Les premières
procédures judiciaires à venir concernant la liquidation du Salto d’Ernotte.
En marge d’une très probable saisine de la Cour des comptes
après les incroyables propos de Christian Vion mais également de l’Inspection
Générale des Finances, qui en vertu du décret 2006-1213 du 4/10/200 « exerce
une mission générale de contrôle, d’audit et d’évaluation pour
le compte des ministres chargés de l’économie et du budget », les toutes
premières actions à venir concernant la liquidation de Salto et ses 256
millions de pertes estimées après 2,5 ans d’existence seulement, le
seront probablement pour « dissimulation financière et non
publication de comptes ».
À ce titre, le financier de France Télévisions l’un des premiers
concernés mais également l’ex-dircab ernottien Stéphane Sitbon Gomez
qui présente l’actionnariat public au sein de la structure (*), vont devoir s’expliquer en
plus de l’ex-Orange qui est à l’origine de la plateforme qui aura coûté des dizaines
de millions aux Français comme l’écrivait Libé il y a quelques
jours. (¤)
(*)
Ils vont pouvoir par exemple, évoquer la création de ce mystérieux
compte courant et qui l’a alimenté !
En l’occurrence, lorsque Christian Vion affirme lundi dernier devant
quelques 200 cadres que "S’agissant des 256 millions de pertes évoqués
dans la presse pour Salto dont le lancement de Salto a été permis grâce aux
avances de trésorerie pour France Télévisions [1/3 de ladite somme, ndlr], elles ne
représentent que 70M€ et n'auront pas d'impact sur les comptes" avant d'ajouter "Les pertes ne sont
donc pas si importantes et il convient de les nuancer par des
récupérations et lorsque la liquidation sera terminée, elle
permettra de ramener ces pertes à 50 millions seulement" puis de conclure "Ces 50M€ seront sans effets sur le
budget grâce aux 100 millions de recettes hors pub
engrangés avec la Diversification via les contrats signés par
les filiales", en
dépit des doutes qu’il soulève ainsi, il aura judiciairement des comptes à
rendre sur le rôle qu’il a joué dans tout ceci.
Prétendre
que pour passer de 70M€ (son chiffre) à 50M€ (encore son chiffre) pour la part de France Télés avec
des récupérations (de quoi s’agirait-il, sachant qu’au
final si le trio d’actionnaires récupère 5 millions sur du matériel, ce serait
déjà un miracle !) est déjà en soi extrêmement grave mais raconter que
"grâce aux 100 millions de
recettes hors pub, ces 50M€ seront sans effets sur le budget de
FTV » l’est
tout autant.
Que
France Télés couvre ces pertes quel qu’en soit le montant, cela reste des
pertes…raconter le contraire est simplement tout aussi inadmissible qu’illégal
que contraire aux dispositions légales.
Enfin, aller chanter que la non-fusion entre TF1 et M6 aurait joué
un rôle significatif sur cette liquidation alors qu’en 2018 et 2019, une
telle hypothèse n’a aucune existence, pas plus qu’en 2020 au lancement de Salto
où chacun des trois FTV, TF1 et M6 s’engagent individuellement.
De nombreuses autres questions vont se poser comme celles que met
en avant le site « Business cool » dans son papier « Salto
ferme ses portes…mais continue à faire payer ses abonnés »
Extrait :
« C’est officiel, la plateforme de streaming français,
imaginée comme un concurrent à Netflix ou Amazon Prime Video, va fermer ses
portes. Alors que la nouvelle est tombée le 13 février, le site continue à
faire payer ses abonnés pour un service qui n’existera plus dans quelques
semaines.
Il y a quelques semaines, nous vous parlions de l’échec Salto, un
échec très prévisible pour plusieurs raisons. La première est la faiblesse
du catalogue, couplée à un prix qui peut être rédhibitoire face à ce que proposent d’autres plateformes pour un prix similaire,
voire légèrement supérieur, à l’image de Prime Video ou Disney+.
Mais
ce qui a tué Salto, ce n’est pas le tarif des abonnements, ni même les séries proposées
sur la plateforme. Non, ceux qui ont tué Salto, ce sont ceux qui l’ont
créé : TF1 et M6. En investissant peu dans les contenus, en créant des
services concurrents et moins onéreux, ils ont capté une partie de l’audience
potentielle de Salto ou du moins limité son développement.
C’est avec un message publié sur le site
que Salto a prévenu ses utilisateurs que le service de streaming fermerait ses
portes le 27 mars 2023. Il n’est d’ailleurs désormais plus
possible de souscrire à un abonnement. Pour autant, ceux qui ont déjà un compte
payant peuvent toujours profiter du catalogue de la plateforme.
Néanmoins,
alors que les 42 salariés de Salto viennent d’être reclassés dans d’autres
postes au sein de France Télévisions, il semblerait que le site n’abandonne
pas l’idée de faire payer ses abonnés jusqu’au bout, une pratique étonnante
quand on sait que le service fournit aujourd’hui le strict minimum et, ce,
pendant encore quelques jours seulement. Pire encore, il semblerait que les
abonnés payants, qui continuent donc à être prélevés jusqu’au bout, ne
parviennent plus à accéder à certains contenus, sans raison.
ette nouvelle est couplée à un manque d’informations et de clarté de la part
de Salto qui a mis du temps à expliquer à ses abonnés qu’ils allaient être
remboursés par la plateforme. Il est désormais possible d’obtenir ces
informations en allant sur le site, en cliquant sur « Questions
Fréquentes », puis sur « Résiliation Automatique et
Remboursement ».Ce manque de
transparence se traduit également dans les communications de France
Télévisions, désormais presque seul pilote à bord.
Récemment, Delphine Ernotte a partagé le nombre d’abonnés à Salto, des chiffres qui seraient en réalité largement surestimés. Elle a parlé de 700.000 utilisateurs payants [1 million selon le communiqué commun ! ndlr] – alors qu’ils seraient en réalité plutôt 500 000. Selon une étude du CNC, Salto ne capterait que 8,4% des parts de marché du streaming… »
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