MFP (Multimédia France Productions) la filière prod de France Télévisions dont le Conseil d’Administration, le 12 avril 2011, a nommé à sa tête, le déjà directeur général délégué à la gestion de France Télévisions Martin Ajdari, ne sait visiblement pas ce que le respect des lois, du Code du travail mais plus globalement le respect de la personne, veulent dire.
Que dit l’article : « Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, telle que définie à l'article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 3221-3, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille ou en raison de son état de santé ou de son handicap. »
Mais cela ne semble pas concerner MFP qui, déjà dans deux affaires en procédure prud’homales dont l’une concerne l’éviction sans raison d’une salariée précaire mais surtout enceinte de 5 mois et demi dont Maître Gilbert Collard assure la défense, fait décidément très fort.
Jugez plutôt. Jeune femme brillante, doctorante à la Sorbonne Nouvelle, enseignante de surcroît, elle est recrutée voila quelques mois à MFP (en surcroît de travail) dans un service où comble de l’illégalité : PAS UN SEUL CDI n’est en poste.
Il conviendrait, là aussi de rappeler la loi, que le recours au CDD ne peut en aucun cas, avoir pour effet de pourvoir une activité pérenne et à fortiori des emplois qui sont supposés l’assurer.
Cette jeune femme issue de la « diversité » travaille consciencieusement. Mariée depuis 2 ou 3 ans et en attente du renouvellement pour dix au d’un titre de séjour, va subir depuis son embauche une pression quotidienne (et le mot est faible).
La personne qui l'a reçue en décembre 2010 est depuis mars en mi temps thérapeutique (grave dépression) suite à sa propre mise au placard (il s’agit, de surcroît d’un délégué syndical bien évidemment au courant puisqu’à son retour, la salariée l’a mise au courant de ce qu’elle vit au quotidien).
Seulement voila, à MFP avoir un mandat, ce n’est pas recommandé…et puis, pour quelqu’un qui se remet d’un « épisode dépressif », se saisir d’un nouveau dossier c’est potentiellement, faciliter la rechute !
Le Stress quotidien, les cris dans les couloirs, les propos humiliants tenus à l’encontre de la jeune femme...des mots comme "tu nous emmerde", "t'es une mauvaise pioche", "t'es pas rentable", "ce n'est pas normal que tu sois payée autant que les autres à la fin du mois" etc…elle n’a plus qu’à les garder pour elle !
Le plus insoutenable, c’est la convocation le 1er avril – non ce n’était pas un poisson - à laquelle, elle a dû répondre et où elle a entendue, médusée, sa « chef »
lui indiquer clairement que « son CDD qu’elle effectue jusqu’à mi-juillet, ne serait pas renouvelé »…
Motif ? Aucun : "on ne peut pas (te) virer car (tu) n'as pas commis de faute grave mais tu n’auras pas d’autre contrat ».
Sa chef a même ajouté " c’est par gentillesse que je te l’annonce" (dixit) pour "que tu puisses chercher du travail ailleurs" …en lui précisant qu’elle "n’aurait pas dû être recrutée car parmi les pièces fournies, figurait un titre de séjour (l'autorisant à travailler) qui devait être renouvelé le 14 mars 2011 donc qui ne lui donnait pas le droit d’être embauchée au-delà de cette date » !!!! On rêve et en plus cela est totalement faux.
Comble du cynisme, quelques jours plus tard MFP faisait paraître une annonce pour l’embauche d’un CDD pour la même activité et le même poste que celui de la jeune femme qui en a du reste fait une copie pour la conserver et l’utiliser au besoin.
Inutile de préciser que le recrutement de ce ixième CDD en « renfort » a eu lieu, là aussi hors la loi alors que la jeune femme, en cas de création de poste, était légalement prioritaire à l’embauche.
Pourquoi cette jeune femme pas encore totalement française puisque mariée il n’y a que 2 ou trois ans mais en attente d’une régularisation « administrative » (qui a depuis obtenu son titre de de séjour pour les dix ans à venir) devrait-elle être traitée de la sorte ?
Les propos qui lui sont tenus sont inadmissibles et illégaux : Toute discrimination en raison de son origine, de son sexe… de sa situation de famille …de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie….est INTERDITE.
Après seulement quelques mois de « collaboration », la jeune est à présent au bord de la dépression (comme le DS)…Son mari est particulièrement inquiet de voir l’état psychologique dans lequel la plonge l’entreprise, elle est quasiment au bout du rouleau….Elle s’est même rendue en fin de semaine au commissariat tellement ce qu’elle vivait était intenable.
Et dire que le dernier numéro "Antennes" (le magazine interne de France Télévisions) est intitulé : "Le travail, c'est la santé"
1 commentaire:
Un grand merci pour cet article. Ayant moi même travaillé au sein d'MFP 7 mois, j'ai subi les mêmes humiliations quotidiennes, sur la qualité de mon travail, ma vie privée et même sur ma façon de me maquiller ! et une mise au placard le dernier mois... Je passe les détails sur mon calvaire et mon expérience amère dans cette société où l'on m'a fait comprendre qu'il valait mieux subir et se taire...
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