Un flot de balivernes signé Ernotte pour enfumer les salariés de France Télés, endormir les parlementaires comme les oppositions et éclipser Rachida Dati.
Dans un courrier qu’elle
vient d’adresser aux salariés de France Télévisions, l’ex-Orange tente de
présenter son projet de loi ( lapsus, celui de la candidate à la mairie de Paris
en 2026) comme une évidence alors qu’il ne sera ni plus, ni moins qu’un
couteux foutoir qui engloutira – chacun l’a compris – les milliards d’euros
que devront débourser les Français dans les années à venir pour recréer l’ORTF.
Voici les clichés et
autre lieux communs que sert « la dame du Majestic » (*), telle les sirènes de
l’Odyssée dont Ulysse fut protégé par
ses compagnons qui l’attachèrent au mât du bateau après s’être eux-mêmes
boucher les oreilles avec des boules de cire, à la poignée de ballots qui
croient encore à ses histoires :
« Depuis dix ans,
la rupture des usages et les avancées technologiques balayent nos certitudes. Si
demain l'audio et la vidéo resteront les piliers de notre offre [Autrement dit le son et l’image sans
quoi l’audiovisuel n’est pas l’audiovisuel !! Il faut quand oser écrire de
telles idioties, ndlr] la consommation numérique et la multiplication
des points d'accès aux contenus brouillent les frontières. » [Eh oui ! il y en a peut-être
encore qui confondent écran télé avec
écran d’ordi ou de smartphone et qui donc n’auraient pas conscience de ces
frontières jusqu’à les brouiller !!! Il faut quand même ne pas avoir honte
de prendre les Français pour des billes, ndlr]
« Désormais nos documentaires
et magazines se lisent, s'écoutent ou se lancent depuis une enceinte connectée.
Des programmes de radio se regardent en vidéo sur les réseaux sociaux et
les podcasts s'écoutent depuis un téléviseur connecté ». [Elle confond volontairement les
supports avec les contenus, histoire d’embobiner quelques gogos s’il en reste encore !!…Il
faut tout de même na pas avoir honte de prendre les Français pour des billes, ndlr]
et de terminer par la phrase creuse
par excellence « La convergence n'est plus un slogan: elle est
devenue une réalité quotidienne » [Là c’est le
pompon ! Quant au point de convergence, demandez donc à la BBC si elle l’atteint ?!
ndlr]
Le reste de texte est bien
évidemment du même tonneau. Rachida Dati sera d’ailleurs
ravie d’apprendre qu’elle n’est pour rien dans cette soi-disant réforme ! « En 2020, devant
l'Arcom je plaidais déjà pour la création de France Médias +, une plateforme numérique
commune réunissant toute la richesse des contenus de l'audiovisuel public. »
La ministre pourrait également se renseigner pour voir que
cela est faux car la candidate – si tant est que le mot ait un sens
puisque tout était bidonné d’avance – qui plaidait pour un média global sous le
vocable Médiavison, était Sandrine Roustan l’ex-directrice générale de France
4 aujourd’hui numéro 2 de la RTBF à qui l’ex-Orange
avait même imaginé faire un vain procès pour récupérer le concept !
Les affirmations se
succèdent « L'audiovisuel public est fort lorsqu'il a un temps d'avance sur les mutations
technologiques, les bouleversements de la société et les nouveaux usages. Devrons-nous
laisser à nos seuls concurrents la capacité à se renforcer et se regrouper
? »…Consternant
La tentative de bourrage de crâne se
poursuit avec des formules à l’emporte-pièce et un verbiage des plus grotesques :
« Les métamorphoses du paysage audiovisuel imposent de donner une nouvelle
dynamique à ces rapprochements. Car sous les effets de la multiplication
infinie de contenus, nous faisons face à une menace existentielle: celle de la
dilution et de l'invisibilité de nos médias nationaux. » [Une menace existentielle - rien que ça !- celle
de l’invisibilité de nos médias nationaux que le regroupement devrait rendre
plus visible ? mais ça n’a pas de
sens ! ndlr]
« Nous sommes tous engagés quotidiennement dans une guerre totale de
l'information pour lutter pied à pied contre les infox, les vérités alternatives
et les ingérences étrangères qui parasitent le débat public ». [Rebelote, le refrain sur les fausses
infos ! Comme si, n’avoir plus qu’une entité pour les gérer avait
un sens alors qu’avec plusieurs médias la vérification est bien plus certaine, ndlr]
et de nous servir
l’avènement de l’I.A. jusqu’à parler de révolution comme si toute ligne
éditoriale avait été n’existait plus(Ce
qui est pourtant est déjà le cas avec les
2 ou 3 boites de prod « amies » comme Médiawan, Banijay et Brut à qui
France Télés refile une très grosse partie de ses programmes) « A peine commençons-nous à mesurer les dégâts des
réseaux sociaux sur notre espace public, que la révolution technologique de l'intelligence
artificielle s'ouvre.» [Quel
rapport avec la fusion ? ndlr]
Inutile de perdre trop
de temps à décortiquer la suite du propos avec des « Je » en veux-tu,
en voilà ! « Je crois illusoire de penser que nous relèverons
seuls ces défis immenses. En revanche, je suis convaincue que par l'alliance
de nos compétences et de nos talents, nous pouvons durablement conserver notre rang
de 1er média et de 1ère source d'information des Français…
Je ne me résoudrai jamais à ce que nous soyons des retardataires : nous sommes
des pionniers. Je crois à un pôle public fort. Ce projet de rapprochement
peut rendre l'audiovisuel public plus libre sur l'information [Parce qu’il ne l’était donc pas libre ?,
ndlr] , plus puissant sur le numérique,
plus proche dans tous les territoires. » [Lesquels ? Pas ceux de l’Outremer
en tout cas…qu’elle en totalement délaissés, en commençant par tuer France Ô puis
en leur ôtant toute visibilité avec un portail fantôme sur lequel personne ne
se rend, ndlr] ».
Chacun l’aura compris,
le projet de loi c’est elle…Rachida Dati et encore moins Laurent Lafon n’ont quoi
que ce soit à revendiquer !
Quant à Bruno Lemaire
et la Représentation, les voilà prévenus eux aussi : « Nous ne pouvons
que nous satisfaire de projets visant à nous renforcer. A cet égard, le
projet de réforme de notre mode de financement, via la création d'un système
dit de « prélèvement sur recettes », est crucial et vital. Il amènerait
une très forte garantie d'indépendance et vous pourrez donc compter sur ma
mobilisation pour la défendre ».
Elle peut bien draper son inutile logorrhée dans une fallacieuse bienséance qui ne trompe personne « Il ne m'appartient pas de précéder le débat parlementaire. [Encore heureux…pourtant à lire tout ceci, on peut se le demander, ndlr] et renvoyer aux Chambres « Dans les prochaines semaines, le Parlement examinera deux réformes structurantes pour notre avenir : la première vise à réunir sous l'étendard « France Médias » les principales sociétés qui constituent l'audiovisuel public français; la seconde à réformer notre mode de financement ». [Elle sait même comment les députés puis peut-être ensuite les sénateurs dont le texte qu’ils avaient adopté n’a plus rien à voir avec le foutras d’aujourd’hui, vont conduire les débats (particulièrement ceux de Droite qui soi-disant sont derrière elle !!!!), ndlr]
L’ex-Orange peut bien chanter ce qu’elle
veut et faire de la grandiloquence son outil de propagande privilégié afin d’essayer
de fourguer ses salades avec la suffisance qui les accompagne « Nous sommes les premiers en tout et partout »:
«Nous sommes un
média citoyen. Notre force est de n'appartenir à personne sinon à tous les
citoyens, en particulier ceux qui sont éloignés des services publics, des centres
de décision et des lieux de culture. Nous avons le goût de la liberté et la force
de l'indépendance. Nous avons l'esprit frondeur et parfois nos contenus
dérangent. Mais c'est par notre audace et notre impertinence que nous savons chaque
jour conquérir le cœur des Français.
Ce sont ces traits
partagés qui fondent la culture partagée de notre audiovisuel public. C'est par
cette même envie de rassembler que nous pourrons nous. engager sur la route
d'une aventure commune…
Les liens entre les
Français et leur audiovisuel public sont forts : ils doivent être le socle de notre
avenir commun. Nos audiences en radio et télé sont au plus haut et nos plateformes
numériques se sont hissées à la toute première place. Radio France a imposé
le podcast en France, france.tv est devenue une plateforme de streaming incontournable
et les archives de l'INA se déploient partout… »
le fait est qu’elle aura abimé pour
ne pas dire casser la télévision public pour les années à venir et qu’elle est
encore prête à l’enfoncer encore plus avec ses élans sociaux qui ne seront que
peine et souffrances dans les mois à venir avec les quelques milliers de postes
qu’en filigrane elle supprimerait (on parle de
plus de 5.000 sur les 16.000 que comptent les 4 sociétés) selon ce qu’elle écrit :
« Ce projet de
rapprochement ne se fera pas sans un haut niveau de dialogue social. Dans aucune
entreprise, un tel rapprochement n'a été conduit en un jour. A France Télévisions,
il aura fallu 3 ans pour négocier un accord collectif [Qu’elle a annoncé vouloir
renégocier donc dénoncer, ndlr] 15 ans pour créer une culture d'entreprise commune. [Laquelle ? celle du chaos ?
ndlr] Ce projet n'aboutira donc qu'avec les salariés et avec la volonté d'améliorer
les conditions de chacun.
Nul ne doute que nous aurons
à réaliser des économies - c'est notre quotidien à tous depuis
plus de quinze ans -, mais en mutualisant nos dépenses, nous pourrons éviter
des surcoûts et préserver nos missions. »
Au fait qui lui a demandé quelque
chose à la « dame du Majestic » ? Les salariés ? Sûrement
pas...Les politiques encore moins ! Le gouvernement ? Allons donc. Le
Chef de l’État ou ses proches conseillers ? La Première Dame ? Le commissaire
européen Thierry Breton ? Niel, Capton, Courbit, Le Van Kim ? La Gauche,
la Droite ?? Qui alors ?!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire