Le dernier tweet de Delphine Ernotte
qui a perdu la guerre qu’elle avait déclarée à Emmanuel Macron !
C'est un tweet quasi prémonitoire qu' a posté hier l'ex Orange au moment même où la formidable tribune signée Philippe
Kieffer dans le « Huffingtonpost » intitulée « Le coup de gueule d’Emmanuel Macron sur l’audiovisuel public pourrait lui faire le plus grand bien », donnait le La et faisait claquer la clap de Fin.
Le
journaliste et producteur
audiovisuel spécialiste des médias, y explique notamment comment et pourquoi, Ernotte l’ex Orange a sciée elle-même
la branche sur laquelle l’avait hasardeusement parachutée Schrameck à l’été 2015.
Extrait
« Le ciel de l'Élysée vient donc
de tomber sur sa tête, mais Delphine
Ernotte ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
En
s'agrippant à l'idée de voir augmenter la redevance, en agitant l'épouvantail
de coupes claires à faire dans le budget de l'information, et en misant – au
fond — sur la coutumière inertie du pouvoir, elle s'est elle-même placée dans
la seringue de son éviction.
Elle n'a ni vu ni deviné où la
précipitaient ceux qui lui conseillaient en quelque sorte de "jouer la
montre", misant sur le fait qu'il faudrait bien deux ans, sinon davantage,
pour que l'État accouche d'une réforme qui ne verrait le jour, somme toute,
qu'à la fin naturelle de son mandat à la tête de France Télévisions.
Ce calendrier vient de voler en éclat. La présidence de Delphine Ernotte ne tient
plus qu'à un fil. Tout comme s'effondre la prééminence du CSA (Conseil
supérieur de l'audiovisuel) [qui l’avait catapulté à France
Télés dans les conditions dont tout le monde se souvient et qui font, aujourd’hui,
l’objet d’une instruction judiciaire en cours, ndlr]
En
déplorant, parmi d'autres griefs, le caractère "caduc" du CSA (c'est
bien le plus charitable et modéré qu'on puisse en dire), Emmanuel Macron vient
de tirer un trait sur un organisme qu'il désigne, implicitement,
dans la mesure où il s'agit de l'instance qui nomme les président et
"régule" depuis trente ans l'audiovisuel, comme largement
coresponsable de la "médiocrité" générale et de la "honte"
qu'il déplore. Pour qui se souvient de
l'opacité comme des discutables circonstances qui entourèrent le choix de
Delphine Ernotte, la seule annonce de la disqualification du CSA constitue un
notable progrès dans le paysage.
Avec ou sans démenti, avec ou sans
débat sur l'exactitude des termes employés, le combatif réquisitoire et la foudroyante sortie d'Emmanuel Macron est
une bombe qui donne le coup d'envoi d'une nouvelle ère.
Déjouant tous les pronostics, prenant
de court tous les interlocuteurs, dynamitant la forteresse France-Télévisions,
coupant préventivement l'herbe sous les pieds de quiconque cherchera à le faire
renoncer, le président de la République prend cependant un double risque. Celui
de voir se dresser contre lui des forces conservatrices farouchement opposées à
tout changement. Mais aussi celui, qui serait fatal à l'avenir même d'un service
public, de décevoir en ne sachant ni concevoir ni installer l'ambitieux, mais
pour l'instant invisible, projet de "révolution" qu'il appelle de ses
vœux….
En
exécutant d'aussi preste manière l'équipe dirigeante de France-Télévisions,
Emmanuel Macron place sa présidente (Delphine Ernotte) dans une position
littéralement intenable. Une situation qui, toutes proportions
gardées, n'est pas très éloignée de celle du général Pierre de Villiers, contraint à démissionner après avoir
publiquement contesté les choix budgétaires de l'Élysée pour la Défense..."
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