La télé publique, l’Exécutif n’en a visiblement que faire mais s’agissant
du privé, le gouvernement songe à réviser les règles du jeu !
C’est le sens de l’article exclusif de Capital signé
Jamal Henni Après
l’annonce du rachat de M6 par TF1, le gouvernement veut revoir les règles de
concentration dans les médias »
que le
gouvernement a adressée, le 8 septembre 2021, visant à faire le point, et possiblement
à faire évoluer, les règles visant à limiter la concentration dans le secteur
des médias.
La lettre de mission (la
découvrir sur le site en cliquant ici) que publie le
magazine sur son site est signée des directeurs de cabinet de Bruno Le Maire et
Roselyne Bachelot et adressée très discrètement à aux cheffes
de service de l'Inspection générale des finances et des Affaires culturelles.
« Curieux pour un sujet d'intérêt
public, qui intéresse une large frange de l'opinion » écrit
le titre de presse, s’étonnant que ce courrier « n'ait fait l'objet
d'aucune communication officielle » depuis deux mois !
« L'annonce récente de la cession du
groupe M6-RTL, qui détient le deuxième groupe radiophonique français ainsi que
cinq chaînes nationales de la TNT, a ravivé le débat public sur les règles de
concentration dans le secteur des médias », peut-on,
notamment, lire dans ce courrier qui estime que d'un côté, les mouvements de
concentration sont accompagnés pour permettre aux groupes de médias de
perdurer, alors que les recettes publicitaires sont de plus en plus captées par
les acteurs du numérique mais que d'un autre côté, la consolidation
risque « de
porter atteinte au pluralisme des opinions ».
Alors pourquoi donc, vouloir
changer les règles ??
« En pratique, le dispositif sectoriel en vigueur qui vise à
empêcher un groupe de détenir un trop grand nombre de médias, n’a
donc quasiment pas évolué depuis qu’il a été mis en place par les lois Léotard
de 1986 et Trautmann de 2000 » justifie le gouvernement Macron pour
commander ce rapport initialement demandé pour la fin de cette année, mais
qui semble-t-il a été décalé au 1er semestre 2022 - le calendrier aurait
été un peu trop serré - donc en pleine élection présidentielle.
Les électeurs apprécieront le timing et
l‘opacité dans laquelle tout cela se déroule !
En effet, cette mission tombe en plein milieu de grandes
manœuvres dans le PAF (paysage audiovisuel français): vente de M6, rachat de
Lagardère par Vivendi (propriétaire de Capital) mais également du
vote en avril 2022 pour élire le prochain président de la République !
Pour tenter de faire avaler la pilule, au ministère de la
Culture, on explique que les recommandations de la mission ne s’appliqueront
pas aux rachats en cours, qui se feront à droit constant, l'idée étant de
ne pas changer les règles du jeu pendant une opération.
Voilà qui aurait de quoi convaincre ?!
« Cette fusion ne m'inquiète pas »
avait déclaré sur France Info, au mois d'août dernier, Roselyne
Bachelot la pote d’Ernotte qui ajoutait « Nous avons besoin de groupes forts dans
l'audiovisuel privé qui assurent des programmes gratuits de qualité. »
Le même refrain que chantait également l’ex-Orange
au même moment allant même jusqu’à considérer cette fusion comme une « stimulation ».
Troisième couche, elle vient de l’inconditionnel
tweeteur ernottien Roch-Olivier Maistre, toujours au CSA jusqu’à ce
qu’Emmanuel Macron le nomme à la tête de l’ARCOM en janvier 2022 qui le mois
dernier, lors des 15èmes « Rencontres de l'Udecam » jugeait
qu'il était « naturel » et même « compréhensible » que
des cadors du petit écran souhaitent « se mettre en ordre de
marche », afin de « développer leur capacité
d'investissement et une sorte de souveraineté culturelle ».
Le gouvernement qui s'est déjà
montré favorable au deal entre TF1 et M6, affirme
croix de bois, croix de fer que “cette mission ne porte pas sur la régulation
concurrentielle des médias. A cet égard, cette mission veillera à ce que ses
travaux n'interfèrent pas avec l'examen de projets de concentration en cours au
titre du droit de la concurrence”.
C’est sûrement pour cela qu'il veut remettre à
plat le dispositif sectoriel, qu’il qualifie d’“obsolète” et
“lacunaire” en soutenant que les règles en vigueur “n'appréhendent
que la diffusion hertzienne terrestre (dans le secteur de la télévision et de
la radio) ou papier (dans le secteur de la presse) et ignore le numérique”,
avant d’enchérir “ces règles ne tiennent pas compte des phénomènes de
concentration verticale des activités de production, diffusion, distribution de
contenus culturels et de télécommunication”.
Le sort de publique dont
tout le mode se fiche comme de sa première chemise, tout ce petit monde s’en
occupera lorsque le point sur la privatisation d’une ou deux chaines du groupe
sera d’actualité !
Pour voir l’intégralité
des 2 articles sur le sujet cliquez sur leurs liens.
La Tribune : Concentration des médias : le gouvernement songe à réviser les règles du jeu
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