(*fin de post)
"20h00 de France 2 : On ne veut pas de toi dans la secte !
Voici
l’histoire édifiante d’un grand reporter, chevronné et respecté de
tous. Sauf de la petite secte qui est à la tête du 20h00 de France 2.
Son chef de service lui a signifié qu’aucune de ses propositions de
reportage ne serait acceptée désormais par la rédaction en chef de cette
édition.
Quel crime irréparable a commis ce
confrère ? Il a eu le tort d’accepter une mission d’audit de la
rédaction et de la mener à bien. Cette mission lui a été confiée par la
pédégère à la suite de la motion de défiance, massivement votée contre
le directeur de l’information Michel Field.
Son rapport, jamais rendu public malgré les multiples demandes, aurait-il été trop proche de la dure et triste réalité ?
« Le 20h00 veut ça » ou « le 20h00 ne
veut pas ça » ; voilà le principe simple, réducteur et sans appel qui
régit actuellement le contenu du 20h00 de France 2. Cette volonté
s’exerce de façon tyrannique. Le sujet de chaque journaliste doit coller
exactement aux préconçus et préétablis des responsables qui l’ont
« commandé ».
L’actualité sur le terrain est différente ? Deux solutions :
-Le journaliste accepte tous les
changements à effectuer avant diffusion, même les plus improbables.
Parfait, il ou elle fera partie des élu(e)s.
-Le journaliste refuse des changements de
fond, qui ne correspondent ni aux faits ni à son intime conviction
professionnelle ? Des critiques lui seront alors faites sur la forme :
vieillotte, dépassée, ne correspondant plus à « l’écriture du 20h00″. On
lui donnera peut-être une ou deux autres chances mais il est près du
bannissement !
C’est ainsi que nombre de journalistes
aux talents reconnus, aux contacts solides et aux sources essentielles
sont victimes des interdits d’une petite coterie qui a véritablement
confisqué ce JT, au service exclusif de ses incontestables certitudes.
Par exemple : il n’y aura pas de « Brexit » et Donald Trump ne sera pas
élu.
La question du « blacklistage » de notre confrère a été posée par le SNJ au cours du C.E. Réponse de la direction : « L’équipe
en charge du 20H de France 2 sélectionne les sujets proposés en
fonction de la ligne éditoriale définie à son cahier des charges. Les
choix opérés sont exclusivement basés sur des critères éditoriaux ».
Un déni total de l’existant. Le journaliste est considéré comme
mauvais puisque, malgré sa très grande et belle expérience, reconnue par
ses pairs, il se révélerait tout-à-fait récemment incapable de
comprendre une ligne éditoriale !
Le SNJ est scandalisé par cet aveuglement
coupable. Nous exigeons de la présidence de France Télévisions qu’elle
intervienne; elle ne peut pas se retrancher lâchement dans le silence
après avoir missionné notre confrère pour un audit qui visait à apaiser
la situation.
Le SNJ condamne cette politique
de confiscation approuvée de l’information, car c’est la qualité et le
pluralisme qui sont en cause. Le Service Public mérite mieux que ces
petits calculs, ces basses vengeances, ces conceptions étriquées et
tordues. L’information est sa première mission. Sa qualité est une
obligation et un engagement pour notre actionnaire que sont les
téléspectateurs.
Paris, le 9 décembre 2016"
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