Ce matin, le blog CGC Média publiait un nouvel article intitulé Média "Le choix annoncé de Delphine Ernotte par le CSA restera comme celui de Pflimlin par Sarkozy : entaché des plus graves soupçons!"
A peu près au même moment, Renaud Revel dans sa rubrique "Immédias" publait la lettre ouverte de la CFDT au CSA avec un titre plus que parlant "Délitement du climat social, crise de confiance et vague de suicides à France Télévisions: la CFDT interpelle le CSA"
Le journaliste par une courte entrée en matière, publie ce courrier  "La crise morale que connait France Télévisions, où une vague 
de suicides mobilise les syndicats, ne fait qu’ajouter aux tensions qui 
agitent une entreprise traversée de conflits sociaux depuis quelques 
semaines. 
Le syndicat CFDT a adressé ce matin au CSA une Lettre ouverte en forme de signal d’alarme. Un texte fort, entre suppliques, propositions et mises en garde...."
Le syndicat CFDT a adressé ce matin au CSA une Lettre ouverte en forme de signal d’alarme. Un texte fort, entre suppliques, propositions et mises en garde...."
Le SNPCA-CGC adhère totalement à cette lettre ouverte et interpelle à nouveau, également,  le CSA.
Le blog CGC Média publie à son tour cette lettre ouverte en y intégrant la mise à jour qu'a faite, il y a quelques minutes, le syndicat.
Le blog CGC Média publie à son tour cette lettre ouverte en y intégrant la mise à jour qu'a faite, il y a quelques minutes, le syndicat.
"Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel,
Vous êtes actuellement très courtisés et sollicités par les 
candidats officiels, officieux ou non encore déclarés à la présidence de
 France Télévisions. Le législateur n’a pas prévu de donner aux 
représentants des salariés voix au chapitre dans le processus de 
désignation. Et c’est bien ainsi, puisque nous ne sommes pas organisés 
dans un système de cogestion.
Cependant, comme beaucoup de gens ont leur avis sur la question, 
voire leur favori et reçoivent dans leur cabinet ou leur antichambre, la
 CFDT-Médias, deuxième syndicat des salariés à France Télévisions, prend
 la plume pour vous faire part de leurs aspirations, de leurs envies 
mais aussi d’une grande exaspération devant la dérive d’un groupe et sa 
déshumanisation, alors même que l’humain est au cœur de nos métiers et 
de nos vocations.
Pour être très clair, dans la situation que nous traversons et à 
l’aurore de celle que nous pressentons, si l’on en croit les chiffres de
 déficit énorme qui circulent sous le manteau (plus de 300 M€ ?), l’état
 social de l’entreprise, l’absence de projet fédérateur, le bilan d’une 
présidence faible, les effets dévastateurs de la fusion, certains (es) 
oseraient considérer comme crédibles des candidatures de personnes qui 
ont contribué activement à faire de France Télécom-Orange un emblème 
national du management brutal et finalement mortifère.
Le week-end dernier, un collègue de France 3 Nancy s’est donné la
 mort sur le parking de la station. Les causes profondes de son geste 
sont bien sûr complexes....
C’est le sixième suicide officiellement recensé ces dernières années à France Télévisions. 
Les recours contentieux s’empilent dans notre bureau. Les situations de
 stress extrême, les alertes de CHSCT, se multiplient partout dans 
l’entreprise. Beaucoup pour faire la lumière sur les attitudes, les 
agissements de certains cadres totalement hors de contrôle. La société 
provisionne plusieurs millions d’euros de contentieux chaque année dans 
ses comptes.
La réorganisation de l’entreprise due à la fusion imposée par 
Nicolas Sarkozy et jamais remise en cause, n’a toujours pas produit la 
moindre économie d’échelle mais cause de nombreux dégâts dans la vie 
quotidienne au travail des 10 000 salariés de France Télévisions qui 
n’ont pas, eux, la chance de pouvoir suspendre leur contrat de travail 
pour créer une société qui obtient le jour même des contrats avec FTV.
…/…
France Télévisions étant financée par l’argent du contribuable, elle
 devrait à ce titre, sinon être exemplaire, du moins vertueuse. Nous 
sommes loin du compte. Dans ce contexte, le rôle de vigilance des 
syndicats devient encore plus complexe, car, qui paye pour ces 
turpitudes, ces incuries, ces incompétences ? Le contribuable à un bout 
des chaînes, le salarié à l’autre.
Plan de départs bien volontaires, car généreux pour certains 
hauts cadres très proches de la retraite, pénurie de moyens pour faire 
de la télé mais pas pour la superstructure ni les cabinets de 
consulting, pression sur les salariés de base mais jamais de remise en 
cause des rentes de situations assises en fauteuil club. Il ne s’agit 
pas ici d’un discours populiste mais bien de la réalité.
Le rapport Vacquin sur les risques psycho-sociaux dans 
l’entreprise – même expurgé de la moitié de ses pages par la Direction !
 – jette une lumière crue sur une société qui néglige ses salariés les 
plus modestes, parce qu’il est bien connu « qu’on a de la 
chance d’être là et que par rapport à ce qui se passe ailleurs, on a 
aucune raison de se plaindre à France Télé ». Un discours largement 
relayé par les élites du microcosme parisien. Le même finalement qu’à 
France Télécom. Et les mêmes symptômes chez des salariés qui partagent 
d’abord l’attachement à leur mission de service public, mais qui ont de 
plus en plus de mal à la repérer parmi le brouillard « 
Déhéracho-Financier » dans lequel les a plongé l’entreprise unique. La 
fusion qui engendre la confusion dans l’entreprise et dans les esprits.
C’est une première, la CFDT a récemment retiré 
sa signature des accords collectifs qu’elle avait ratifiés il y a 
dix-huit mois. Nous sommes par tradition un partenaire historique du 
dialogue social, notre culture de la négociation, du compromis juste 
nous dicte d’avoir le courage d’assumer nos choix, nos engagements et de
 peser l’équilibre entre ce qui est juste pour les salariés et possible 
pour l’entreprise. Malgré tout, devant le nombre de contentieux que les 
nouveaux contrats de travail ont déclenché, devant la déloyauté de la 
direction dans l’interprétation qu’elle fait du texte, il nous est 
apparu impossible et immoral de cautionner un accord léonin, qui aboutit
 à déstabiliser des milliers de salariés et à décrédibiliser les 
partenaires sociaux.
De notre point de vue, il faut bien peser les conséquences du basculement du groupe en organisation matricielle.
 Le changement de culture est si important, de chaînes autonomes 
imparfaites mais réactives à tous les niveaux, en groupe avec DRH 
unique, comptabilité analytique et refacturation entre services 
internes, que personne ne s’y retrouve, et surtout, que personne ne sait
 le piloter. La conséquence c’est qu’il est de plus en plus difficile 
pour les salariés, de tout simplement faire leur travail. Les cadres les
 plus compétents se sentent – et sont – déresponsabilisés, les plus 
serviles appliquent bêtement les consignes et sont promus. Le salarié, 
lui, est sidéré. Le téléspectateur oublié.
Ainsi, dans la période extrêmement troublée que nous traversons, 
la CFDT n’hésitera pas, ne tremblera pas face au nouveau (elle) 
Président (e), si il ou elle ne donne pas toutes les garanties de 
capacité, de bonne-foi quand à la gestion de cette crise sociale et 
humaine qui couve. Et pour agir nous n’attendrons pas la prochaine vague
 de suicides ! Il nous parait important que vous entendiez le son du 
terrain, pour que vous puissiez délibérer en toute connaissance de 
cause.
Comment l’entreprise peut-elle sortir de cette impasse ? Tout d’abord, elle a besoin des décisions (un événement rare depuis cinq ans ici), de projets, d’innovation, d’audace, mais également de compétence, de bonne gestion, de justice, de bienveillance et de laisser s’exprimer la passion pour ces métiers que nous pratiquons.
Pour l’instant c’est peu dire que l’imagination n’est pas au 
pouvoir et la compétence pas toujours au volant. Les cooptations, les 
clans tiennent le plus souvent lieu de cabinet de recrutement pour 
constituer les équipes de Direction. Alors, se développe la culture de «
 celui qui n’est pas dans mon équipe est forcément contre moi ». Elle 
s’est particulièrement répandue sous l’actuelle présidence. En dehors du
 fait qu’elle est improductive, la culture de l’entre soi coûte de 
l’argent.
Bien sûr il y a le cas France 3. On a fait de cette chaîne le coupable idéal du malaise de la télé publique. 
Encore une fois, on veut s’en sortir par une pirouette sophiste. Ce 
serait la faute des salariés, avachis dans leur confort social si la 
chaîne est soi disant « in-réformable ». La réalité, c’est que le réseau
 qui emploie la moitié des salariés de FTV n’est doté d’aucun projet 
éditorial nouveau depuis quinze ans maintenant. La réalité c’est que le 
taux d’encadrement a enflé de manière inversement proportionnelle à la 
quantité de programmes régionaux produits. La réalité c’est que son 
directeur Général actuel agit en totale autonomie du groupe et en 
autarcie, restant aveugle et sourd aux évolutions du monde. Ancien 
ingénieur TDF, c’est sans doute par déformation professionnelle, qu’il 
donne l’impression de ne pouvoir fonctionner que par réseau, 
c’est-à-dire en circuit fermé, de l’intérieur.
Sur le terrain, les salariés désespèrent d’un peu de nouveauté. 
ls ont souvent l’impression qu’on leur a attribué le rôle de l’élève 
décrocheur, au fond de la classe. Là aussi, va-t-on leur faire payer 
cette gabegie ou bien réorganiser par le haut de la pyramide, par 
l’utile et profiter de l’opportunité du redécoupage régional pour enfin 
réinventer la chaîne des régions. Nous ne nous étendrons pas sur le 
scandale du rapport Brucy. Être obligé de payer une commission pour 
trouver un projet à une direction, elle-même payée pour cela… A 
l’inverse de la série « Les Envahisseurs », la commission Brucy 
cherchait un projet, et a finalement trouvé… un raccourci.
Une des missions régaliennes de France Télévisions, c’est bien 
sûr l’information. Les journalistes de la maison ne sont pas ceux qui se
 plaignent le plus, ils traversent pourtant une vraie crise. Il y a 
d’abord la majorité en Régions et en Outre-mer qui depuis longtemps a le
 sentiment d’être livrée à elle-même avec ses créneaux horaires 
inamovibles, pas ou trop peu de décrochages qui lui permettrait de 
reprendre une place centrale dans l’information régionale, ses moyens 
qui peuvent paraitre importants en termes techniques ou immobiliers mais
 qui en réalité, interdisent de payer une chambre d’hôtel à une équipe 
de reportage dans sa région. La paupérisation de l’information dans des 
locaux entièrement refaits pour la plupart, peuplés par un encadrement 
qui s’est multiplié, notamment depuis la fusion des chaînes.
Il y a ensuite les rédactions nationales prises dans l’étau du 
projet « Info 2015 », qui doit théoriquement remettre de la cohérence 
entre « la 2 » et « la 3 » mais dont personne n’a été capable de 
présenter le moindre projet éditorial devant les instances de 
représentation du personnel, qui vont ester en justice… Encore une 
économie de temps, de moyens par une gouvernance loyale et logique ! Il 
faut dire que le Directeur des rédactions et sa garde rapprochée, ne 
sont pas des inconditionnels du dialogue. Chaque système trouve un jour 
ses limites… 
Le bilan de celui-ci sera marqué par l’importation du modèle des chaînes d’information continue dans des chaînes généralistes, qui devraient pourtant s’en différencier. La taylorisation du travail des journalistes devient la règle. Au sommet, le desk et le Rédacteur en Chef ou son adjoint, dépêches en main, passent aux journalistes sur le terrain, les commandes de ce qu’il faut voir et entendre (et donc comprendre) d’une réalité qu’ils ne rencontrent pas. Pour réaliser ces reportages télécommandés, on multiplie les équipes (vous pouvez le constater en lisant les signatures en fin de reportage) qui travaillent par morceau de sujet. Les jeunes journalistes à la recherche de contrats ne peuvent qu’obtempérer. Elles et ils ont intérêt d’ailleurs ! A tel point que le CHSCT du siège, demande actuellement l’ouverture d’une enquête sur les pratiques managériales à la rédaction de France 2. La parole va peut-être enfin se libérer…
Par ailleurs de plus en plus de magazines, d’émissions 
prestigieuses, sont réalisés à l’extérieur de France Télévisions. Des 
journalistes avec des statuts précaires, payés pour partie en droits 
d’auteurs, qui font don aux producteurs d’une partie de leurs jours de 
travail mais qui sont quand même chargés de dossiers d’investigation et 
donc de dénoncer certains dysfonctionnements de notre société. Oui, il 
s’agit bien d’une forme de schizophrénie. Voici le portrait, peut-être 
inhabituel pour vous, mais de terrain, de l’information à France 
Télévisions.
Il serait injuste de ne pas mentionner ce nouveau phare 
des médias qui brille dans la nuit noire de la télé publique : notre 
plateforme internet. 
France Télévisions se targue, avec raison pour partie, d’avoir pris sa place dans le numérique. Reste à savoir laquelle précisément et à quel prix ? Il serait ahurissant de n’obtenir aucun résultat pour 85 M€/an, soit 220% du budget de France 4 ! Nous sommes sans doute vieux jeu, mais beaucoup des nouveaux prophètes du web nous rappellent ces vendeurs de remèdes miracles dans le Far-West, avec en plus, des qualités de prestidigitateurs de chiffres. Malgré beaucoup de communication, FTV Info ne pointe toujours pas dans le Top 25 des sites les plus visités. FTVEN est en revanche en bonne place dans le classement des mauvaises pratiques managériales (encore des alertes et des enquêtes CHSCT), de l’abus de stagiaires, de la signature à tours de bras de prestataires extérieurs, de recrutements extérieurs plutôt que dans le vivier de plus de 2500 journalistes du groupe – qui doivent tous être des ringards et qui surtout, encore une fois, ne font pas partie de la bande. A quoi tient la réussite…
France Télévisions se targue, avec raison pour partie, d’avoir pris sa place dans le numérique. Reste à savoir laquelle précisément et à quel prix ? Il serait ahurissant de n’obtenir aucun résultat pour 85 M€/an, soit 220% du budget de France 4 ! Nous sommes sans doute vieux jeu, mais beaucoup des nouveaux prophètes du web nous rappellent ces vendeurs de remèdes miracles dans le Far-West, avec en plus, des qualités de prestidigitateurs de chiffres. Malgré beaucoup de communication, FTV Info ne pointe toujours pas dans le Top 25 des sites les plus visités. FTVEN est en revanche en bonne place dans le classement des mauvaises pratiques managériales (encore des alertes et des enquêtes CHSCT), de l’abus de stagiaires, de la signature à tours de bras de prestataires extérieurs, de recrutements extérieurs plutôt que dans le vivier de plus de 2500 journalistes du groupe – qui doivent tous être des ringards et qui surtout, encore une fois, ne font pas partie de la bande. A quoi tient la réussite…
Il
 est vrai que le mentor de cette plateforme à tant de responsabilités 
qu’il ne peut régler chaque « détail » des nombreux chantiers vers 
lesquels l’entrainent ses talents infinis et pas encore assez reconnus. A
 tel point, qu’il est plus facile de gagner au bonneteau à un feu rouge,
 que de savoir quand on a la chance de le croiser à qui l’on s’adresse. 
Au patron de l’internet, au directeur de France 5, à celui des antennes,
 à celui de Sciences Po ? La tête nous tourne, on se sent bien peu de 
chose…
L’affaire Bygmalion nous l’enseigne, des marges de manœuvre 
importantes existent à France Télévisions, à conditions qu’une nouvelle 
gouvernance, fondée sur une nouvelle éthique, remplace les mauvaises 
habitudes. Comment des directeurs peuvent-ils occuper plusieurs postes, 
parfois à l’extérieur de France Télévisions ? Comment peuvent-ils 
remplir loyalement leurs fonctions auprès de deux employeurs dans deux 
services, quand ils sont deux fois directeurs ? Comment sous prétexte de
 « secret industriel », est-il encore possible qu’aucun service 
indépendant ne puisse exercer un contrôle sur l’équité des contrats 
signés avec les producteurs, quand ceux-ci servent souvent d’agence de 
reclassement d’anciens cadres ? Comment France Télévisions peut-elle ne 
produire que moins de 10% de ses programmes de flux, sous prétexte que 
la comptabilité analytique interne affirme qu’il est moins onéreux de 
produire à l’extérieur, sans en apporter la démonstration financière 
pour cause de… secret industriel ? Pourquoi France Télévisions 
n’est-elle toujours pas le plus grand propriétaire de studios à la 
plaine Saint-Denis ou à Lille ou à Bordeaux ou ailleurs, alors même que 
la BBC estime que cette stratégie est bonne pour elle ?
Nous avons désormais la conviction, et aussi quelques éléments de
 preuve, que France Télévisions est considérée par « le milieu » comme 
un point d’eau de 2,8 milliards d’euros, auquel les grands animaux de la
 savane audiovisuelle – et parfois politique – viennent s’abreuver selon
 la préséance autorisée par leur position dans la chaîne alimentaire. 
Tous n’en « croquent » pas mais beaucoup sont infectés car le système 
dérive depuis trop longtemps.
En ce sens, la plainte Bygmalion, dont nous sommes partie
 civile, est une innovation dans le dialogue social qui nous parait tout
 à fait intéressante et porteuse d’avenir…
Qui aura le courage, dans l’intérêt général de remettre le 
système à plat pour en bâtir un nouveau, plus équitable pour la société,
 ses financeurs, les téléspectateurs et ses salariés ?
Dans
 ce contexte nous vous faisons confiance, Mesdames et Messieurs, pour 
repérer au sein « des écuries candidates », les groupes de pression, les
 fondés de pouvoir qui font campagne pour le (la) candidat(e) qui saura 
au mieux représenter LEURS intérêts. Nous n’osons croire que ce poison 
puisse toucher jusqu’au cœur même de votre institution, malgré les 
rumeurs qui courent ces dernières heures à ce sujet. Les salariés de 
France Télévisions ont besoin d’un CSA au dessus de tout soupçon pour 
croire en leur avenir, dans la personne et l’équipe que vous élirez dans
 quelques jours. Nous savons que vous aurez à cœur de le préserver. La 
dernière nomination, fait du Prince de la République, a gravement 
entaché, la légitimité du Président actuel de France Télévisions. La 
prochaine doit pourvoir être insoupçonnable.
Informer, Cultiver, Distraire. 
Nous avons 
souvent l’impression que, de cette devise, on ne retient que le dernier 
mot dans le but unique de nous distraire de l’essentiel. France 
Télévisions est potentiellement un groupe puissant, un acteur majeur de 
l’audiovisuel français, un rouage important de notre démocratie. Entre 
quelles mains allez-vous le placer ? Et comment ? Par des candidatures 
secrètes, par un système opaque, sans aucune visibilité ni même 
information sur les projets, les équipes qui les ont bâtis ?
Alors même que les deux grands partis politiques du pays désignent désormais leurs candidats à l’élection présidentielle par un vote ouvert, et au moyen d’un large débat public, sans pour autant atteindre le même niveau de transparence, allons-nous continuer à être informé sur « l’avancement des travaux » par la supputation, les indiscrétions, et le murmure sur l’élection du ou de la responsable du plus gros budget audiovisuel de France et de la plus grande rédaction d’Europe ?
Il est vrai que les promesses de campagne n’engagent que ceux qui
 les reçoivent. Mais quand, pas même une seule, n’est avancée 
publiquement, il nous est alors impossible de savoir, si le programme 
que vous a présenté à l’époque, le futur PDG de Radio France, comprenais
 ou non la réfection en urgence de son bureau pour plus de 100 000 €. 
Aux salariés de la maison ronde, en grève actuellement, non plus 
d’ailleurs…
De l’expérience, des références dans le métier, le sens de 
l’intérêt général, la volonté de réformer dans un souci d’honnêteté et 
d’équité pour la société et ses salariés, l’enthousiasme pour la 
création, la loyauté et la bienveillance humaniste et par-dessus tout 
l’indépendance.
Le portrait du (de la) Président(e) que nous attendons est facile
 à brosser mais difficile à combler. C’est toute la grandeur de votre 
tâche, Mesdames et Messieurs, que vous remplirez au mieux, nous en 
sommes certains.3
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