Dans un tract intitulé "FICHAGE, FLICAGE,
SEXISME ET ALLUSIONS RACISTES : VISITEZ VULGARIA LE NOUVEAU PARC A THÈMES DE FRANCE 3 AUVERGNE" (en bas de post) la CFDT qui n'est pas prête à "lâcher l'affaire" du fichage des salariés tout comme la CGC, le SNJ et SUD, en remet une couche.
Les fiches dont Ernotte avait publiquement nié l'existence avant de déclarer vouloir les détruire puis en être interdite par une décision de Justice alors même qu'elle défendait, couvrait voire promouvait celles et ceux qui en sont à l'origine, refont donc parler d'elles.
Comme le dit le tract, diverses procédures sont en cours...le blog CGC Média vous propose donc d'en découvrir le contenu qui parle de lui-même.
"On sait depuis l'été dernier que
"l'affaire" des fiches à France Télévisions, est partie de France 3
Auvergne. On découvre peu à peu qu'il ne s'agit pas d'un hasard mais que le
symptôme apparait dans une station gravement malade d'une partie de son
encadrement et de sa Direction.
À l'origine, il s'agit de fiches
dites "Revue de Personnel". Elles atterrissent dans les mains des
salariés fichés.
Ils y découvrent des commentaires et annotations totalement
opposés à ceux consignés sur les entretiens individuels annuels. Une méthode
qui suit à la lettre ce qu'en attend la DRH parisienne à savoir: prouver que
dans les EIA: ON NE SE DIRAIT PAS TOUT ! Ou même rien, et qu'en fait, un cadre
ne peut vraiment dire en face à un subordonné ce qu'il pense de lui... que dans
son dos !
Plusieurs salariés ont déjà donné
pouvoir à notre avocat pour poursuivre France Télévisions aux Prud'hommes dans
le cadre de notre action commune CFDT, SNJ, CGC, SUD.
Ceci dit, quand on rentre dans le
détail, on comprend l'impérieuse nécessité pour l'encadrement, la DRH régionale
et nationale de mettre en œuvre cette "revue de personnel".
Voici un
entretien annuel de journaliste où on ne relève aucun point vraiment négatif.
Il est d'ailleurs félicité pour sa "force de proposition" de sujets
et sa "présence à l'antenne". Son Rédacteur en Chef envisage de le
tester sur des remplacements d'encadrement.
Mais, comme un mauvais poisson
d'avril, voilà la fiche qu'on accroche dans son dos: aucun point positif!
D'après ce document, notre collègue "assure ses missions de manière
aléatoire", "sans préoccupation des moyens alloués", est rétif
"au fonctionnement transverse", "ne manifeste pas d'intérêt pour
la dynamique d'équipe".
On comprend donc pourquoi, comme
certains autres de ces confrères de cette même rédaction, notre collègue va
intenter un recours en justice contre sa hiérarchie et son entreprise, par le
biais de notre action. Et on comprend qu'il ne comprenne pas que certains
syndicats soient finalement si magnanimes avec la hiérarchie et refusent
d'aller embêter la Direction, au moins, devant les prud'hommes.
Mais à Chamalières (siège de la
station), ces fiches ne sont en fait que les effluves qui s'échappent par
inadvertance d'un tonneau nauséabond. Les mains gantées de latex et une pince à
linge sur les narines, quand on y plonge, qu'est-ce qu'on y trouve ?
Des
"On n’est pas chez les sauvages ici !" à un journaliste originaire
d'outremer...
"j'ai un dossier sur toi" à un autre aux ascendances
maghrébines.
Des propos à connotation raciste, des menaces à peine voilées, des
dossiers instruits dans l'ombre et uniquement à charge à l'encontre de
certains.
Des petites enquêtes en douce, dans le seul but de prendre untel en
défaut. Et, dans la plus pure tradition "chamalièreresque", tout cela
doit, bien sûr, rester "un problème local", comme dit le Shérif dans Mississippi
Burning.
Des problèmes qui donneront lieu, bien sûr, à des procédures
spécifiques, qui coûteront, naturellement, des condamnations et de l'argent à
France Télévisions et lui offriront, évidement, une nouvelle fois, une
excellente publicité !
Dans ce "Camping des Flots
Bleus", les femmes ont bien sûr leur emplacement réservé à l'année. Propos
sexistes ou tendancieux, en direct ou en conférence. Comme le fameux "les
femmes sont moins à l'aise à l'antenne" à propos de sous représentation
des femmes dans une campagne politique. Là ils ne sont pas niés par la
Direction, mais selon elle ils sont, soit mal compris, soit "sortis de
leur contexte"... Des traits d'esprit, mais le plus souvent du ou des
mêmes auteurs.
Sur ce, la rédaction se disant
que décidément "on peut rire de tout mais pas avec n'importe
qui", vote une motion de défiance
pour demander à être délestée des éléments déviants de la hiérarchie. Il est
bon de préciser que cela, bien sûr, ne concerne pas tous les cadres, seulement
une petite minorité, mais couverts par la haute hiérarchie régionale et du pôle,
puisqu'elle reste muette sur ces problèmes.
Coupablement muette. Informée de ces problèmes, elle n'a pas bougé d'un
poil, pas une enquête, pas un rapport, pas un mail, même pas un coup de fil.
Hiérarchie confortée, potentielles victimes ignorées, salariés effarés. La
direction pense sans doute que le consensus feutré qui sévit dans ce pôle Sud
Est permettra d'étouffer les problèmes et d'épuiser les réfractaires. C'est
généralement un mauvais calcul.... Il reste encore quelques histoires
croustillantes à raconter. La CFDT soutiendra, y compris juridiquement, celles
et ceux qui veulent lutter pour un minimum de dignité.
Fichage, flicage, racisme à fleur
de peau, propos déplacés sous une chape de silence. Et pourtant, juste sous la
surface, le sismographe frémit. Contre toutes les prévisions, France 3 Auvergne
pourrait bien se réveiller..
Paris,
le 9 novembre 2015"
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