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lundi 30 novembre 2015

Fabrice Lacroix l’argentier de Pflimlin perd ses nerfs et prend des suées en réécoutant les propos qu’il tenait sur Inter à l’été 2014.


Fabrice Lacroix l’argentier de Pflimlin perd ses nerfs et prend des suées en réécoutant les propos qu’il tenait sur Inter à l’été 2014. 

Le 29 août 2014, celui qui prenait la place de Martin Ajdari aux finances de France Télévisions sous l’autorité de Pflimlin donnait une interview sur France Inter à Sonia Devillers pour « L’instant M » concernant la « La situation périlleuse dans laquelle se trouvait le groupe » [situation qui n’a fait qu’empirer depuis pour conduire l’entreprise vers la faillite, ndlr] 

« Pourquoi France Télévisons veut le retour de la pub » titrait à l’époque l’émission de radio publique.

Le financier en chef de France Télévisions qui s’est succédé à lui-même après le départ de Pflimlin nuançait « La première demande de Pflimlin, c’est la redevance avant d’imaginer un retour à la publicité après 20h » !

Demande également formulée par l’ex Orange qui juste après le retour des congés d’été, avait interpellé avec beaucoup moins en finesse (c’est un euphémisme !) l’État-actionnaire en exigeant « fromage et dessert ». 

Chacun aura compris depuis que ni Pflimlin, ni Ernotte, n’ont obtenu ce qu’ils réclamaient chacun de leur côté malgré Fabrice Lacroix en passerelle. 

Ceci étant dit, il convient aujourd’hui de reprendre quelques passages de l’interview où l’argentier tape au passage allègrement sur l’État-actionnaire, afin d’en démontrer les évidentes contradictions. 

Soit Lacroix parlait en totale ignorance de la situation au micro d'Inter (large extrait en fin de post) ce qui, à ce niveau et au regard du temps qu'il a passé aux commandes des finances à Radio France comme France Télévisions, n’est pas acceptable. Soit, il travestissait sciemment la situation, ce qui est tout aussi inacceptable et pour le paraphraser "une aberration" …ce qui peut  expliquer « la complexité du dialogue avec l’État » qui avale des couleuvres depuis 6 ans (*) 

A 13’’ de l’interview par exemple, Lacroix assène « Là, permettez-moi juste une rectification, j'ai entendu la semaine dernière sur votre antenne que France Télévisions allait perdre 400 millions d'euros en 2014. C'est une aberration ; c’est à partir d'aberrations de ce type que quelquefois nous avons des discussions compliquées avec les parlementaires.
Nous serons à l’équilibre en 2015 malgré des centaines de millions en moins »

Eh bien non, Fabrice Lacroix raconte des craques.
 
France Télévisions sera loin, très très loin de « l’équilibre en 2015 ». Sinon pourquoi aurait-il raconté aux « Echos » entre autres, de concert avec Ernotte que les -10M€ prévus seraient en réalité -50M€ en 2016 et pourraient atteindre les -120M€ en 2020 ?! 

Comment expliquer que le même Lacroix qui annonçait l’équilibre fin 2015, le 17 décembre 2014, indiquait « une légère perte pour  2015 » alors que les comptes étaient plombés et que le résultat prévisible pour l'année 2015 flirtait avec les -50 M€ moins un an plus tard (et qui sera probablement proche de -100M€ mais ça, nous ne le vérifierons hélas qu'en juin ou juillet 2016) avec des pertes toujours annoncées aux média allant jusqu’à  -120 M€.

Selon les documents légaux déposés aux greffes dont il faut bien le souligner la présentation varie en permanence d’une année sur l’autre – ce qui a le don d’agacer au plus haut point Bercy et la DGMIC qui réclament pourtant une constante en la matière depuis des années (*) –  le chiffre des pertes cumulées que voulait bien « afficher » France Télé atteignait déjà la bagatelle de -206 M€ ! 

En intégrant, en 2014, les curieuses augmentations d'immobilisations de charges informatiques (21 M€) et les non moins curieuses augmentations d'immobilisations de dépenses d'aménagements et d'agencements (17M€) et enfin les nanars non amortis et les charges du plan de départ, sans parler des retards d'investissement (cameras HD, régies)… on était probablement pas loin des 350/400 M€ à fin 2014 voire peut-être plus ! 

Mais Ernotte persuadée par le même Lacroix, alors qu’elle avait annoncé un audit des comptes, n’en veut plus…Alors !!!!!!

Extrait

"Ce n'est pas une demande nouvelle. Je le précise parce que c'est vrai, que ça a été évoqué par Rémy Pflimlin la semaine dernière, il se trouve que la première demande de Rémy Pflimlin c’est qu'on travaille sur la redevance. Je le dis parce que la priorité des choses c'est la redevance de notre point de vue pour le financement de l'audiovisuel public. Alors la publicité, pourquoi la publicité parce qu’en 2008, il a été décidé de supprimer la publicité après 20 heures ; ça a placé la télévision publique mais l'audiovisuel public qui se partage la ressource de redevance dans une situation extrêmement compliqué financièrement et on n'en paie encore le prix aujourd'hui…

Ça a été une très mauvaise chose pour l'audiovisuel public et pour les téléspectateurs globalement. Ça crée de la contrainte supplémentaire, de la contrainte financière supplémentaire qui n'était pas nécessaire dans la mesure où je crois qu'on peut dire aujourd'hui que le choix des téléspectateurs ne se fait pas en fonction de la présence de pub ou non après 20 heures d’autant que sur le service public elle était en quantité assez limitée…Mais nous travaillons pour l’instant sur la redevance qui est un impôt directement affecté aux organismes de l’audiovisuel public qui garantit une forme d’indépendance que garantit moins le versement direct par le budget de l’État qui permet évidemment d’étrangler les subventions budgétaires qu’on verse aux opérateurs publics


Nous avons quand même des discussions constructives avec notre actionnaire et par ailleurs, il est légitime et je crois que l'ensemble des dirigeants du service public le ressent,  de contribuer nous aussi, aux efforts qui sont menés par l'ensemble de la sphère publique.



Là permettez-moi juste une rectification, j'ai entendu la semaine dernière sur votre antenne que France Télévisions allait perdre 400 millions d'euros en 2014. C'est une aberration, c’est à partir d'aberrations de ce type que quelquefois nous avons des discussions compliquées avec les parlementaires. Nous serons à l’équilibre en 2015 malgré des centaines de millions en moins.



Pour la pub, on est un peu en retard sur l'objectif et nous avons maintenu l'objectif de fin d'année parce que nous pensons que avec de la volonté nous allons nous approcher de cette cet objectif. Si après, effectivement massivement pour des raisons d'ailleurs extrinsèque qui nous dépassent, le marché publicitaire s'écroulait encore, oui à un moment nous aurions problème de ressources  et si  par ailleurs les ressources budgétaires qui nous  ont été promise pour l'instant pour 2015, nous aurions des discussions avec notre actionnaire pour savoir ce qu'on fait de notre périmètre d'activité de nos missions ...mais ça n'est pas alors du jour »"

 

Ça ne l'est pas plus aujourd'hui...et vive le lancement de la chaîne d'info en continu!




 

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