Sylvie Gengoul a visiblement courroucé les sénateurs (pas que !) avec sa formule « La visibilité, ce n’est pas être vu… »
Ce mercredi 17 mars, la délégation sénatoriale aux outre-mer organisait au Sénat une table ronde sur le suivi du rapport audiovisuel public et outre-mer.
Sylvie Gengoul qui a bredouillé en permanence (preuve à l'appui) venait y faire la promo de
la désastreuse plateforme mise en place depuis la fermeture de France Ô en août 2020
et l’instauration du soi-disant pacte de visibilité supposé renforcer la
représentation des Outre-mer sur les antennes de la télé nationale publique.
"Nous sommes en route sur ce que nous souhaitons tous" a déclaré celle qui dit que de nouvelles commissions allaient encore être mises en place !
Chacun imagine aisément que l’intéressée est venue faire l’article
et parler outre d’un bon bilan avec quasiment les mêmes chiffres qu’en février
dernier que personne ne peut réellement vérifier.
« Le nombre
de reportages a augmenté de 55% en deux ans et la direction du pôle Outre-mer
de France télé estime toucher 1,4 millions de personnes quotidiennement » a seriné la dame ultramarine d’Ernotte,
ajoutant « Le nombre de premières
parties de soirée dédié aux Outre-mer a été multiplié par 3. Sur internet,
l’audience numérique atteignait 194 millions de visites en 2020 et l’opération
« Cœur Outre-mer » est un succès qui a touché 29,5 millions de
téléspectateurs, etc… ».
Ce n’est pas
tout à fait ainsi que l’association des auditeurs et téléspectateurs
d’Outre-mer voit visiblement les choses.
« Son
président Tony Rébus a dévoilé les grandes lignes du sondage qu’ils ont réalisé
auprès d’un panel composé d’ultramarins » écrit France Guyane qui dévoile les résultats de l’enquête en
totale contradiction avec Gengoul !
- 95
% désapprouve la fermeture de France
Ô,
- 96 %
estiment que la visibilité des Outre-mer n’est pas meilleure depuis la
fermeture de France Ô.
- Seuls
41,3 % connaissent le portail numérique, parmi eux 60 % ne s’y rendent jamais
et 15,9 % une fois par semaine.
- 98%
estiment que France Télé ne donne pas de visibilité aux Outre-mer et autant souhaitent une chaîne dédiée.
- Enfin
83 % pensent que les Outre-mer sont mal représentées dans les organes de
décision de France télé et du cinéma. 15 % n’en savent rien !
« Qualitativement, le bilan de l’AATOM [Association des auditeurs et téléspectateurs des outre-mer] n’est guère mieux qui observe une version de l’émission « Les témoins d’Outre-mer » épuré de ses invités depuis qu’elle est sur France 3 et dont il redoute qu’elle ne soit encore réduite à un tout image, voire pas reconduite du tout. Autre critique, l’information ultramarine sur France 3 est trop courte, ses horaires non respectés, le programme souvent déplacé ou annulé...etc » enchérit le titre de presse qui précise « Netflix, insiste Tony Rébus en évoquant « Lupin » avec Omar Sy et « La Chronique des Bridgerton », en fait plus contre le racisme que France télévision ! »
Luc de Saint-Sernin, nouvellement nommé directeur de la stratégie éditoriale du pôle outre-mer, a beau indiquer que « plusieurs projets de fiction étaient en cours avec Guy Deslauriers et Jean-Claude Barny qui prépare un biopic sur Frantz Fanon » ou encore assurer que « les trois magazines ultramarins sur France 3 seraient tous reconduits à la rentrée et que France Télé compterait l’an prochain 5 rendez-vous réguliers ». Rien n’y fait.
Pas plus, du reste que Laurent Corteel, nouvellement nommé lui
aussi, directeur de l'information du pôle outre-mer, qui a beau affirmer que « le
JT de France Ô ne rassemblait que 20 000 téléspectateurs contre 200 000
désormais sur France 3 »…
Tony Rébus déplore d’ailleurs, une vision encore trop « carte
postale » dans certains programmes
notamment une émission d’octobre dernier sur l’eau en Guadeloupe ne donnant la
parole qu’à des personnes blanches. Même chose sur France 2 avec un programme
de 46 minutes sur les requins à la Réunion.
Sylvie Gengoul également prise
a parti sur Culture Box, la chaîne éphémère lancée à la place du canal de France Ô sur
la TNT qui ne donne que « peu de visibilité à la création ultramarine...
si ce n’est un concert de Kassav » pressée d’en finir, a
semble-t-il courroucé un maximum de participants mais plus largement de celles
et ceux qui ont vu le compte rendu, avec sa formule « La visibilité, ce n’est pas être vu, c’est la possibilité de nous
connaître » !
Un aveu en quelque sorte d’un ridicule à toute épreuve qui
laisse entendre aux Français de l’Outre-mer que ce qui compte ce n’est pas qu’ils
soient vus mais que les autres, aient la possibilité de savoir qu’ils existent !
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