Rémy Pflimlin, directeur général de Presstalis, ex-NMPP, s'apprête à quitter l'entreprise au moment où celle-ci est en dépôt de bilan. Afin d’éviter un dépôt de bilan de Presstalis, ex-NMPP, l’État pourrait chercher un repreneur. La trésorerie de la coopérative est exsangue. Presstalis (ex-NMPP) n’a plus de trésorerie. La société est en état de dépôt de bilan virtuel. (* lisez à la suite l'article de Emmanuel Schwartzenberg de ce 6 avril 2010 intitulé "Presstalis en quasi faillite")
1°) Son nom avait été évoqué comme possible successeur de Carolis.
2°) Certains esprits "torturés" avaient même imaginer un temps un ticket Carolis/Pflimlin dans l'hypothèse insensée où le chef de l'Etat déciderait de "reconduire" le premier !
Seulement voila ce 1er scénario a autant de chance de se produire que le 2ème. Comment confier les rênes de France Télévisions à celui qui laisse Presstalis en situation de quasi faillite?
Au au moment où le Premier ministre va devoir, à la demande des éditeurs, décider de recapitaliser Presstalis pour des dizaines de millions d’euros afin de lui éviter la faillite, comme effet d’image, il y a mieux.
De plus, Rémy Pflimlin, suite à l’assignation en référé devant le TGI de PARIS délivrée le 23 mars 2009 par les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC et CFTC, pour discrimination syndicale, a été condamné ès qualité de dirigeant des NMPP pour "violation des droits des organisations syndicales représentatives, occasionnant un trouble manifestement illicite du fait du non respect de ses obligations légales." par une ordonnance de référé rendue le 30 avril 2009.
(*) Afin d’éviter un dépôt de bilan de Presstalis, ex-NMPP, l’État pourrait chercher un repreneur. La trésorerie de la coopérative est exsangue.
Presstalis (ex-NMPP) n’a plus de trésorerie. La société est en état de dépôt de bilan virtuel. Les fonds négatifs s’élèvent pour 2009 à 70 millions d’euros, la moitié étant directement imputée aux NMPP, l’autre à Transport Presse, une coquille juridique spécialisée dans les arrangements de barême des quotidiens.
La BNP, la principale banque de Presstalis, refuse pour le moment d’accorder le moindre prêt supplémentaire dans la mesure où elle ne possède aucune visibilité sur l’entreprise. Toutes les entreprises dont les comptes sont asséchés savent qu’elles n’arrivent plus à couvrir toutes leurs échéances, les banques ne leur faisant plus confiance.
Les perspectives pour 2010 sont, en effet, particulièrement inquiétantes. Le budget prévisionnel prévoyait déjà un déficit de 15 millions d’euros mais il avait intégré une aide exceptionnelle de l’État de 18 millions d’euros. La Direction du Développement des Médias n’a jamais eu l’intention d’accorder cette somme mais elle respectera ces engagements en versant seulement 11 millions d’euros.
Les 7 millions d’euros de différence correspondaient à une promesse de la DDM à laquelle Rémy Pflimlin, directeur général de Presstalis, avait cru.En outre, le budget 2010 n’a pas intégré le départ de la moitié des titres du groupe Mondadori, quatrième groupe de presse magazine de France, vers les MLP. La perte de TéléPoche et Téléstar devrait au moins représenter une perte de 10 millions d’euros par an. Et l’on pourrait ajouter les deux journées de grève qui ont fait perdre au total 1,2 million d’euros.Presstalis accuse déjà un manque à gagner de 33 millions d’euros qui va continuer de se creuser car la vente des quotidiens nationaux continue de chuter d’environ 10% si l’on compare janvier 2010 à janvier 2009. Seule exception, les quotidiens nationaux qui ne sont pas sortis le 1er janvier limitant ainsi leur chute à 8%.
Déficit de 100 millions d’euros
Pour les magazines, la baisse prévisible serait comprise entre 3 et 5% car la quasi-totalité de leurs ventes se déroule désormais par abonnement. Tous les responsables de Presstalis savent qu’une baisse du chiffre d’affaires global de 1% par an entraîne un manque à gagner de 25 millions d’euros. Or, les prévisions les plus optimistes tablent sur une baisse de 2 à 3 %... Le déficit d’exploitation de Presstalis va donc dépasser au total en 2010 les 100 millions d’euros.
Dans cette atmosphère proche de la déliquescence, le conseil de gérance de Presstalis est composé de personnalités qui auront du mal à prendre des décisions radicales dans la mesure où elles ne sont plus opérationnelles, même si elles ont toute eu à coeur de défendre ce réseau de distribution. Jean de Montmort, président du conseil de gérance, résident fiscal en Belgique pour de réelles raisons familiales, n’exerce plus aucune fonction dans le groupe Marie-Claire dont il était le directeur général. Jacqueline Galvez, ancienne directrice générale du Nouvel Observateur, est retraitée.
Bernard Villeneuve, directeur délégué des Echos, se trouve à la périphérie des décisions prises dans ce quotidien. Jean Pierre Caffin, ancien directeur général de Prisma Presse est retraité. Marc Feuillée, dg de l’Express, est le seul opérationnel à part entière de cet aréopage. Il ne faut pas s’étonner dès lors si le gouvernement a mandaté Bruno Mettling, inspecteur des finances, afin qu’il réalise une étude sur la viabilité financière des NMPP.
Rencontrer les éditeurs de presse
L’État, en effet, ne veut plus continuer à investir à fonds perdus dans une entreprise dont l’avenir est désormais en suspens. Officiellement, Bruno Mettling doit « déterminer les modalités de participation des actionnaires », à savoir les coopératives d’éditeur à hauteur de 49% et Lagardère de 51%. Officieusement, l’inspecteur qui aura besoin de tout le talent négociateur de son mentor Dominique Strauss-Kahn pour régler cette affaire sait parfaitement qu’aucun éditeur ne versera le moindre euro pour renflouer la trésorerie.Le financement du plan de départs qui prévoit 400 départs d’ouvriers du Livre sur les 1400 répertoriés a été suffisamment difficile à boucler pour que l’on puisse aujourd’hui affirmer qu’aucun titre de presse n’ira au-delà. Ce plan de départs est chiffré à 80 millions d’euros, chaque ouvrier percevant en moyenne 400 000 euros pour partir à 50 ans à la retraite. Son coût se partagera entre l’État et les éditeurs. Si l’on cumule les fonds négatifs et les pertes d’exploitation attendues cette année, il faudra trouver 170 millions d’euros de plus. Bruno Mettling va commencer, la semaine prochaine, à rencontrer tous les éditeurs pour trouver une solution.Si le dépôt de bilan semble exclu, l’hypothèse d’une cession à des fonds commence à poindre le jour. En ramenant les effectifs à 1000 salariés, en réduisant le nombre des dépôts à 115, l’entreprise pourrait devenir viable pour peu qu’elle mette fin aux conventions collectives et distribuent d’autres produits que la presse. Un fonds comme Walter Butler qui a restructuré la SNCM, cette entreprise de transports maritime en la remettant sur des rails, un Pierre-Jean Bozo, patron de 20 minutes dont la réputation de poigne n’est plus à faire, pourraient monter des tours de tables pour la reprendre. Tout en recevant un coup de pouce de l’État car ce serait, cette fois-ci le dernier. Lagardère, l’opérateur actionnaire, ne verrait que des avantages à cette vente car il serait débarassé d’un fardeau.
Emmanuel Schwartzenberg
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