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mercredi 3 novembre 2010

La CGC Médias va dans les heures qui viennent réagir après l'article de Médiapart qui révèle la scandaleuse cabale montée contre le syndicat

Nous avons découvert avec consternation, ce 3 novembre au matin, l'article de Médiapart intitulé: "A Canal+, l’anti-syndicalisme, c’est en clair".

Notre organisation syndicale entend réagir le plus fermement qui soit après cet aricle. La CGC Médias l'a d'ores et déjà transmis comme une séries de documents y étant liés, à son avocat Maître Pierre-Olivier Lambert.
De plus, tant au niveau fédéral qu'au niveau confédéral, la CGC va demander à être reçu le plus rapidemment qui soit par le PDG de Vivendi qui détient 80 % de Canal+ France (via Groupe Canal+, filiale à 100 %).

Voici donc un long extrait de l'article publié sur Médiapart qui nous a fait bondir.

http://www.mediapart.fr/journal/france/021110/canal-l-anti-syndicalisme-c-est-en-clair

"A Canal+, l’anti-syndicalisme, c’est en clair

Mise à pied et licenciement du syndicaliste Sylvain Thibon

Les polémiques sur le secret entourant les négociations entre Orange et Canal+ n'ont donc pas fait les affaires de cette dernière société. Alors que Bertrand Méheut pouvait raisonnablement penser que l'affaire était en passe d'être bouclée à son avantage, et de surcroît dans des conditions financièrement très avantageuses pour lui, tout s'est soudainement compliqué. Ce qui était conçu comme une bonne affaire entre amis est devenue une polémique publique; et très sagement, le patron de France Telecom, Stéphane Richard a compris que le jeu de la négociation devait être plus ouvert. Nous indiquions même que plusieurs syndicats dans les groupes en négociation étudiaient la possibilité d'engager une procédure judiciaire pour délit d'entrave.

Bertrand Méheut a-t-il donc craint que l'affaire ne lui échappe et en a-t-il éprouvé du ressentiment? Ou a-t-il voulu intimider les représentants du personnels de sa maison? En tout cas, c'est dans ce contexte qu'est intervenue la procédure qui vise Sylvain Thibon. Délégué syndical central de la CFE-CGC, élu au comit d'entreprise et délégué du personnel, il a été convoqué a un entretien préalable à son licenciement, le 4 novembre, par la direction des ressources humaines de Canal+.

Procédure exceptionnelle et donc d'autant plus choquante, la direction du groupe a par ailleurs décidé la mise à pied immédiate du dirigeant syndical, qui travaille à Canal+ depuis sa fondation. L'affaire est désormais de notoriété publique au sein de Canal+ car Sylvain Thibon, compte tenu de son mandat syndical, est au terme du droit social un salarié protégé. Un comité d'entreprise extraordinaire a donc été convoqué pour le lendemain, vendredi 5 novembre, avec un seul point à son ordre du jour : le licenciement du responsable syndical.

L'aspect le plus stupéfiant de cette affaire, c'est que nous ne connaissions pas Sylvain Thibon quand nous avions écrit cette enquête. Par un journaliste de Canal+, nous avions juste obtenu une copie d'une newsletter que la CGC avait adressée à ses adhérents au sein de l'entreprise, et nous l'avions donné à télécharger dans l'article. Mais en vérité, cette newsletter n'apportait aucune information véritablement importante. Et, dans le cours de notre article, nous n'en avons fait qu'une très brève mention. De surcroît, selon nos informations, Sylvain Thibon n'est pas l'auteur du document incriminé.

Avant que Mediapart n'en fasse mention, la direction de Canal+ n'a d'ailleurs elle-même aucunement prêté attention à ce courrier de la CGC. Alors qu'elle en connaissait l'existence, elle n'a pas jugé utile d'en faire grief à Sylvain Thibon. En revanche, les ennuis du syndicaliste ont commencé quand Mediapart a révélé que les négociations entre Orange et Canal+ s'avéraient plus complexes que prévu. Sylvain Thibon apparaît donc comme le bouc émissaire d'une affaire à laquelle il est totalement étranger. C'est de toute évidence l'article de Mediapart qui fait perdre son calme à Bertrand Méheut, et c'est un syndicaliste étranger à l'affaire qui en a fait les frais.

C'est une décision tout à la fois grave et choquante : le PDG de Canal+, Bertrand Méheut a pris la responsabilité de faire convoquer jeudi 4 novembre, un syndicaliste connu de son entreprise, Sylvain Thibon, délégué syndical central de la CFE-CGC, à un entretien préalable à son licenciement. Il est reproché au responsable syndical d'avoir divulgué des informations confidentielles, qui seraient venues nourrir une enquête de Mediapart sur les négociations secrètes entourant la vente par France Telecom de sa filiale Orange Cinéma Séries. Le grief est pourtant fallacieux. Car en réalité si nous ne connaissions pas ce syndicaliste avant que cette très injuste sanction ne lui soit infligée, nous devons admettre que nous avons malgré tout bénéficié d'une « fuite » au sein de Canal+.

Et compte tenu de ces circonstances invraisemblables, nous nous sentons dans l'obligation de contrevenir à titre exceptionnel à nos règles déontologiques et de dire, pour rétablir la vérité, quelle a été cette source, qui nous a parlé : c'est le... PDG de Canal+ en personne !

En quelque sorte, le dirigeant syndical se voit infliger une très grave sanction, alors qu'il n'a pris aucune part aux informations mises en ligne par Mediapart. Et celui qui a pris cette décision est Bertrand Méheut, qui sous le registre du « off », nous a parlé, et s'est donc, lui, exonéré des règles de confidentialité auxquelles sont astreints les membres du comité d'entreprise. Ubuesque et révoltant, donc ! Celui qui n'a rien dit est lourdement puni par celui... qui a parlé ! .....

La suiteL'article à l'origine de cette affaire est celui que Mediapart a mis en ligne le 20 octobre dernier sous le titre Orange : le cadeau de Stéphane Richard à Vivendi.... Lisez la suite sur Médiapart.fr

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