Schrameck en embuscade contre le gouvernement
Macron…il est allé le dire publiquement sur l’antenne de France Bleu Toulouse.
« Nous sommes aux aguets (*), nous sommes très attentifs parce que nous considérons que
le rôle du service public est central… » répond
Olivier Schrameck à la question de Stéphanie Mora « Quand on entend que le Gouvernement demande nouvelles économies
au sein du service public de l'audiovisuel, est-ce que ça vous inquiète? »
(*) Loc.
adv. Aux aguets; être aux
aguets...(être, se mettre, rester, se tenir etc...) : être en embuscade; à l'affût, dans la posture du
guetteur qui se dissimule pour surprendre ou éviter d'être surpris. (Larousse)
Alors que la
ministre de la Culture Françoise Nyssen qui répondait hier dans « Les Échos » à Nicolas Madelaie et Fabienne Schmitt, déclarant entre autres « Le
gouvernement ne reviendra pas sur les économies demandées à l’audiovisuel
public », l’aveu de Schrameck qui avec l’emploie du « nous » s’exprime
au nom de l’intégralité des membres du CSA, a de quoi surprendre !
Incroyable…Voilà
donc Schrameck en embuscade pour guetter le Gouvernement dans ses faux pas et tenter de le démonter dans ses choix.
Pourtant le Premier
ministre, le ministre
de l'Économie et des Finances, le ministre des comptes publics ont dit et redit, ce
que la ministre de la Culture a rappelé au titre de Presse qui l’interrogeait « Les 36 millions d'économies ne sont
pas négociables ? »(¤): « Le gouvernement n'entend pas revenir sur ce montant. »…Schrameck aux aguets ou pas !
(¤) Extrait :
« Les patrons d'audiovisuel public s'inquiètent de la baisse
drastique de leur budget...
Les contrats d'objectifs et de
moyens (COM) des groupes audiovisuels publics prévoyaient des augmentations de
budget qui n'étaient pas réalistes, compte
tenu de la situation budgétaire dégradée que ce gouvernement a trouvée en
arrivant. Ces ressources seront en baisse l'année prochaine, mais en hausse
par rapport à 2015 et 2016. L'économie
décidée pour 2018 représente une baisse de 36 millions d'euros par rapport
à 2017, pour un budget de 4,5 milliards d'euros pour l'ensemble des
groupes audiovisuels publics. C'est moins de 1 % d'effort.
Donc les 36 millions d'économies ne sont pas négociables ?
Le gouvernement n'entend pas revenir sur ce montant. »
Dès lors la posture d’Olivier
Schrameck qui se dit « aux aguets » donc se dissimule
comme le guetteur pour surprendre en évitant d'être surpris, devient évidemment
contraire aux fondements même de la République et des instances qui sont
censées la représenter !
Scrhrameck ne s’est,
du reste, pas arrêté là dans sa posture que beaucoup qualifient aujourd’hui de « défiance »,
en se réjouissant de la possible fusion Radio France/France Télévisions qu’il appelle visiblement de ses vœux (audiblement serait plus juste) « l’avènement de ce système de plurimédiatique » qui
devrait « être prochainement à l'ordre du jour de la réflexion de
l'Assemblée nationale… (§) ». Les bras vous en tombent !
(§) Nouvel extrait :
« Vous
parliez d'efforts publics...l'avenir des média locaux est-ce que ça peut passer
par la fusion entre eux? De manière plus globale, celle du Service public de
France Télés avec Radio France? » (lance la journaliste)
A quoi Schrameck
répond « Je crois profondément que l'évolution des télévisions va vers ce
qu'on appelle le plurimédia. Il y a un équilibre entre les différentes
composantes de l'audiovisuel, des chaînes, la diffusion sur le net, de la
presse écrite nécessaire pour trouver un bon équilibre économique et
culturel, eh bien, il faut pouvoir jouer de l'ensemble de la gamme des
moyens d'information. Je me réjouis que ce
système puisse être prochainement à l'ordre du jour de la réflexion de
l'Assemblée nationale! »
Emmanuel
Macron, Édouard Philippe, Bruno Lemaire, Gerald Darmanin, Françoise Nyssen et
tant d’autres -
s’ils ont entendu l’intervention de Scharmeck - n’ont pas dû en revenir !
Les salariés
de Radio France et de France Télévisions n’ont pas dû, non plus, en croire leurs
oreilles.
On avait quasiment l’impression
que Schrameck était en service commandé pour Delphine Ernotte et Mathieu Gallet – l’un et l’autre renvoyés
prochainement en Correctionnelle – qu’il a tous deux concouru à mettre en
place justement dans les deux entreprises qu'il se réjouit de voir
fusionner au nom du plurimédia !
Peu probable que le Président
de la République – pas celui qui l’a nommé
en janvier 2013 François Hollande mais
son successeur – laisse s’exprimer au nom de l’État, du Gouvernement et de la
Représentation nationale, celui qui aurait
au moins dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche, avant de déverser de
tels propos.
Il devrait
d’ailleurs en tirer toutes les conséquences avant de devoir se réjouir, là
aussi, toujours au nom du plurimédia
du remplacement du CSA par une plus large instance de contrôle couvrant donc un périmètre élargi...tellement plus plurimédiatique !
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