Les français attendent
depuis 23 jours les démissions groupées du président de CSA Olivier Schrameck
et de sa « vice-présidente » Sylvie Pierre-Brossolette ainsi le retrait
comme l’invalidation du fruit de leurs pratiques déloyales et anti
démocratiques.
Pas
un jour depuis le vendredi 23 avril dernier sans que la Presse dans son
ensemble dénonce les « irrégularités » de la
pseudo « course aux candidats »
visant à remplacer Pflimlin que Sarkozy nommait
à France Télé au cours de l’été 2010.
Ce
weekend, le
JDD publie la réaction de Didier Quillot l’un des candidats « dégagé »
de cet ersatz de « sélection » qui, cité par "Mediapart" à la suite de
l’enquête de 12 pages qu’a révélée le titre de Presse (¤ extraits en bas de post), s'est déclaré "stupéfait"…ajoutant
"Les
conditions de cette élection ont été particulièrement déloyales. Le rôle du
CSA, censé être neutre et indépendant, est gravement mis en cause. Il y
a une urgence absolue à réformer les modalités de nomination des dirigeants
de l'audiovisuel public".
Le
Journal du dimanche d’écrire "La
publication samedi d'un long article de Mediapart sur la désignation de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions a provoqué
des remous dans les milieux politiques et médiatiques. Il faut dire que l'enquête
accuse notamment l'une des membres du CSA, Sylvie Pierre-Brossolette, d'avoir
aidé Delphine Ernotte, notamment en lui organisant une rencontre avec François
Pinault, le milliardaire proche de François Hollande. "
Le 17 mai le quotidien "Libération" en rajoutait une louche avec un titre des plus parlants: "France Télévisions : soupçons de plagiat sur le projet de Delphine Ernotte"
C'est dès le lendemain même de cette "mascarade", que le blog CGC Média dénonçait justement les conditions d’opacité et de déloyauté envers lesdits « candidats », en rappelant les principes légaux qui prévalent en la matière à savoir que « toute rupture d'égalité des chances des candidats au profit de l'une ou l'un d'entre eux, conduit systématiquement à l'annulation non seulement du scrutin mais peut, le cas échéant, conduire à ce que celui ou celle qui a été favorisé soit définitivement écarté(e) et celles ou ceux qui l'ont permis soient sanctionnés voire révoqués. ».
C'est dès le lendemain même de cette "mascarade", que le blog CGC Média dénonçait justement les conditions d’opacité et de déloyauté envers lesdits « candidats », en rappelant les principes légaux qui prévalent en la matière à savoir que « toute rupture d'égalité des chances des candidats au profit de l'une ou l'un d'entre eux, conduit systématiquement à l'annulation non seulement du scrutin mais peut, le cas échéant, conduire à ce que celui ou celle qui a été favorisé soit définitivement écarté(e) et celles ou ceux qui l'ont permis soient sanctionnés voire révoqués. ».
« L’urgence
absolue » n’est
donc pas d’attendre que le législateur réforme à nouveau "les modalités de
nomination des dirigeants de l'audiovisuel public" mais que le pouvoir politique à commencer par le Chef de l'État agisse sans délai en demandant leur démission immédiate aux membres du CSA
fautifs, le cas échéant, au moins le président
de CSA Olivier Schrameck et la « vice-présidente » Sylvie Pierre-Brossolette (*) ....ainsi
que le retrait du fruit de leurs manquements qui rappelons-le, ne serait légalement
mis en place que le 22 août prochain à la suite d’un vote du Conseil d’Administration
de France Télé où l’État est majoritaire.
(*) Challenges
(*) Challenges
N.B : L’État s’il
procédait de la sorte, se rendrait bien entendu complice de ce genre de procédés que « Mediapart » révèle au travers des
12 pages hallucinantes de son enquête minutieuse et étayée…L’intéressée
avant même son arrivée, n’aurait de toute façon, plus aucun crédit aux yeux des salariés pour « engager » quoi
que ce soit dans l’entreprise !
N’en déplaise à Pingaud et ses poulains,
ce serait le syndrome Gallet puissance 1000.
(¤ extraits du 12 pages de Médiapart ):
"FranceTélévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités
16 mai 2015 | Par Laurent Mauduit
La désignation par le Conseil supérieur de l'audiovisuel de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions a été émaillée de plusieurs irrégularités.
* Acte I : Schrameck recompose le CSA à sa main (pages 2 et 3 /12)
* Acte II : – Le piège d’une élection à huis clos (pages 3 et 4 /12)
"FranceTélévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités
16 mai 2015 | Par Laurent Mauduit
La désignation par le Conseil supérieur de l'audiovisuel de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions a été émaillée de plusieurs irrégularités.
Manquement aux règles d'équité de la part d'un membre
du CSA, plagiat du projet d'un candidat rival : notre enquête révèle les
intrigues qui ont porté à la tête du groupe public une personnalité qui n'a
aucune compétence télévisuelle.
Dans un grand pays
comme la France, qui se targue d’être régi par des règle dignes d’un État de
droit, est-il concevable qu’une personnalité qui ne connaît strictement rien
aux métiers télévisuels soit portée à la présidence du plus grand groupe de
télévision publique, maison commune qui est censée appartenir au peuple tout
entier ?
Est-il concevable que
la nomination du PDG de France Télévisions se passe à huis clos, entre
intrigues, jeux d’influences dans les coulisses du pouvoir et des milieux
d’affaires et ne donne donc pas lieu au grand débat public que les citoyens
seraient en droit d’attendre ?
Est-il admissible que
ce débat soit confisqué par un petit clan qui, au terme de conciliabules,
parvient à faire nommer celle qu’il a choisie comme favorite, sans doute
longtemps à l’avance ?....
Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, on se souvient de ce qu’il en était : s’étant approprié les pouvoirs de nomination autrefois dévolus au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le chef de l’État faisait ce que bon lui semblait. Un jour, il envisageait de porter à la tête de France Télévisions Alexandre Bompard, le protégé d’Alain Minc, son conseiller occulte. Et si le projet faisait scandale, il pouvait, sans rendre des comptes à qui que ce soit, changer de pied et nommer un président par défaut, en l’occurrence Rémy Pflimlin, l’actuel PDG dont le mandat arrive à son terme. Le coup d’État télévisuel permanent. L’audiovisuel public sous tutelle, à la merci des humeurs présidentielles, avec à tous les postes clefs des obligés du Palais…
Sous François Hollande, même si tout va de travers, ne faut-il pas au moins donner crédit au chef de l’État du fait que le CSA a été rétabli dans ses pouvoirs anciens et que la nomination du PDG de France Télévisions échappe enfin à ces jeux d’influence et de connivence ?
C’était l’une des promesses de François Hollande, qu’il avait déclinée en énonçant ses célèbres anaphores : « Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes » !
Eh bien, non !
Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, on se souvient de ce qu’il en était : s’étant approprié les pouvoirs de nomination autrefois dévolus au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le chef de l’État faisait ce que bon lui semblait. Un jour, il envisageait de porter à la tête de France Télévisions Alexandre Bompard, le protégé d’Alain Minc, son conseiller occulte. Et si le projet faisait scandale, il pouvait, sans rendre des comptes à qui que ce soit, changer de pied et nommer un président par défaut, en l’occurrence Rémy Pflimlin, l’actuel PDG dont le mandat arrive à son terme. Le coup d’État télévisuel permanent. L’audiovisuel public sous tutelle, à la merci des humeurs présidentielles, avec à tous les postes clefs des obligés du Palais…
Sous François Hollande, même si tout va de travers, ne faut-il pas au moins donner crédit au chef de l’État du fait que le CSA a été rétabli dans ses pouvoirs anciens et que la nomination du PDG de France Télévisions échappe enfin à ces jeux d’influence et de connivence ?
C’était l’une des promesses de François Hollande, qu’il avait déclinée en énonçant ses célèbres anaphores : « Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes » !
Eh bien, non !
C’est triste à dire mais c’est ainsi : en la personne de Delphine Ernotte , jusque-là directrice
générale adjointe d’Orange et directrice exécutive d’Orange-France, c’est une
personne sans la moindre expérience des enjeux télévisuels – ni des programmes,
ni de l’information ! – qu’une très courte majorité des membres du
CSA a pris le responsabilité de porter à la présidence du groupe public.
Et si cela a été possible, c’est par un concours stupéfiant de jeux d’influence multiples, sur lequel Mediapart a enquêté et qui donnent le tournis.
Voici les différents épisodes de cette invraisemblable désignation, tels que nous sommes parvenus à les reconstituer (en 6 actes):
Et si cela a été possible, c’est par un concours stupéfiant de jeux d’influence multiples, sur lequel Mediapart a enquêté et qui donnent le tournis.
Voici les différents épisodes de cette invraisemblable désignation, tels que nous sommes parvenus à les reconstituer (en 6 actes):
* Acte I : Schrameck recompose le CSA à sa main (pages 2 et 3 /12)
...le
nouveau patron du CSA est l’ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à
Matignon, et un familier de David Kessler qui a travaillé sous son autorité à
Matignon et qui est devenu en 2012 le conseiller du chef de l’État pour les
médias et l’audiovisuel, beaucoup de dirigeants de l’UMP raillent la soi-disant
indépendance reconquise du CSA. Et ils raillent la promesse bafouée du
président de la République avec d'autant plus de pugnacité que nul n’ignore
comment cela s’est passé : usant de son pouvoir d’influence que lui
confèrent ses fonctions de conseiller élyséen, David Kessler a pesé pour
convaincre François Hollande de porter Olivier Schrameck à la tête de cette autorité
supposée indépendante....
* Acte II : – Le piège d’une élection à huis clos (pages 3 et 4 /12)
Si l’élection du
nouveau PDG de France Télévisions commence très vite à dérailler et plonge le
CSA dans l’une des crises les plus graves de son histoire, c’est parce que
quand la procédure de désignation s’engage pour départager les 33 candidats qui
se sont mis sur les rangs, tout se passe à huis clos, ce qui facilite
grandement la tâche des lobbyistes et communicants en tous genres, qui
multiplient à l’envi les chausse-trapes et les intrigues.
Dans une authentique
démocratie, la télévision publique devrait être une maison de verre, et son
avenir devrait être débattu devant tous les citoyens ; dans le cas
présent, elle devient une maison close, et cette opacité démultiplie les
manœuvres obliques....
Ces règles de confidentialité [soit-disant, ndlr] sont évidemment stupéfiantes et démocratiquement choquantes. Car sous Nicolas Sarkozy, le CSA n’ayant qu’à rendre un avis consultatif sur les PDG de l’audiovisuel public choisis par le chef de l’État, les auditions auxquelles procédaient le CSA pouvaient être publiques....
Ces règles de confidentialité [soit-disant, ndlr] sont évidemment stupéfiantes et démocratiquement choquantes. Car sous Nicolas Sarkozy, le CSA n’ayant qu’à rendre un avis consultatif sur les PDG de l’audiovisuel public choisis par le chef de l’État, les auditions auxquelles procédaient le CSA pouvaient être publiques....
En quelque sorte, l’avancée démocratique qu’a constitué le
rétablissement du CSA dans ses pouvoirs anciens de nomination s’est accompagnée
en 2012 tout aussitôt… d’un recul démocratique, celui du huis clos.....
Les conflits d'intérêts de David
Kessler
* Acte
III – Intrigues en coulisses autour de Delphine Ernotte (pages 5 et 6 /12)
C’est donc dans un
très étrange climat que commence, en ce début d’année 2015, la procédure de
sélection du futur patron (ou de la future patronne) de France Télévisions,
avec un CSA sur lequel son président a renforcé son autorité, et des règles de
confidentialité qui inquiètent légitimement les salariés de France Télévisions.
Mais ce que ne savent
pas les journalistes de France Télévisions au moment où ils écrivent leur point
de vue, c’est que l’opacité qu’ils dénoncent donne lieu à des intrigues encore
plus nombreuses qu’ils ne l’imaginent. Il y a certes l’histoire officielle. Au
fur et à mesure, certains candidats annoncent qu’ils sont entrés en lice ;
d’autres sont démasqués par la rumeur publique. On découvre ainsi tour à tour
l’identité de quelques-uns des 33 candidats : le président sortant de
France Télévisions Rémy Pflimlin ; le consultant Pascal Josèphe, passé par
les directions de France 2 et France 3 ; Didier Quillot, ancien patron de Lagardère
Active et d'Orange France ; Marie-Christine Saragosse, patronne de
l'audiovisuel extérieur de la France (France 24, RFI) ; le patron de l’AFP
Emmanuel Hoog ; Christophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris ;
Nathalie Collin, directrice générale adjointe de La Poste ; Robin Leproux,
ancien dirigeant de RTL et de M6…
Mais en vérité, dès
le début, c’est une autre candidature qui intrigue, celle de Delphine Ernotte,
directrice générale d’Orange pour la France. Sur le papier, elle ne semble
certes avoir aucune chance.
Comment une Delphine Ernotte, qui a fait toute sa
carrière au sein d’Orange, et qui ne connaît strictement rien aux métiers de
l’audiovisuel et de l’information pourrait-elle avoir la moindre chance, face à
des vieux routiers de cette profession ? Ou s’il s’agit de privilégier une
candidature féminine, comment pourrait-elle avoir la moindre chance face par
exemple à Marie-Christine Saragosse, qui connaît tout de l’audiovisuel
public ?
Mais la vérité, dont
à l’époque personne ne se doute, c’est que Delphine Ernotte a de très puissants
appuis. Ou plutôt, par une conjonction hétéroclite d’intérêts, elle a de très
influents amis qui aimeraient beaucoup la voir atterrir à la présidence de
France Télévisions.
Il y a d’abord Stéphane Richard qui aimerait bien la voir partir d’Orange. Comme le bruit en a couru, Delphine Ernotte se serait-elle montré peu solidaire quand le patron du groupe a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre de l’affaire Tapie ? Mediapart en a obtenu des confirmations très précises.
Il y a d’abord Stéphane Richard qui aimerait bien la voir partir d’Orange. Comme le bruit en a couru, Delphine Ernotte se serait-elle montré peu solidaire quand le patron du groupe a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre de l’affaire Tapie ? Mediapart en a obtenu des confirmations très précises.
Selon de très bonnes sources, Stéphane Richard a jugé que
Delphine Ernotte avait même intrigué pour essayer de prendre sa place. Le
patron d’Orange a donc considéré que l’exfiltration de l’intéressée vers France
Télévisions serait une bonne façon de la mettre dehors sans faire de vagues...
Au sein même du
groupe Orange, la candidate trouve de très influents parrains pour l’aider à
partir à l’assaut de la présidence de France Télévisions.
Elle trouve d’abord
Xavier Couture, l’ancien patron de Canal +, qui officie depuis plusieurs années
aux côtés de Stéphane Richard, et qui après s’être mis un moment au service de
la candidature de Didier Quillot, s'est rangé derrière celle de Delphine
Ernotte, dès qu’elle s’est déclarée.
Mais surtout, Delphine Ernotte reçoit un appui
majeur : l’ancien conseiller pour les médias et l’audiovisuel de François
Hollande, David Kessler, qui a rejoint le groupe Orange depuis le 1er
décembre 2014, se met presque aussitôt au service de la candidature de Delphine
Ernotte.
Comment l’ancien conseiller de l’Elysée ne comprend-t-il pas qu’en
entrant ainsi dans la mêlée, il va derechef jeter la suspicion sur la procédure
de nomination elle-même, puisqu’il a été l’un de ceux qui ont contribué à la
nomination d’Olivier Schrameck à la tête du CSA ? Même si ce dernier n’y
est pour rien, comment David Kessler ne perçoit-il pas qu’il va donner le
sentiment d’un petit arrangement entre amis, si d’aventure la candidate
derrière laquelle il s’est rangé, remporte la procédure de sélection ?
Comment ne se doute-il pas que l’on verra immanquablement la main de François
Hollande derrière toute cette affaire, même s’il s’en est tenu à l’écart ?
Avec David Kessler,
cette pratique du conflit d’intérêts n’est pas franchement nouvelle. Déjà, au
début du quinquennat, il s’était illustré en acceptant ce poste de conseiller à
l’Élysée pour les médias et la communication, alors que peu de temps
auparavant, il était le responsable du mini-pôle presse du banquier d’affaires
Mathieu Pigasse (Lire La gauche, les médias et les conflits d’interêts (1/2)
et La gauche, les médias et les conflits d’interêts (2/2) ).
Ce qui était évidemment très choquant. Qu’aurait dit la gauche si, sous le
quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce dernier avait pris pour conseiller à
l’Élysée une figure connue du Figaro ? Tout le monde y aurait vu, à
bon droit, une énième illustration du capitalisme de connivence à la Française.
Et voilà qu’à peine
après avoir quitté l’Élysée, David Kessler se met au service d’une candidate
qui brigue la présidence de France Télévisions, le plus grand groupe en Europe
de télévision publique.
À l’évidence,
ces questions ne font pourtant pas hésiter David Kessler, qui multiplie les
déjeuners et les rencontres, pour que sa candidate décroche le poste tant
convoité. Et visiblement, ce n’est pas que son choix personnel. Car
progressivement, l’équipe de Delphine Ernotte se renforce de figures connues.
Comme plusieurs médias s’en sont fait l’écho, le communicant Denis Pingaud
(ancien du service de presse de Laurent Fabius, du temps où ce dernier était à
Matignon, et ancien d’Euro-RSCG) arrive aussi en appui, lequel Denis Pingaud a
aussi conseillé Mathieu Gallet tout au long de la crise de Radio France)....
Affluence dans l'antichambre de
François Pinault
* Acte
IV – Sylvie Pierre-Brossolette en campagne (pages 7 /12)
Si, contre toute
attente, la candidature de Delphine Ernotte s’annonce sous des auspices
favorables en ce début d’année 2015, ce n’est pas seulement parce que ce clan
lui vient en appui. C’est aussi parce qu’un membre du CSA, en l’occurrence
Sylvie Pierre-Brossolette, va se ranger dans son camp, sans le montrer trop
publiquement.
Soumise à une
obligation d’impartialité, l’intéressée ne peut, certes, pas l’afficher
ouvertement. Mais la vérité, c’est que Sylvie Pierre-Brossolette fait très vite
son choix. Et ce choix a pour nom… Delphine Ernotte !
Et de cela, une
anecdote en témoigne. Menant une campagne effrénée, l’un des candidats, Didier
Quillot, rencontre comme tous ses rivaux les huit membres du CSA pour se
présenter. Mais il demande aussi à rencontrer plus d’une centaine de
personnalités de la vie publique parisienne, pensant que cela peut contribuer à
assoir la légitimité de sa démarche et enrichir le projet qu’il prépare. Dans
le lot, en passant par la communicante Anne Méaux, il demande à rencontrer le
milliardaire François Pinault, pensant sans doute qu’il serait utile qu’il
expose son ambition à un homme d’affaires influent, qui de surcroît est l’un des
visiteurs du soir du chef de l’État.
Or, peu de temps
après, surprise ! Le même Didier Quillot, selon un membre de son équipe,
découvre que Delphine Ernotte a eu vent de sa démarche – allez savoir
comment ! – et effectue la même. Mais cette fois, ce n’est pas Anne Méaux
qui intervient ; c’est Sylvie Pierre-Brossolette qui demande à François
Pinault, propriétaire de son ancien journal, Le Point, de recevoir la
directrice générale d’Orange pour la France.
Et la rencontre a bel
et bien lieu, le 14 ou le 15 avril. Interrogée par Mediapart, Sylvie
Pierre-Brossolette a d’abord nié son intervention en faveur de Delphine
Ernotte. Puis elle a marqué un blanc, quand nous lui avons précisé que nous
connaissions très précisément le film de ces rencontres avec François Pinault.
Alors, notre interlocutrice s’est reprise et a admis à demi-mot son rôle. Se résignant à nous confirmer qu’elle avait déjeuné avec François Pinault le 9 mars, et qu’à cette occasion la rencontre entre le milliardaire et Didier Quillot avait été évoquée, elle nous a expliqué qu’il avait été effectivement envisagé que l’homme d’affaires rencontre d’autres candidats. Mais dire qu’elle a joué un rôle dans l’organisation de la rencontre qui s’en est suivie avec Delphine Ernotte, « c’est un raccourci », nous a dit Sylvie Pierre-Brossolette, qui nous a répété plusieurs fois la même formule : « C’était juste des propos de table » ; « C’était juste des propos de déjeuner ».
Alors, notre interlocutrice s’est reprise et a admis à demi-mot son rôle. Se résignant à nous confirmer qu’elle avait déjeuné avec François Pinault le 9 mars, et qu’à cette occasion la rencontre entre le milliardaire et Didier Quillot avait été évoquée, elle nous a expliqué qu’il avait été effectivement envisagé que l’homme d’affaires rencontre d’autres candidats. Mais dire qu’elle a joué un rôle dans l’organisation de la rencontre qui s’en est suivie avec Delphine Ernotte, « c’est un raccourci », nous a dit Sylvie Pierre-Brossolette, qui nous a répété plusieurs fois la même formule : « C’était juste des propos de table » ; « C’était juste des propos de déjeuner ».
La communicante
habituelle de François Pinault, Anne Méaux, nous a, de son côté, confirmé
qu’elle n’avait joué aucun rôle dans l’organisation de la rencontre
Pinault-Ernotte.....
* Acte V – Le
plagiat du projet de Didier Quillot ( pages 7,8,9 et 10 /12)
Cette étonnante
mésaventure n’est pas la seule que connaît Didier Quillot pendant sa campagne.
Il va lui en advenir une autre encore plus stupéfiante mais il ne découvrira le
pot aux roses qu’au lendemain de la désignation de Delphine Ernotte au poste de
PDG de France Télévisions : celle-ci s’est faite élire par les membres du
CSA en défendant un projet – aussi invraisemblable que cela soit – qui a été en
partie… plagié sur le sien !
Comment une telle
chose a-t-elle pu être possible ? C’est Xavier Couture qui nous a mis
involontairement sur la piste. Comme nous l’interrogions sur les similitudes
nombreuses, pointées par plusieurs médias, entre le projet de Delphine Ernotte
et celui de Didier Quillot, notre interlocuteur nous a d’abord fait observer
qu’il n’y avait à cela rien que de très normal. Comme il en va de la télévision
publique et que les ambitions de l’État tout comme celle du CSA sont affichées,
il est logique, nous a-t-il d’abord fait valoir, qu’il y ait des points communs
d’un projet à l’autre. Mais dans la foulée, Xavier Couture a poursuivi, en nous
faisant ces commentaires complémentaires qui nous ont intrigué : « Je
peux assurer que Delphine Ernotte n’a pas été destinataire du moindre document
provenant de Didier Quillot. Si quelqu’un met en cause mon honnêteté, il aura
affaire à moi. »
Que pouvaient bien
vouloir dire ces mots énigmatiques ? En poursuivant notre enquête, nous
avons fini par trouver la réponse. En fait, comme on l’a vu, Xavier Couture
est, au début, dans le staff qui accompagne la candidature de Didier Quillot.
Mais quand Delphine Ernotte déclare la sienne, il change de camp et la rejoint.
Et ce transfert est à l’origine d’un quiproquo. Quand il adresse à tous ceux
qui l’ont aidé le projet définitif qu’ils ont mis au point ensemble,
Didier Quillot oublie que dans le mail groupé figure aussi l’adresse mail de
Xavier Couture.
Selon un membre de
l’équipe de Didier Guillot qui a accepté de nous transmettre les va-et-vient de
mails, son champion essaie sur le champ de réparer la gaffe. Aussitôt, le 16
mars à 9h22, Didier Quillot adresse donc un second mail à Xavier Couture :
« Xavier, je viens te t'envoyer par erreur (ou est-ce un acte manqué)
mon projet définitif. Je te demande instamment de le détruire de ta boite
mail. Je t'embrasse. Didier. » La réponse arrive presque une heure
plus tard, à 10h19 : « J’ai ce mail mais pas l’autre, je te tiens
au courant, le cloud Apple se fait désirer. Xavier Couture. » En
somme, le supporter de Delphine Ernotte assure sur un ton moqueur qu’il n’a pas
reçu le premier mail ni la précieuse pièce jointe qu’il contenait. À moins
qu’il ne veuille faire comprendre sur un ton badin que le fameux document est
déjà oublié.
Médiapart publiera [pour étayer son enquête, ndlr] ces échanges de mails, tels qu'un membre de l'équipe de Didier Quillot a
accepté confidentiellement de les transmettre....
Le 13 mai dernier, le blog CGC Média publiait un post intitulé "Le SNPCA-CGC étudie les voies judiciaires pour contester la procédure opaque imposée par Olivier Schrameck au CSA"...article intervenu juste après la publication du "Canard enchaîné" de ce mercredi 13 mai 2015.
Nul doute à présent que cet article de Médiapart en tête comme tous ceux qui sont sortis depuis ces 3 dernières semaines concernant cette affaire qu'une large majorité d'observateurs n'hésite plus à qualifier de "scandale d'État" fournira les bases d'une ou plusieurs plaintes en Justice comme de d'un ou plusieurs recours d'ailleurs et /ou toute commission d'enquête parlementaire qu'y s'y rapporteront.
Nul doute à présent que cet article de Médiapart en tête comme tous ceux qui sont sortis depuis ces 3 dernières semaines concernant cette affaire qu'une large majorité d'observateurs n'hésite plus à qualifier de "scandale d'État" fournira les bases d'une ou plusieurs plaintes en Justice comme de d'un ou plusieurs recours d'ailleurs et /ou toute commission d'enquête parlementaire qu'y s'y rapporteront.
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