Irène Grenet : La télé "peace and love" sur fond de patriotisme exacerbé et d’IA partout et pour tout, en piochant copieusement dans l’enveloppe destinée à la création !
Le propos est quasiment
aussi péremptoire qu’Ernotte et à peine moins anxiogène. "Cette candidature prend racine dans un
sentiment d’urgence, qui est aussi un cri du cœur citoyen. Depuis le
profond changement géopolitique de février 2025, l'attention se porte
sur le réarmement. Notre espace public fait déjà l'objet d'attaques à
répétition, qui conduisent à repenser fondamentalement le rôle des télévisions
publiques européennes" attaque-t-elle d’emblée.
Waouhh…il n’est même plus
question de France Télévisons – pourtant le sujet ! – mais
du "rôle des télévisions publiques
européennes qu’il faut repenser !"
Pour elle comme pour l’ex-Orange,
l’usine à gaz que Rachida Dati continue de prôner avec des éléments bidons et
des chiffres qui ne reposent sur rien (qui ne verra jamais le jour quoi
qu’elle chante !) ne serait qu’une étape vers l’européisation
des télés publiques.
Irène Grenet clone d’Ernotte ?
Plutôt « copycat » prêt à achever la télé publique que sa boss
aura mis 10 ans à liquider !
Elle veut par exemple
comme l’ex-Orange-orange finir de flinguer France 3 au profit d’« ICI
France Médias » …le nom du holding rachido-ernottien qu’elle reprend à
son compte !!!
A quel prix ? Ce n’est pas le problème…Elle assène page 29 "Alors que le mode de financement de l'audiovisuel public est désormais stabilisé, je considère que la question du respect de la trajectoire pluriannuelle de financement reste ouverte"
Autrement dit « assurer la soutenabilité financière de
la société » elle s’en cogne un peu…Les
Français paieront ce qu’il faut avec le prélèvement sur la TVA qui lui va bien
et qu’elle qualifie de "stabilisé"
Ils devraient adorer à l’ARCOM tout
comme au Parlement qui vote le budget du Pays !
Piocher dans l’enveloppe de la
création comme on pourrait piocher dans celle des émissions de flux….surtout
pas dans celle de la petite bande de copains producteurs évidemment !Voilà qui
devrait faire tomber à la renverse les Pouvoirs publics qui fixent ces
objectifs. Quelle méconnaissance du dossier.
Ce n’est pas fini, loin s’en faut et Irène Grenet qui n’en est pas à une contradiction près, claironne : "A l'heure où ce projet stratégique est écrit, l'issue du processus législatif visant à créer la holding France Médias est inconnue. Quelle que soit cette issue, je serai uniquement candidate au poste de mandataire social de France Télévisions" ! On a eu peur…
Pourtant la ligne suivante, elle poursuit "Quelle que soit cette issue, mon projet promouvra la création d'une grande marque France Médias, seule à même de répondre au défi de la protection de notre espace public"
Zut, elle dit tout et son contraire en deux ou trois phrases. C’est dingue, elle persiste et signe
"Je suis uniquement candidate à France Télévisions mais il est essentiel de construire la stratégie globale de coopération avec Radio France et l'INA en matière de fonctions supports dépendra de la configuration institutionnelle.
Pour renforcer les
mutualisations aujourd'hui prévues dans les COM (immobilier, achats, formation
professionnelle, informatique) [Qui n’existent donc légalement pas, elle
devrait quand même le savoir, ndlr] il faut une structure de gouvernance
unifiée qui permettrait de massifier les commandes groupées" et d’ajouter
histoire de rassurer l’ensemble des personnels
"La création de filiales communes gardera tout son sens,
non seulement pour optimiser les coûts d'achats externes, mais aussi dans un contexte de transformation numérique qui va
requérir des prestations importantes, dont les budgets doivent rester au sein
de l'audiovisuel public (en matière de formation notamment)".
Tout cela sur fond d’intelligence artificielle, la panacée en matière de dialogue social et de gestion globale conduisant souvent vers la porte, qu’elle appelle pudiquement "pacte productif".
Elle écrit, entre autres, "L'autre dimension du pacte productif
concerne les principaux acteurs du changement, qui doivent être bénéficiaires
de la transformation : les collaborateurs de France Télévisions. De la même
manière que France Télévisions doit participer, à sa mesure, à la fierté d'être
français….
Les craintes existent : sur les impacts de l'IA, l'effet des synergies au sein de l'audiovisuel public, le cadre social de l'entreprise. Je les connais et ne les négligerais pas mais il nous faudra, sous l'impulsion des managers de proximité et avec l'ensemble des collaborateurs, inventer le futur de chaque métier dans un groupe qui se transforme parce qu'il en va de son avenir. Chacun, de manière individuelle, devra être impliqué dans cette réinvention collective."
Bref, on a d’un côté Ernotte qui dénumérote le linéaire et plonge directement dans le monde de l’IA débridée et de la dissémination des contenus, puis de l’autre Irène Grenet qui crée des mondes qui n’existent pas comme France médias et prône une hyperdistribution de tous les contenus qui serait le résultat d’une convergence totale ou tout serait à la fois partout et nulle part…. Un patriotisme de façade associé a un renoncement à toute souveraineté et toute subtilité.
Un discours politique d’un côté et Techno de l’autre mais un seul résultat: l’audiovisuel public abandonne la puissance de la singularité des offres éditoriales sur le linéaire pour disparaître dans un trou noir…
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