulé « Bygmalion-France Télévisions : le procès des renvois d'ascenseur du monde politico-médiatique » …Le titre n’a guère besoin d’explications.
C’est un Roger Koskas magistral, digne successeur de l’ancien bâtonnier de Versailles Tiennot Grumbach, qui est le premier intervenu pour deux des parties civiles la CFDT et le SNJ.
Des spécialistes du « renvoi d'ascenseur » assène-t-il
d’entrée de jeu après avoir remercié le SNPCA-CGC
syndicat à l’origine de la première plainte déposée dès avril 2011. « Le procès des contrats douteux entre France Télévisions et la société
de communication Bygmalion lève le voile sur les réseaux politiques et
médiatiques français des années 2005 à 2012. »
« Ce sont de grands
liftiers », ces
employés qui commandent les ascenseurs des palaces, poursuit-il, ce jour, pour sa plaidoirie.
Puis Roger Koskas qui a évoqué à plusieurs reprises
les « habits » Gaulliens dans lesquels avait vainement
tenté de se draper Carolis, a ensuite évoqué non pas la « doctrine judiciaire » mais le fonctionnement à la façon
d’une « secte » où
quelques-uns se retrouvent essayant sans succès de semer le doute qui n'a évidemment pas sa place.
Maître
Roger Koskas a cité à cet effet, un
des derniers rapports annuels de la Cour de Cassation s’exprimant clairement
sur l’ordonnance de juin 2005 et les risques encourus en cas de manquements.
Il n’était évidemment pas possible pour quiconque d’y déroger et d’en ignorer
les écueils.
Carolis qui voyait partir Millot le vendredi ne s’étonnait
pas le lundi de le voir revenir ! « Millot pour remplacer Millot » lançait
la présidente du tribunal Bénédicte
de Perthuis et ce alors que « vous aviez demandé de ne pas remplacer les
partants! Vous ne vous êtes même pas interrogé sur le coût de ce retour via la
société Bygmalion ! »
La présidente
qui avait relevé à de nombreuses reprises l’incongruité de la situation mais
surtout la disparition du contrat « ce contrat signé le 31 octobre 2008 » - date à laquelle, Bastien Millot avait encore
une double casquette: directeur de la
communication du groupe en congés sabbatique et codirigeant de Bygmalion,
bénéficiaire des contrats - introuvable comme la note de présentation de Damien Ciuer à
Carolis dont Camille Pascal a eu
connaissance mais qui elle aussi a disparu.
En somme,
avait d’ailleurs assez bien résumé la présidente « Un
contrat qu’en tant que directeur de la communication, vous auriez pu signer avec
vous-même », indiquant de surcroit que le montant des deux premiers mois de
facturation représentait tout de même la somme rondelette de 120.000€
nonobstant les presque 30.000€ supplémentaires
pour une réflexion sur la mise en place de « prestations » que finalement personne ne se souvient
avoir commandé mais dont Millot affirme que tout le monde en était content !!!!
Et vive le service public et les deniers du
contribuable.
Carolis qui se rappelle à peine avoir eu « une,
deux, trois conversations » avec son ex « stratège/communicant »
pendant sa campagne pour la présidence de France Télévisions, mais refuse d'en
faire « l'artisan » de sa désignation en 2005, ose même indiquer que
cela devait générer des économies !
Ben voyons.
Rappelons comme le fait « Le Point » qu’ « à cette époque-là, Bastien Millot est
au cabinet du ministre du Budget Jean-François Copé,
auquel il doit toute sa carrière. Or Bercy est un ministère très stratégique
pour France Télévisions. Devenu chef de file des députés UMP, Jean-François
Copé sera par ailleurs chargé en 2008 d'une mission sur la télévision publique… »
et intercèdera, chacun s’en souvient pour une suppression de la pub uniquement
en soirée.
« Quand il y a trop de hasards, il n'y a plus de coïncidence », a lancé à l’auditoire presque en
guise de conclusion, Maitre Roger Koskas qui n’a pas caché X fois le « manque
de crédibilité qui ressortait de tout cela»
Demain, jeudi 24 novembre dernier jour ce procès pour favoritisme et recel de favoritisme.
Maitre Maria Cornaz et Maître Pierre-Olivier Lambert interviendront pour le SNPCA-CGC au titre des parties civiles puis France Télé juste avant le réquisitoire de Monsieur le Procureur et les avocats des prévenus…puis le jugement sera mis en délibéré.
Maitre Maria Cornaz et Maître Pierre-Olivier Lambert interviendront pour le SNPCA-CGC au titre des parties civiles puis France Télé juste avant le réquisitoire de Monsieur le Procureur et les avocats des prévenus…puis le jugement sera mis en délibéré.
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