Sale temps pour Salto !
Un
an après sa création, Salto pourrait écoper de nouvelles restrictions de
la part du Conseil d’État qui doit bientôt annoncer si les engagements de ses
actionnaires (à savoir TF1,
M6 et France Télévisions) sont
suffisants…
Selon
Capital, la question qui avait été soulevée par Free en 2020, craignant pour sa
part que les trois groupes choisissent de privilégier Salto lorsqu’ils
fixeront les prix de ventes de leurs chaînes, devrait être bientôt tranchée.
« L’affaire
semble déjà assez mal engagée, puisque lors de l’examen de l’affaire le
13 octobre, le rapporteur public a jugé certains des engagements des trois
groupes français et a plaidé pour une annulation partielle du feu vert de
l’Autorité de la concurrence, donné en 2019 » écrit Free qui reprend en partie l’articledu magazine sur son site Univers Freebox, avant d’ajouter « Or, les
juges suivent régulièrement l’avis du rapporteur dans ces cas. Si annulation
d’une partie de l’autorisation il y a, TF1, M6 et France Télévisions devront
obtenir une nouvelle approbation, avec des engagements cette fois plus
contraignants que ceux contractés en 2019. »
« La réponse interviendra dans les prochains jours. Le
Conseil d’État doit en effet trancher prochainement concernant la validité de
ces accords datant de 2019, plus précisément concernant le respect des règles
visant à prévenir toute entente anti-concurrentielle » enchérit
le site qui dénonce
« une alliance entre rivaux qui rend sceptique »
« Le problème réside dans la
nature même de la création de cette plateforme. En coopérant pour lancer le
service de SVOD, les trois groupes fondateurs pourraient en profiter pour
s’entendre de manière anti-concurrentielle dans d’autres domaines. C’est
pour éviter ce cas de figure que TF1, M6 et France Télévisions ont ainsi promis
de ne recevoir de la plateforme que les informations strictement nécessaires et
que les représentants des trois chaînes ne soient pas impliqués dans les achats
de programme ni dans la distribution des chaînes » précise-t-il encore, tout en citant le
rapporteur qui l’estime trop poreuse et qu’il souhaite ainsi renforcer.
La plateforme qui ne compterait que 40.000 abonnés estimés quand le trio d’actionnaires en revendiquerait 10 fois ça, est en effet très très loin d’être rentable.
Elle a perdu 40 millions d’euros sur les seuls six premiers mois de 2021 comme
a dû de l’avouer le président du directoire de M6 qui évaluait, en février, dernier
les pertes de Salto sur l’année 2021 à environ “une centaine de millions
d’euros”.
Comme
l’indiquait le blog CGC Média, en fin d’année dernière, dans son article «
Une perte de 93 millions d’euros en 2021 pour la
plateforme de VOD Salto "synonyme d’échec" ! » :
« Salto devrait, en
effet, afficher un déficit de 93 millions d’euros en 2021, partagé entre TF1 et
M6
et France Télévisions après des « pertes d’exploitation
de –24,5 millions d’euros en 2020 (selon la nouvelle
prévision de budget d’octobre de FTV ) qui devraient dépasser les –35 millions
d’euros en 2021 » mais que l’ex-Orange a pris soin de dissocier des comptes du groupe pour faire croire comme elle le fait depuis des
années, à un nouvel équilibre !
« Le
service semble encore peiner à trouver sa place, avec un tarif relativement
élevé (plus cher qu’Amazon Prime), mais aussi avec des contenus en majorité
diffusés sur les antennes de TF1, M6 et France Télévisions » peut-on lire également dans l’article
du site internet qui s’interroge comme le blog CGC Média l’a déjà fait « Qu’adviendra-t-il
de Salto une fois TF1 et M6 fusionnés ? France Télévisions voudra-t-il rester à
bord, ou s’en retirer comme le prévoit le pacte d’actionnaires du service ? »
« L’avenir
est donc encore incertain pour celui qui autrefois se rêvait à concurrencer
Netflix » conclut-il enfonçant le clou « D’autant plus qu’aucune distribution sur les
box des opérateurs (à l’exception de celles de Bouygues Telecom et celles
dotées d’un play Store) n’est actée et que le lancement d’un replay payant de
TF1 , semble également venir concurrencer la plateforme, avec tous les contenus
de la Une sans pub pour 2.99€/mois la première année et 3.9€€/mois ensuite. »
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