Lisez la dépêche AFP de Anne-Pascale REBOUL publiée le 18 février 2010 intitulé " Stress en entreprise: le gouvernement distribue bons et mauvais points "
Le gouvernement a distribué jeudi bons et mauvais points aux grandes entreprises, classées en fonction de leurs efforts de prévention du stress au travail, mais sans envisager de sanction pour celles dans le rouge, comme Bull, Goodyear Dunlop, ou KFC .
En pleine série noire de suicides de salariés à France Télécom, le ministre du Travail Xavier Darcos avait lancé début octobre un plan national d'urgence, fixant aux quelque 1.500 entreprises françaises de plus de 1.000 salariés la date-limite du 1er février pour entreprendre des démarches.
Selon les résultats publiés jeudi sur le site travailler-mieux.gouv.fr, 45% des entreprises sont classées en rouge (elles n'ont rien entrepris ou n'ont pas répondu au questionnaire soumis par le ministère), 35% en orange (ont engagé une ou plusieurs réunions de négociations ou de discussions) et 20% en vert (ont signé un accord de fond ou de méthode).
Pour M. Darcos, "ces résultats sont relativement positifs" et "les entreprises françaises " ont joué le jeu car le "name and shame" (nommer et faire honte, ndlr) a des conséquences sur leur image". Les listes seront actualisées chaque mois. "Je suis persuadé que la transparence suffira, qu'il serait inutile de créer une taxe", a ajouté le ministre.
Parmi les entreprises dans le rouge figurent Picard Surgelés, GSK, Bull, Goodyear Dunlop, KFC , Veolia Transport ou encore...l'Agence France Presse. Souvent, ces entreprises "assument" de ne rien faire, a noté le ministre. Picard et GSK ont assuré à l'AFP prévoir d'engager en mars des négociations. Labeyrie s'est étonné de figurer dans cette catégorie alors que le groupe agroalimentaire a lancé un plan d'actions.
Parmi les bien notées, en vert: Areva, Alstom, EDF, Eurodisney, GDF-Suez, L'Oréal, PSA, Renault. Ces entreprises déclinent ainsi l'accord interprofessionnel sur le stress au travail de juillet 2008, qui était resté quasiment lettre morte.
En orange, on trouve France Télécom, qui a commencé depuis septembre des négociations sur le point d'aboutir dans certains domaines. Chanel, Conforama, France Télévisions, la Banque Postale et Total sont également en orange.
Le Conseil d'orientation des conditions de travail examinera mercredi ces résultats ainsi qu'un rapport qui vient d'être remis au Premier ministre, soulignant la responsabilité des dirigeants et préconisant de modifier à la marge leur mode de rémunération en intégrant le niveau de santé de leurs salariés. Tous ces éléments doivent contribuer au Plan santé au travail 2010-2014, qui doit être adopté en mars.
Le problème du stress reste brûlant, comme l'illustre la tentative de suicide mardi d'un cadre de Pôle Emploi dans les locaux de la direction régionale à Ajaccio, qui a suscité une grève en Corse jeudi. "Il y a une montée considérable des risques, avec la précarité grandissante" des salariés, observe le directeur général du cabinet de conseil Technologia, Jean-Claude Delgènes. "Cette opération médiatique ne pourra laisser les entreprises dans un repli sur soi, d'autant que ce n'est pas simplement un classement: cela peut donner une indication à un juge" en cas de procédure pénale, a-t-il souligné à l'AFP. L'Anact (agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) met en garde contre trop de précipitation, pouvant conduire à "des accords un peu vides" ou "sans réflexion sur la situation propre à l'entreprise".
La CFDT, qui a constitué un groupe de travail sur le stress, a observé des mesures "inégales" selon les entreprises, les numéros verts et formations au management étant "inefficients" selon elle, et en appelle à une analyse sur le fond des démarches.
reb/im/ag
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