La
lettre au vitriol du « gwadloupéyen » Reinette à l’ex Orange comme à
ses collègues et confrères.
Il y a quelques semaines, Michel Reinette transféré en avril 2017 comme
rédacteur en chef de la métropole vers Guadeloupe 1ère où il
espérait probablement couler quelques jours heureux avant la retraite, a vite
déchanté.
Dans un courrier adressé à ses confrères et
collègues, il dénonce l’hypocrisie de certains, la parano ou
l’immobilisme d’autres qui l’auraient « décidé
de fuir ce media télé où il ne faut surtout pas déranger
l’ordre établi » !
Le
blog CGC Média vous propose de découvrir cette lettre au vitriol de Reinette à l’ex
Orange de facto comme à ses collègues et confrères :
"La
Lettre de Michel Reinette à ses ex-confrères de Guadeloupe 1ère la
Télé !
Morne
Bernard à Baie-Mahault le mercredi 31 janvier 2018,
Chers
collègues et confrères,
En
exergue de ce mot de départ, je voudrais d’abord vous dire ma conviction du
devoir accompli à vos côtés.
Vous
me donnerez peut-être acte que bien qu’elle se conjugue nécessairement à
l’imparfait, cette conviction sanctifie, pour le moins, l’énergie proactive,
l’ouverture et la disponibilité, et plus encore la volonté du toujours mieux,
jamais marchandée, que j’ai partagée avec les journalistes, les techniciens et
l’ensemble de la machine Guadeloupe 1ère .
Sitôt
embarqué avec vous fin avril dernier, entre émissions et débats calendaire,
élections législatives et présidentielle, rages de cyclones en septembre la
francophonie, incendie du CHU, histoires d’eau et tutti quanti, j’ai eu à cœur
d’impulser un JT ancré dans la réalité du pays-Guadeloupe et réconcilié avec
son environnement caribéen.
Le
rythme imposé par cette actualité trépidante et les contraintes subséquentes,
ont pu indisposer certains d’entre vous et bousculer de manière inusitée
l’ordonnancement, sur mesure, de leur zone de confort.
Je
croyais naïvement bien faire en servant sans complaisance le devoir d’informer,
comme le ferait tout professionnel, sous toutes les latitudes.
Je
m’avise de mon erreur d’appréciation, sans pour autant m’en mortifier et sans
renier rien des méthodes que j’ai appliquées ici et pour lesquelles je croyais
avoir été appelé, parce qu’elles avaient été éprouvées et validées ailleurs
dans les espaces les plus électifs et les plus sélectifs.
Je
suis donc effaré qu’on puisse un seul instant, pour de ténébreuses et
inavouables raisons, m’imputer des velléités d’ambition de gouvernance que je
pourrais avoir aujourd’hui, alors même que certains d’entre vous savent
parfaitement que je déclinais tantôt, des propositions récurrentes, autrement
plus édifiantes au national.
Je
suis revenu ici par choix optionnel et racinaire sur des fonctions longuement
débattues avec la Direction régionale et les instances nationales.
Le
cahier des charges était clair et je me suis attaché à le respecter tout en
confessant, à l’heure de vérité, que je m’accommodais mal du confortable
conformisme qui parasitait nos audaces tant techniques qu’éditoriales.
Quoi
qu’il en soit, comment imaginer qu’à 6 mois de la retraite, je m’aventure à
grenouiller pour tenter d’évincer une Direction, incontestable de rigueur et de
talent, exemplaire dans sa gestion et parfaitement intégrée dans une fonction
conquise de haute lutte et par ses seuls mérites signalés ?
Ce
serait folie et inconséquence, alors même que mes intimes d’ici, savent combien
mes impératifs familiaux et mes devoirs paternels exigent de lucidité et de
clairvoyance et n’autorisent ni errements ni manquements rédhibitoires.
Alors
cherchez l’erreur, et suivez le guide !
« Chercheur
de vérité, ne prends pas cet (écrit) pour le signe d’un imaginatif. Seul le
souci d’amour a conduit ma main droite ». Ainsi parlaient les soufis
persans de « La conférence des oiseaux » qui m’inspirent et
gouvernent mon propos.
Je pars sur la pointe des pieds pour
ne point troubler votre quiétude ni déranger davantage vos coutumes.
Sans
inféodation ni coteries et n’ayant ni dieu ni maître, je quitte des frontières
où j’ai tout donné sans compter, comptant en revanche sur votre adhésion à une
aventure professionnelle que j’avais rêvée jubilatoire. Comme un challenge à
relever ensemble.
« Travailler c’est trop dur » disait Henri Salvador ou Julien Clerc, je ne sais plus…
Que
la théorie du complot se donne donc licence et à loisir -quel beau mot !-
mais vous savez comme moi, qu’il n’y a pas de secret que le temps ne
révèle !
Toi
ma chère amie avec qui, au fil de nos « carrières », j’ai fomenté
tant de connivences et de complicités, jusqu’à mon retour au pays natal, tu me
diras un jour à qui profite le crime qui justifie de tels dénis, retournements
et reniements.
Toi
mon vieux camarade des jours difficiles, tu vois la lumière alors que la flamme
de ton « chaltouné » s’est éteinte avec le vent du nord.
A
vous tous mes chers collègues, mes amis comme mes « frères
contraires » (Paul Eluard) et autres bifrons parfois myrmidons, sachez qu’à
l’heure de vous quitter et au soir de ma longue « carrière », je
continue encore à m’inquiéter quand je me regarde, mais rassurez-vous, je me
rassure en me comparant.
Au
surplus et comme le disait superbement une poétesse sud-américaine anonyme,
« je vole au-dessus des querelles, car j’ai longtemps fréquenté les
oiseaux », …même de mauvais augure.
La
saison de vœux touche à sa fin, mais le carnaval bat son plein. Alors, bon
carnaval à tous, avec ou sans masques ; et que votre station soit toujours
La Première…en Guadeloupe !
Soyez
tous heureux.
Good
bye and Good Luck !
Michel
Reinette"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire