SAISINE
PARLEMENTAIRE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL CONCERNANT LA LOI RELATIVE À LA
PROTECTION DU SECRET DES AFFAIRES.
38 organisations (associations et syndicats) ainsi que
10 sociétés de journalistes [Ci-après dénommées « La coalition »]
déposent une contribution au Conseil constitutionnel (sous forme d’une « porte étroite » *) afin de s’associer aux recours déposés par les parlementaires
contre la loi sur le secret des affaires.
* On dénomme « porte étroite »
le texte de la contribution déposée
au Conseil constitutionnel par des acteurs de la société civile lors du
contrôle « a priori » de la loi, à l’initiative des acteurs
politiques et notamment des parlementaires de l’opposition [Aucune règle n’encadre cette pratique
qui s’est pourtant développée depuis de nombreuses années.
Il est très fréquent que des entreprises, des organismes professionnels,
des associations ou des syndicats prennent l’initiative d’exposer au
Conseil leur point de vue sur tel ou tel aspect de la constitutionnalité de la
loi, pour la critiquer ou, au contraire, la défendre]
Cette loi, en faisant du secret la règle et des
libertés des exceptions inverse nos principes républicains, fragilise un
certain nombre de principes constitutionnels et notamment la liberté de la presse et d’expression ainsi que le droit à la
participation et à la mobilité des travailleurs.
Pour concilier protection des savoirs et savoir-faire
avec nos libertés, la coalition
propose depuis plusieurs mois une disposition simple : restreindre le secret des affaires aux
seuls acteurs économiques concurrentiels, afin d’exclure clairement les risques
de poursuites les journalistes, lanceurs d’alertes, syndicalistes ou
associations.
Cette proposition n’a malheureusement pas été
entendue.
Avec une définition large et floue du secret
d’affaires, la loi ouvre la porte à des
abus sous forme de procédures baillons des entreprises, qui pourront
empêcher la divulgation d’informations d’intérêt général.
La coalition compte sur le Conseil constitutionnel
pour faire respecter les équilibres fondamentaux et garantir le respect
des libertés, pilier de notre démocratie.
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