Le vote du Sénat pour recréer l’ORTF n’a quasiment aucune chance de prospérer à l’Assemblée.
Malgré l'opposition du gouvernement et de la Gauche, le Sénat à majorité de Droite a voté lundi soir en faveur de la création d'une holding pour l’Audiovisuel public qui serait détenue à 100% par l'Etat et mise en place au 1er janvier 2024 dont le PDG serait nommé par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).
C’est le grand retour du déclaratif et de l’incantation mais également du simpliste concept qui voudrait faire croire qu’en réunissant les entités sous un même chapeau ça coûterait moins cher et ce serait plus efficace…ce qui, chacun le sait s’avère systématiquement être le contraire !
Revoilà aussi la langue de bois et le lancinant bla-bla-bla « C’est dans un contexte marqué par de profondes mutations, avec le développement des plateformes, des réseaux sociaux, ou encore de la télévision connectée » chante le texte porté par le président de la commission de la Culture du Sénat, le centriste Laurent Lafon visant selon lui à assurer "la souveraineté audiovisuelle" de la France.
Les mêmes fadaises mises en avant par l’ex-Orange pour faire gober aux parlementaires, l’impérieuse nécessité de lancer Salto liquidée après deux et demi d’existence seulement approchant les 260 millions de pertes dont près de 90 millions d’euros flambés par l’infirmière TV…du fiasco de ladite plate-forme, il en a effectivement été question.
"Aucun compte n’est demandé à FTV pour l’échec de Salto " a lancé Jean-Raymond Hugonet dans l’hémicycle qui proposait dans un rapport de fusionner France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l'Ina à partir de 2025 dans une société publique unique, il y a quelques mois avec son collègue Roger Karoutchi (LR) et déclarait : "Rien n'est pire que l'immobilisme", avant d’ajouter "Le système s'écroulera face à la concurrence si nous n'avons pas une réforme globale".
"Nous sommes très attachés à l'existence d'un audiovisuel public fort, indépendant et s'adressant à tous les Français", a encore ressassé le rapporteur LR Hugonet avec cette formule récurrente, comme si cela n’aurait pas été le cas avant leur supposée réforme !
Crédibilité quand tu nous tiens !
L'idée de la création d'une holding est également ressortie la semaine dernière dans un rapport des députés Jean-Jacques Gaultier (LR) et Quentin Bataillon (Renaissance) face à un gouvernement et une tutelle qui n’y voient aucune pertinence comme RAM qui l’a redit "Un grand mécano institutionnel ne m'apparaît ni nécessaire ni prioritaire", se disant "convaincue qu'une véritable ambition pour l'audiovisuel public peut reposer sur des coopérations par projet" et poursuivant "Changer de méthode maintenant pour créer une holding, dont je comprends que ce serait une première étape vers une fusion, c'est retarder des projets indispensables"
La Gauche a dit sa crainte qu'une holding accentue la fragilité du secteur public et profite au contraire aux chaînes privées. Socialistes, communistes et écologistes, mais aussi Julien Bargeton (RDPI à majorité Renaissance) ont bataillé sans succès contre les différents articles visant à sa mise en place.
"Quelle modernité!", a raillé le socialiste David Assouline, moquant "un parfum de retour à l'ORTF".
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