Après Elkabbach, d’autres voix s’élèvent en plus du blog CGC Média pour demander la démission de Pflimlin et son équipe.
Qu’ajouter à l’excellent papier de Bruno Roger-Petit publiéle 15 mars dernier dans « Le
Plus » du Nouvel Obs, intitulé « Ruquier
éjecté de l'access de France 2: de "L'Émission pour tous" à la
démission pour tous » ?
Qu’ajouter à l’excellent papier de Bruno Roger-Petit publié
Rienà part peut-être reprendre les propos tenus par Pflimlin, entre autres, àThomas Sotto sur Europe 1 le 27 janvier dernier avant les J.O. d’hiver : « L’émission pour tous, la quotidienne de Laurent Ruquier sur France
2, est une émission qui a bien démarré, qui a un concept nouveau, avec
notamment l'interaction avec le public, et Laurent est un grand professionnel, en qui
j'ai toute confiance …ça va marcher [...].
On est une maison dans laquelle on laisse aux émissions le temps de
s'installer. Regardez Plus belle la vie qui a été critiquée pendant six
mois et qui est devenue un grand
succès. Regardez Midi en France...
Donc nous allons évidemment laisser à Laurent
Ruquier le temps de s'installer.»
Tout comme du reste s’agissant du
remplaçant de Vilamitjana à la direction des
programmes de France 2, Thierry
Thuillier qui pour « imposer sa marque » arrêtait
le « JITVB » de Sophia Aram pour tout miser sur le tandem
Ruquier/Barma ; On allait voir ce qu’on allait voir…ben on a vu !
Quant
à l’analyse à laquelle se livre le journaliste qui avant de tenter d’apporter
des éléments de réponse, commence tout d’abord par une série d’interrogations
toutes aussi légitimes les unes que les autres : « Après Sophia Aram,
Laurent Ruquier est éjecté de l'avant vingt heures de France 2 avec "L'Émission
pour tous". Deux échecs d'audience majeurs en six mois sur la chaîne
publique : les dirigeants sont-ils en train de couler France télévisions ? Que
peuvent le CSA et le gouvernement ? », elle est sans appel.
Le
blog CGC Média
vous propos de la découvrir ci-après:
« La
logique industrielle a transformé "L'Émission pour tous" en démission
pour tous. Laurent Ruquier sur France 2 en acces, c'est fini. La
chaîne publique jette l'éponge. De même qu'il existe désormais en politique
l'expression "faire une Leonarda", il existera en télévision "faire une Sophia Aram".
Dans un cas, on transforme en plomb
médiatique de l'or politique, dans l'autre, on métamorphose en catastrophe
industrielle un animateur
à succès, qu'il soit valeur en devenir ou professionnel
confirmé.
Le directeur des programmes de France
2, Thierry Thuillier, avait tout misé sur le tandem Laurent
Ruquier/Catherine Barma. Il les avait contraint à bricoler en
quelques semaines une émission sans concept, fourre-tout, incohérente et sans
identité, le tout en s'attaquant au marché embouteillé des talk-shows de
l'avant 20 heures qui, au surplus, ne mobilise que 30% des téléspectateurs de la case.
Cette Académie des neuf de l'actualité, desservie par une erreur d'analyse
majeure quant au rapport des forces en présence, ne pouvait pas s'imposer.
L'échec était prévisible, il était même
prévu.
Le « All in » de Thierry Thuillier et
France 2, coup de poker reposait sur un bluff, soutenu par une paire de deux. Face
au brelan de Caunes/Aphatie/Trapenard sur Canal + et surtout face au full par
les as Verdez et Lemoine d'Hanouna sur D8, c'était trop peu.
Cette
démission pour tous va inévitablement lancer le nécessaire débat sur l'état des lieux à France télévisions.
À ce niveau d'exigence, comment peut-on commettre deux erreurs de programmation majeures en
moins de six mois, sur la case stratégique de la chaîne France 2,
celle qui est censée assurer le maximum de rentrées publicitaires, d'autant que
les mauvaises audiences se cumulent sur France dès 16h30 ?
Comment s'étonner alors qu'in fine, en
bout de chaîne d'audience, le 20h de David Pujadas (déjà handicapé par un présentateur
qui ne correspond plus aux attentes des Français, anxiogène et clivant,
incarnation de ces élites arrogantes que les téléspectateurs ne supportent
plus) en soit durement affecté ?
Beaucoup d'argent perdu car ces deux échecs ont un prix. Ils
participent à la chute globale des recettes de publicitaires. Ce manque à
gagner s'ajoute, par exemple, à celui engendré par le problème France 4, la chaîne des "nouvelles écritures"
censée révolutionner la télévision de l'avenir et chère au numéro deux du groupe Bruno Patino.
Pour 2013, France 4 avait rapporté 10,43 millions d'euros de publicité. En 2014, la prévision
serait de … 6,3 millions... Et 4 millions de perdus, encore... Qui
s'additionneraient au reste...
Pour cette année 2014, France
télévisions vise un objectif de 320 millions d'euros de recettes enfantées par la réclame. Cet objectif
peut-il être tenu compte tenu des multiples erreurs de la présidence Pfimlin
? [la réponse est négative, cent fois, mille fois négative…FTV sera loin
des 300M€. Le blog CGC
Média publiera les chiffres cala miteux de mars 2014, ndlr]
La victoire modeste. Les responsables
de France Télévisions en sont réduits, parfois, à tenter de faire passer des
vessies pour des lanternes, en ayant recours à des artifices de communication.
En février de cette année, selon encore
certains observateurs qui en ont fait part à l'auteur de ces lignes, les
recettes publicitaires attendues au préalable auraient été volontairement
sous-estimées, le prévisionnel 2014 correspondant au résultat 2013 (moins 5 millions par rapport aux projections officielles).
Mais en 2013, il n'y avait pas de JO de Sotchi. En
clair, la quinzaine sportive a permis à France télévisions de clamer victoire
alors qu'en fait il ne s'agit que d'un petit tour de prestidigitation et de
communication.
La vérité, c'est que si France
télévisions affichait une part d'audience globale de 30% en 2013, la tendance
2014 (hors les J.O d'hiver) c'est de
pencher pour un décrochage de 3 points... Or, à ce niveau , trois points, c'est
un gouffre...
La Coupe du quoi ?
Et le pire est peut être à venir. En
juin, TF1 diffusera la Coupe du monde de football, avec l'équipe de France
redevenue attractive.
Les meilleurs spécialistes du secteur
savent que M6 s'est déjà préparée à ce choc d'audience, anticipant son affaire,
préparant ses munitions. À France télé,
selon eux, c'est morne plaine. Rien ne se passe. Rien ne se prépare. En fin
d'année, les plus optimistes de ces observateurs prévoient un manque à gagner
de 10% (30 millions) et les plus pessimistes de 15% (45 millions). Ce n'est pas
rien...
Car les ressources publicitaires du
groupe sont en chute constante. En 2013, prévues à 340 millions, elles dépasseraient à peine les 320 millions.
Le service public n'en finit pas de payer la lubie Sarkozy
interdisant la publicité sur ses antennes après 20 heures.
Et
que dire de la stratégie numérique de France Télévisions, qui coûte 90 millions
d'euros par an avec des trafics faiblards et des recettes publicitaires plus
que décevantes (0,5% des ressources totales) ?
Ces
errements économiques sont le fruit d'une gestion des antennes, surtout de ce
joyau de la télévision publique qu'est France 2, menée par des amateurs confirmés,
des improvisateurs dangereux et des prestidigitateurs occasionnels. C'est que
l'enjeu de ces accidents industriels qui s'accumulent est gigantesque. C'est tout le service public
de la télévision qui s'enfonce dans l’œil d'un cyclone qui risque de tout
emporter.
L'arbre
Ruquier qui cache la
forêt France TV
Des
milliers d'emplois en jeu. Un patrimoine industriel en déshérence. Une ligne
éditoriale sans projet. Une animation des antennes inexistantes. Des animateurs
qui prennent en otage la direction de France Télé. L'argent public jeté par les
fenêtres à grands coups de millions d'euros. Ce moment où l'on se demande si
le CSA ne devrait pas se pencher sur la question essentielle de ce coup de
barre permanent qu'est devenue la présidence Pflimlin
: la compétence.
L'arbre Ruquier qui tombe, c'est la forêt France télévisions
qui ne peut plus se cacher: cinq hauts dirigeants qui ne travaillent pas
ensemble. Cent cadres dirigeants qui attendent qu'il se passe quelque chose.
Huit cents cadres abandonnés à eux mêmes. Des milliers de salariés en
souffrance. Et le CSA et le gouvernement socialiste qui, un jour, seront bien
obligés de faire quelque chose. S'il est encore temps.
"Faire une Leonarda", ça se
paye cash en politique, mais "faire une Sophia Aram" ne se paye pas à
la télévision publique. Pour combien de temps encore ? »
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