Carolis raille l'Etat actionnaire: « si la taxe télécoms n’est pas affectée au budget de France Télévisions, cela posera un problème au budget de l’Etat, pas au notre »
Dans une interview au JDD en date du 5 février 2010, PdC interrogé sur la décision de la Commission européenne d'ouvrir une procédure officielle d'infraction contre la France, pouvant déboucher en dernier recours sur l'envoi de l'Etat français devant la Cour européenne de justice car jugeant la taxe imposée depuis 2009 par la France au secteur des télécoms pour financer l'audiovisuel public comme "une charge administrative incompatible avec le droit européen", répond : « Si la "taxe télécoms" d'un montant de 0,9 % du chiffre d'affaires du secteur était annulée et donc pas affectée à France Télévisions, cela poserait un problème au budget de l’Etat, pas au notre».
Voici comment celui qui sous Tutelle de l’Etat devrait au minimum faire preuve de retenue (et c’est peu dire) balance un « scud » contre son actionnaire. Autrement dit, si ce mécanisme imaginé par le Gouvernement est incompatible au droit européen et ne rapporte rien à France Télévisions, c’est l’Etat qui paiera…et par conséquent le contribuable.
Voila donc comment PdC voit la chose…et puis le pouvoir, il l’a dit au JDD, il s’en moque: de son oreille comme du reste de quelque partie de son organisme que cela vienne « Si je devais me soucier de tous ceux qui prétendent avoir l’oreille du pouvoir, ma journée n’y suffirait pas.»
Au moment où, suite notamment au dernier rapport de la Cour des comptes qui s'ouvre sur la constatation de la forte aggravation de la situation des finances publiques : le déficit est passé de 3,4% du PIB en 2008 à environ 8% du PIB en 2009 avec une dette est passée de 1.000 milliards en 2003 à 1.500 milliards en 2009 et qui pourrait atteindre 2.000 milliards en 2013, soit 100% du PIB, c’est probablement en totale solidarité avec l’Etat et son représentant que PdC donne ce genre d’interview incendiaire !
L'UMP demande des éclaircissements sur les conséquences de cette procédure officielle d'infraction lancée par Bruxelles et le manque à gagner pour France Télévisions perdant les revenus de cette taxe mise en place pour compenser la perte de recettes publicitaires liées à la suppression progressive de la publicité dans l'audiovisuel public.
Les parlementaires tous azimuts, UMP en tête ne font pas que s’interroger, alors que PdC s’arc-boute sur la vente de la régie publicitaire, ils ont de plus en plus nombreux à se demander s’il est bien judicieux de privatiser une régie publicitaire performante, alors que personne ne sait aujourd’hui comment l’Etat entend compenser demain l’enveloppe « taxe télécoms ».
Une grande partie d'entre eux s’interrogent également sur la validité de ce plan de « reprise », au motif, notamment, que l’on ne peut être à la fois régisseur d’espaces publicitaires et producteur de programmes au sein d’un même groupe, comme ce sera le cas pour l’ancien patron d’Endemol France, Stéphane Courbit !
Certains vont même jusqu’à avancer l’hypothèse du maintien de la pub sur France Télés, sachant que les caisses de l’Etat sont quasi vides. En se projetant un peu d’autres évoquent les textes qui prévoient une clause de rendez-vous fixé à novembre 2011, date à laquelle un premier bilan de la suppression de la pub devait être tiré…de là à se poser la question de la réintégration de la publicité sur les écrans de France Télévisions après 20 heures, il n’y a qu’un pas.
Christian Kert député UMP et membre du Conseil d’administration de France Télévisions, qui a suivi Carolis au dernier CA en votant avec lui le principe de la cession de la régie pub (le seul administrateur à s’être abstenu, en plus des 2 représentants de salariés à voter contre est Dominique Wolton) lui ne s’interroge peut-être pas ?!
Il n’a, du reste, pas attendu la réponse du Gouvernement au courrier qu’a adressé PdC au Premier ministre sur le sujet avant de voter la vente de la régie publicitaire de France Télévisions !
Curieusement, il invite à présent le Parlement à prendre ses responsabilités si la question du financement des chaînes publiques devait revenir sur le tapis du fait de la décision de Bruxelles, et n’écarte pas le dépôt d’un texte.
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